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Homéopathie séquentielle : le passé recomposé

Article paru dans le journal nº 33

L’année dernière, nous fêtions les 40 ans de la thérapie séquentielle, thérapie homéopathique inventée par leDr Jean Elmiger. Véritable médecine holistique, elle se distingue de l’homéopathie classique par son obsession des origines des déséquilibres de l’énergie vitale, source d’un grand nombre de maladies.

Premier constat : l’homéopathie séquentielle (ou thérapie séquentielle) est difficile à traiter. Si vous attendez des informations précises et claires sur sa pratique, vous risquez d’être déçus. Vous verrez pourquoi. Mais pour difficile à traiter qu’elle soit, il est impossible de ne pas en parler car – et c’est le deuxième constat , l’homéopathie séquentielle est une redoutable machine à guérir, tant par son approche et ses moyens que par ses résultats.

La source de la source

C’est en 1975 que le docteur suisse Jean Elmiger, spécialiste de médecine interne (l’équivalent de notre médecine généraliste) apporte un point final à ses théories en leur donnant le nom d’« homéopathie séquentielle », qui aboutit donc à la création d’une nouvelle thérapie. Loin de se considérer comme un inventeur ou, pire, comme un gourou, Elmiger s’est appuyé sur les conceptions énergétiques communes aux médecines traditionnelles pour développer une technique curative originale. De l’homéopathie, elle s’inspire du postulat que le déséquilibre de l’énergie vitale est source des pathologies, aiguës ou chroniques.

Mais elle s’en distingue par l’obsession du « pourquoi ? ». Pourquoi l’énergie vitale est-elle déséquilibrée, pour quoi et par quoi l’est-elle ? À cette obsession de traquer la source de la source, de descendre au plus profond des origines du point de bascule sur lequel repose dans un équilibre précaire l’énergie vitale de chacun, Jean Elmiger établit un des principes fondamentaux de sa thérapie : l’énergie vitale est déséquilibrée par une séquence d’événements qui se succèdent depuis la naissance.

Pour que ces événements se distinguent de ce que la médecine traditionnelle chinoise appelle les énergies « perverses » et qui sont parfaitement palliées par le corps énergétique, pour qu’ils soient considérés comme véritablement délétères, il faut qu’ils laissent une trace durable, signe du choc traumatique de l’événement.

En quête de traces

Ces traces, sorte de dédale fragmentaire balisant l’histoire de notre métabolisme, sont de deux natures : matérielles et immatérielles. Les premières sont visibles, marquant le corps physique, et sont donc relativement faciles à identifier. Les deuxièmes touchent le subtil, l’invisible, et se dévoilent dans le corps énergétique des médecines traditionnelles.

Comme de bien entendu, ce sont elles qui sont les plus importantes pour la thérapie séquentielle. Ce sont elles qui crochètent les pieds de notre énergie vitale pour la faire tomber, et ce sont les plus difficiles à traquer, à repérer. Elles affectent aussi bien le corps physique et immatériel que le corps biochimique et énergétique.

Pourtant, les événements qui se manifestent par une trace durable ne sont pas si nombreux. Les plus importants d’entre eux, que les praticiens de la thérapie séquentielle retrouvent dans la quasi-totalité des anamnèses – comprenez des histoires du malade –, sont au nombre de trois. Ils sont liés à l’accouchement, à la survaccination précoce et à la suppression des exercices immunitaires naturels. Pour l’accouchement, l’événement laisse une trace durable ostéopathique caractérisée par un blocage des charnières crâniennes. Il est lié à l’hypermédicalisation, à l’horizontalité contre-nature, aux déclenchements artificiels…

La survaccination précoce est pour sa part d’autant plus rédhibitoire qu’elle est administrée à des bébés dont le système immunitaire est totalement immature. Quant à l’exercice immunitaire, il s’agit de ce nouveau paradigme médical visant à ne plus confronter l’enfant aux maladies infantiles, à ne plus permettre à son système immunitaire de se faire les dents contre les rougeoles, varicelles et autres oreillons, soit par des traitements médicamenteux qui, en se substituant à l’immunité, n’accompagnent pas son action, voire la bloque, soit par l’usage d’une immunité artificielle apportée par les vaccins. Selon Jean Elmiger, c’est sur ce trio délétère que repose la genèse des maladies chroniques et aiguës et, en creux, la responsabilité de la médecine allopathique.

Ces événements se succèdent, dans cet ordre chronologique et dans une forme qui rappelle la superposition sédimentaire, transformant le thérapeute séquentiel en scientifique du passé, entre l’archéologue façon Indiana Jones et le géologue. Ils permettent d’envisager un déroulé historiographique du malade, en notant que la thérapie séquentielle ne prend pas en compte les éléments récents tels que la pollution sous toutes ses formes, les amalgames dentaires, les géopathologies et les influences électromagnétiques. Et pour cause : ces désordres peuvent être ponctuellement neutralisés par des drainages homéopathiques classiques.

Géologie énergétique

Comme les événements se sont succédé tout au long d’une vie, leurs traces se retrouvent superposées, le dernier événement couvrant le précédent, ce qui – subtilité, si ce n’est véritable défi pour le thérapeute – multiplie les masques, fragmente la lumière pour la transformer en kaléidoscope trompeur. C’est pour cette raison qu’il est difficile d’aborder concrètement cette méthode thérapeutique, comme nous vous le précisions en début d’article.

Car, intérêt et enjeu de la thérapie, le diagnostic implique un lien ténu entre le thérapeute et le patient, le premier devant mobiliser toute sa sensibilité pour être à l’écoute de l’invisible du second. Au thérapeute d’utiliser les outils et le savoir-faire pour ne commettre aucun impair dans l’identification de l’anamnèse de son patient. À lui les tests à l’ohmmètre de Voll (ou électro acupuncture du Dr Voll, méthode de diagnostic que nous aborderons dans un prochain numéro), les pouls traditionnels chinois ou de Nogier, la radiesthésie, les tests kinésiologiques et autres tests ostéopathiques pour détecter dans l’invisible les fameuses traces.

Difficile donc d’être clair, mais ce qui émerge de ces quelques lignes concernant une consultation, c’est qu’elle est une perpétuelle remise en cause du thérapeute pour faire corps avec son patient. Chacun d’eux est unique, chacune de ses maladies émane d’une anamnèse singulière, et le thérapeute doit recueillir le sujet et le prendre en charge comme s’il était le tout premier de sa carrière. Si le savoir est un acquis, il ne pourra servir que s’il a la souplesse que nécessite une vraie prise en charge et s’il permet d’ajuster la fréquence entre thérapeute et patient.

Comme c’est souvent le cas en homéopathie en général et séquentielle en particulier, la première consultation demande énormément de temps pour établir avec le plus grand soin le plan chronologique. De ce plan, qui ressemble à une longue et méticuleuse descente aux plus profond du corps énergétique, les corrections se font par strates, le dernier événement étant neutralisé en premier, puis les suivants, à un rythme cadencé par l’état et la profondeur des traces de chacun de ces événements. Cette correction se fait sur la base de la loi de Hering .

Une thérapie à maîtriser

La thérapie séquentielle s’applique en principe à tous les domaines de la médecine, excepté les pathologies qui, par exemple, relèvent de la chirurgie. Elle est souveraine dans toutes les affections chroniques restées au stade fonctionnel et accompagne très avantageusement les traitements que nécessitent les affections ayant atteint le stade lésionnel. Plus clairement, la thérapie séquentielle est redoutablement efficace contre les maladies infectieuses récidivantes chez les enfants, la maladie de Hashimoto, le lupus érythémateux disséminé (LED), la fibromyalgie, le psoriasis, la spondylarthrite ankylosante, l’autisme involutif, l’asthme, le syndrome de fatigue chronique…

Cela étant, il est à noter, et c’est Jean Elmiger lui-même qui s’en est inquiété, que l’apparente simplicité de sa technique a incité de nombreux thérapeutes non-médecins à l’utiliser sans avoir acquis la formation nécessaire, ou à l’inverse, des médecins qui l’utilisent sans avoir suivi les séminaires de formation. De plus, l’internet permet une diffusion mondiale de cette thérapie qui suscite l’engouement des naturopathes, anglo-saxons notamment. Certains se réfèrent à Jean Elmiger sans même jamais avoir suivi son enseignement. Ainsi, aux difficultés de la consultation déjà citées dans l’article s’ajoute cette problématique. D’où l’importance de bien se renseigner sur votre praticien avant de le consulter.

La loi de guérison

Constantin Hering est un médecin allemand naturalisé américain, mort en 1880 à 80 ans. Converti à la médecine homéopathique de Hahnemann, il l’introduit aux États-Unis et l’enrichit de ses propres découvertes, notamment en termes de médicaments homéopathiques. Il a édicté une loi sur la guérison, stipulant qu’elle va du pied vers la tête, de l’intérieur vers l’extérieur et du présent vers le passé. Ainsi, il est bon qu’un symptôme physique passe du pied vers la tête ; qu’un symptôme ancien revienne pour repartir ensuite ; qu’il aille enfin de l’intérieur vers la périphérie du corps (comme l’asthme se transformant en eczéma).

Processus chronologique inversé

Outre les trois grands événements à l’origine de déséquilibres et déjà cités dans l’article, ajoutons que certains médicaments (surtout les corticoïdes et les antibiotiques) ou les chocs émotionnels peuvent aussi laisser des traces durables et devenir des événements à corriger. Au rang des « antidotes », citons, à strict titre d’exemple, l’ostéopathie crânienne contre les traces de l’accouchement, les dilutions homéopathiques des vaccins contre les vaccins eux-mêmes, les dilutions homéopathiques des médicaments (Opium, polyantibioticum…) contre ces mêmes médicaments, les nosodes contre les maladies infantiles et les antidotes homéopathiques tels qu’Arnica ou Ignatia Amara contre les chocs émotionnels.

Autre point important, il est essentiel d’administrer les antidotes dans l’ordre inverse d’apparition des événements. Le plus récent d’entre eux est donc corrigé, voire effacé en premier, et le plus ancien en dernier. Prenons les trois événements perturbateurs les plus fréquents : le vaccin hexavalent (traité par les dilutions homéopathiques des vaccins), la rougeole (traités par le nosode correspondant : Morbillinum en dilution homéo) et la commotion cérébrale (traitée par Arnica ou par Natrum Sulfuricum).

Effacer ces trois événements consiste à prescrire dans l’ordre : Arnica (ou Natrum Sulfuricum), Morbillinum et les dilutions homéopathiques du vaccin hexavalent. En cas d’échec de la consultation, les thérapeutes mettent en garde contre les causes suivantes : anamnèse douteuse, oubli d’un événement important (commotion cérébrale, corticoïdes…) et prise d’homéopathie uniciste (un seul traitement prescrit), dont les « séquentialistes » déplorent le manque d’intérêt pour les événements au profit du simillimum.

En savoir plus

Parmi les ouvrages de référence de la thérapie ou homéopathie séquentielle, nous vous conseillons la lecture des deux livres de Jean Elmiger, « La médecine retrouvée », Éd. Léa, et « Maladies auto-immunes », Éd. Biosophie. En outre, son site fourmille d’informations essentielles : www.jelmiger.com.


 

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