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Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : les solutions naturelles

  • Douleurs de ventre (© Fotolia)Douleurs de ventre (© Fotolia)
Article paru dans le journal nº 44

Entre 5 et 10% de la population féminine souffrirait du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Cette pathologie difficile à diagnostiquer se traduit typiquement par une perturbation des cycles ovariens et une sécrétion excessive d’hormones androgènes, avec une cascade de symptômes dont un des plus redoutés est une possible infertilité. Des symptômes douloureux à vivre qui précipitent certaines femmes dans une spirale de déprime et d’isolement. Pour combattre cette maladie, les solutions se trouvent comme souvent du côté de l’alimentation. L’approche paléo nous offre ici quelques clefs d’accompagnement utiles.

Article mis à jour le 19/01/2023 par La rédaction

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez la femme en période d’activité génitale et la première cause d’infertilité féminine. On estime qu’entre 5 et 10% de la population féminine est touchée. La plupart des femmes qui en souffrent sont diagnostiquées quand elles ont entre 20 et 35 ans mais la pathologie peut atteindre des préadolescentes.

Même si on parle de pathologie, le SOPK est plutôt un ensemble de symptômes très variés, ce qui explique pourquoi cette anomalie hormonale reste souvent sous-diagnostiquée. Dans la médecine conventionnelle, le diagnostic se définit par la présence d’au moins 2 des symptômes suivants :

  • L’anovulation, la dysovulation ou l’aménorrhée qui se traduit par des cycles irréguliers, longs ou complètement absents ;
  • Une hyper-androgénie ou une sensibilité aux hormones androgènes qui se traduisent par une hyperpilosité (hirsutisme), de l’acné et une chute de cheveux (alopécie) ;
  • La présence d’ovaires polykystiques (des petits kystes liquides sur les ovaires).

Ces symptômes sont extrêmement difficiles à vivre et peuvent conduire à une forme d'isolement. Une étude estime d'ailleurs que les femmes atteintes de SOPK sont quatre fois plus enclines à être en dépression. On ne sait pas à ce jour pourquoi certaines femmes présentent ces symptômes, mais il y existe une susceptibilité génétique et environnementale. Le traitement couramment prescrit en France est la pilule contraceptive anti-androgénique (telle que Diane35 ou Androcur), combinée avec des œstrogènes ainsi que d’autres anti-androgènes comme Aldactone (spironolactone). Des traitements hormonaux ultra-lourds qui ne traitent pas la cause, mais plutôt les symptômes et qui comportent des effets secondaires dangereux. Chez les femmes, qui n’ont pas un excès de testostérone, mais plutôt une hypersensibilité aux hormones mâles (nul n’est besoin d’avoir un surdosage en testostérone dans le sang…) ou à une inflammation des récepteurs hormonaux mâles, un médicament anti-androgène peut provoquer une prise de poids rapide, car la testostérone joue un rôle important dans le métabolisme de la graisse et dans le maintien de la masse musculaire.

Les causes du syndrome SOPK

Chez les femmes, la testostérone est produite essentiellement par les ovaires et, en moindre quantité, par les glandes surrénales. Les femmes ont environ 10% du niveau masculin de concentration en testostérone dans le sang. La testostérone est primordiale pour la densité osseuse, le maintien de notre masse musculaire, notre capacité à brûler les graisses. Elle hydrate notre peau et nous donne notre désir sexuel. La testostérone est au plus haut niveau pendant et après la puberté, puis diminue ensuite avec l’âge.

La testostérone fait donc partie de notre homéostasie hormonale naturelle. Or, nos ovaires et nos surrénales ne commencent pas à produire les hormones androgènes (testostérone, DHEA et androstérone) en excès par hasard : cela est dû à un déséquilibre dans le corps. Comme indiqué plus haut le SOPK n’est pas une pathologie en soi, mais plutôt un ensemble de symptômes qui peuvent avoir des causes différentes. Pour moi, il existe deux types principaux de SOPK.

  • SOPK provoqué par une résistance à l’insuline : cette catégorie est la plus répandue et est caractérisée par une prise de poids ou de l’obésité, des problèmes métaboliques et de l’acné, hirsutisme ou une perte de cheveux. En quoi consiste une résistance à l’insuline ? Quand les cellules du foie et des muscles ne répondent plus correctement à l’insuline, celle-ci et le taux de sucre restent en excès dans le sang, ce qui provoque une inflammation et un stockage de graisse. Ces taux élevés chroniques d’insuline stimulent les ovaires dans leur production de testostérone. Or, les femmes de cette catégorie produisent non seulement trop de testostérone, mais également parfois trop d’œstrogènes, ce qui perturbe le fragile équilibre entre œstrogènes et progestérone. Parmi les symptômes qui en découlent figurent maux de tête, rétention d’eau, endométriose, règles abondantes (ou absentes) et seins gonflés et tendus.
  • SOPK provoqué au choix : par une inflammation due à un intestin perméable (d'origine auto-immune), par un problème de thyroïde (les ovaires ont besoin de l’hormone T3), par une carence nutritionnelle (notamment en zinc et iode), par une intolérance au gluten ou à la caséine ou par une surexposition aux toxines. Ces dernières sont de puissants perturbateurs endocriniens qui empêchent l’ovulation, perturbent les récepteurs hormonaux et stimulent les androgènes surrénaliens. Les femmes qui souffrent de cette forme de SOPK ne sont pas nécessairement obèses et peuvent même être très minces. À l’inverse du premier cas, ces femmes ont souvent un taux d’œstrogène inférieur à la normale, ce qui les empêche d’ovuler et de produire de la progestérone.

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En distinguant ces deux catégories, on simplifie le problème, car il y a probablement des cas limite impliquant des mécanismes mixtes. Il y a clairement une susceptibilité génétique dans ces causes, car certaines femmes peuvent manger beaucoup de sucre ou avoir une inflammation dans le corps sans pour autant souffrir d’un diabète ou de symptômes du SOPK.

Mais ne perdez surtout pas l’espoir, il y existe des réponses naturelles à vos maux, qui peuvent donner des résultats au bout de quelques mois seulement.

Comment traiter le syndrome des ovaires polykystiques naturellement

Plusieurs études montrent que la nourriture et le mode de vie jouent un rôle clé dans le développement du SOPK. Selon votre type de SOPK, il est peut-être plus important de cibler un ou deux points, mais, dans mon expérience, ils sont tous importants. Voici mes conseils :

  • Stabilisez votre taux de sucre dans le sang : la stabilisation de l’insuline, par le choix d'une alimentation avec un index glycémique bas, est un élément essentiel pour un bon équilibre hormonal. Des taux chroniquement élevés d’insuline activent également l’inflammation dans le corps ;
  • Réduire l’inflammation chronique : comme indiqué plus haut, le SOPK est souvent lié à une inflammation chronique dans le corps, et éliminer tous les aliments pro-inflammatoires tels que le lactose, le gluten et le sucre raffiné aide fortement à réduire les symptômes ;
  • Osez la graisse (l’huile de coco, l’huile d’avocat, les graisses animales telles que le lard, la graisse de canard, mais aussi l’huile d’olive et le ghee) : nos hormones sexuelles sont constituées de cholestérol et de protéines. Si vous ne mangez pas assez de bonnes graisses, votre corps sera incapable d’en produire. Quand j’étais plus jeune, beaucoup de médecins me félicitaient pour mes taux très bas de LDL… La vérité est que ce n’est pas très bon d’avoir des taux de cholestérol bas ;
  • Faites une cure de détox : les femmes souffrant de SOPK sont souvent plus sensibles aux perturbateurs endocriniens tels que les plastiques, les produits de maquillage riches en métaux lourds, etc. Comme si ce n’était pas assez, les femmes souffrant de troubles hormonaux et plus précisément de SOPK éliminent mal leurs toxines ! Alors, comment faire ? Eh bien, mis à part suivre le régime le plus anti-inflammatoire possible, évitez le tabac, l’alcool en excès, trop de produits chimiques et toxiques à la fois au niveau du corps et des produits d’entretien de la maison ;
  • Favorisez une nourriture dense en nutriments tels que les abats (véritables bombes en vitamines et minéraux et notamment en fer et en vitamine A), les poissons gras (pleins d’Omega 3 (effet anti-inflammatoire) et qui contiennent de la vitamine D (importante pour la production des hormones sexuelles), des avocats (pour les bonnes graisses) et des fruits de mer (pour le zinc et l’iode) ;

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  • Exercez une activité physique 3 à 5 fois par semaine : cela améliore, entre autres, la sensibilité à l’insuline et le processus de détoxification ;
  • Travaillez sur vos niveaux de stress. Le stress chronique, entre autres effets délétères, fait grimper notre taux de cortisol, une autre hormone clé. Quand le corps subit un stress permanent, il se met à produire du cortisol au lieu de progestérone et, en conséquence, la testostérone augmente ;
  • Diminuez votre consommation de café, car ce dernier influe à la fois sur notre taux de sucre (donc l’insuline) et sur le cortisol. Il représente donc un stress pour notre corps. Si vous voulez continuer à consommer du café, essayez plutôt de ne pas le boire après 11 heures du matin afin de pas perturber votre cycle circadien.

Il existe une myriade de compléments alimentaires sur le marché (coenzyme Q10 par exemple) et, quand on ne se sent pas bien, leurs promesses sont séduisantes. Mon conseil est de commencer avec les changements listés ci-dessus. Si jamais vous optez ensuite pour des compléments alimentaires, faites d’abord une prise de sang (glycémie, bilan hormonal) pour savoir lesquels vous conviendront le mieux.

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Maria Fornell

www.paleoviking.com

Références bibliographiques


« Understanding the underlying metabolic abnormalities of polycystic ovary syndrome and their implications », de Taylor AE, Amercan Journal of Obstetrical Gynecology, 1998. DOI: 10.1016/s0002-9378(98)70239-x

« Polycystic ovary syndrome », de Kahn JA, Gordon CM, Adolescent Medicine, 1999

« High-fat high-sugar diet induced polycystic ovary syndrome in a rodent model », de Roberts JS, Perets RA, Sarfert KS, Bowman JJ, Ozark PA, Whitworth GB, Blythe SN, Toporikova N, Biology of Reproduction, 2017. DOI: 10.1095/biolreprod.116.142786

 

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