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Le régime de santé du diabétique

Article paru dans le journal nº 20

De nombreuses possibilités – pas forcément médicamenteuses – existent pour améliorer la vie d’un diabétique de type 2. L’approche de la médecine alternative vise à une meilleure régulation de la glycémie et à un ralentissement significatif du génie évolutif de la maladie grâce à une modification non-contraignante du mode de vie et de l'alimentation.

Les recommandations en termes d'alimentation et de mode de vie sont indispensables. Toutefois, elles ne doivent pas prendre l’allure de mesures coercitives car alors le sentiment de perte de plaisir serait renforcé. Par ailleurs, mieux vaut réduire le surpoids après avoir saisi l’importance des facteurs psychologiques existant dans la genèse de la maladie. Un récent ouvrage est de ce point de vue fort utile : « Les kilos émotionnels : comment s’en libérer ».

De façon générale, il convient de :

Surveiller ses apports glucidiques... ça va mieux en le disant

La surveillance des apports glucidiques est essentielle chez le diabétique car la perturbation de la régulation de l’équilibre glycémique est génératrice, par l’intermédiaire des épisodes hypoglycémiques qu’elle génère, de troubles psychologiques plus ou moins graves pouvant conduire jusqu’à l’hospitalisation en secteur psychiatrique.

L’hypoglycémie peut s’exprimer cliniquement de deux façons :
Le tableau glycopénique, caractérisé par la baisse de l’attention, la diminution de la mémorisation, la fatigue soudaine et intense, tant psychique que physique, la baisse de l’humeur, l’installation dans une certaine confusion avec somnolence, voire, dans les formes extrêmes, une phase convulsive et le coma.

Le tableau réactif adrénergique, qui se manifeste par de l’impatience, de l’anxiété voire de l’angoisse, une sensation de faim impérieuse, de la nervosité avec agitation et agressivité, voire de la colère et des maux de tête.

De toute façon, tout accident hypoglycémique sévère (nécessitant une hospitalisation en urgence) expose à l’émergence d’une démence dans les années qui suivent. De plus, il est possible que l’hypoglycémie elle-même puisse être aggravée par ces manifestations neuropsychiatriques !

L’existence d’un diabète peut également amener une situation d’hyperglycémie. Chez un sujet de plus de 50 ans, à l’occasion d’une affection aiguë (une infection le plus souvent), le diabète peut subitement se déséquilibrer et la glycémie monter en flèche, dépassant parfois les 6 g/l. Les premiers signes observables sont souvent des troubles neuropsychiques comme une difficulté à se tenir debout, une démarche ébrieuse en dehors de toute consommation d’alcool, des propos incohérents. Ces signes doivent alarmer l’entourage et doivent conduire à une hospitalisation rapide en unité de soins intensifs car une décompensation rapide est alors possible, plongeant le patient dans un coma profond, possiblement mortel.

Adopter une alimentation de type méditerranéen

Une étude finlandaise portant sur 522 personnes qui présentaient une intolérance au glucose (un homme pour deux femmes environ) a comparé l’impact d’un tel mode alimentaire associé à une augmentation de l’activité physique par rapport aux recommandations habituelles. Cette étude a montré, au terme de quatre ans de suivi, une réduction de 58 % du risque relatif de développer un diabète chez les personnes qui avaient suivi le régime dit méditerranéen.

Choisir les bonnes graisses

Tout d’abord, il faut chercher à ramener la part journalière des lipides à moins de 30 % : les lipides diminuent l’activité de l’insuline et favorisent l’apparition du diabète ou son aggravation.

Mais, contrairement à la médecine traditionnelle qui se focalise sur la recherche d’une perte de poids à partir de l’éviction des graisses saturées (produits laitiers complets, viandes grasses, charcuterie, frites…), la médecine alternative prend en compte l’apport nécessaire en graisse de type oméga 3, oméga 9 et d’un certain oméga 6. Ces « bonnes graisses » restent utiles même pour un diabétique.

L’EPA, le DHA (oméga 3) et le GLA (oméga 6) sont des acides gras essentiels car l’organisme du diabétique n’est plus capable d’en produire en quantité suffisante. Les premiers sont présents dans les poissons gras les seconds dans l’huile de bourrache et d’onagre. L’ALA (présent dans les huiles de colza, de noix et de lin) est également intéressant.

Éviter le trop cuit et tout particulièrement les graisses cuites de toutes natures.

Éviter les graisses saturées et trans (huiles en bouteilles plastiques) qui diminuent l’absorption de magnésium.

Apporter des vitamines et minéraux

  • Chrome sous forme de levure de bière à introduire dans les salades, les yaourts.
  • Magnésium : notamment avec les légumes verts, les fruits secs, les amandes, les noix, les céréales.
  • Potassium : soja, légumineuses, fruits secs, amandes, noix, noisettes, céréales.
  • Vitamines B3, B6 et B8, sous forme de levure de bière éventuellement.
  • Vitamine C : légumes frais, kiwi et autres fruits frais.
    Augmenter la consommation de poissons gras à au moins trois fois par semaine. Ainsi que des produits qui contiennent des régulateurs de la glycémie : cannelle, clous de girofle, voire germes de fenugrec. Et veiller à consommer de façon assez régulière des protéines de soja qui favorisent la dilatation des vaisseaux artériels et diminuent le risque de caillots sanguins pathologiques.

Et aussi...

Associer les glucides systématiquement à des protéines et à des fibres.

Utiliser le xylitol comme édulcorant, de préférence à tout autre (voir l'article consacré exclusivement à ce sucre dans ce dossier).

Diminuer les consommations d’alcool qui augmente la fuite urinaire de magnésium.

Sans oublier

  • Adopter une hygiène corporelle rigoureuse, notamment au niveau des pieds et des gencives. En effet, ces deux parties du corps sont particulièrement sensibles. Toute affection les concernant aggrave le désordre glycémique mais leur traitement réduit rapidement et significativement le taux d’hémoglobine glycosylée. Les parodontopathies aggravent la résistance à l’insuline et, à elles seules, multiplient par trois le risque de décès par atteinte rénale ou cardiaque.
  • Avoir une activité physique adaptée : une demi-heure par jour minimum, au moins un jour sur deux. Le choix de l’activité physique ou sportive doit être mûri et sera le plus agréable possible. Tout esprit de performance ou de compétition est à éviter car il aggrave le stress tant psychologique qu’oxydatif. Le temps passé à la marche peut être aussi l’occasion de se promener dans des lieux qu’on aime pour son calme, pour la possibilité de s’y ressourcer…
  • Diminuer la consommation de tabac en se faisant aider en psychothérapie afin d’identifier, puis de satisfaire, le manque que masque cette addiction.
  • La pratique d’activités artistiques est également vivement encouragée, principalement au niveau individuel afin de ne pas être dépendant des aléas d’un groupe.
  • Une surveillance biologique, électrocardiographique et ophtalmologique régulière est nécessaire.

Quant au café

Il semble que boire du café n’est pas neutre quand on est diabétique. Jusqu’à présent, il était courant de dire que la caféine, quelle que soit la forme (café, thé, boissons pour le sport), fait monter la glycémie au cours du DNID. Le mécanisme impliqué n’est pas encore connu.

Mais une toute récente méta-analyse, qui fait la synthèse de 18 études sur les effets des boissons contenant de la caféine sur une population totale dépassant les 450 000 personnes, révèle au contraire que l’impact de cette consommation est inversement proportionnel au risque de développer un DNID. Mais on s’est rendu compte que le café décaféiné protège du DNID également puisqu’en boire 3 à 4 tasses par jour réduit le risque de 36 % par rapport aux sujets qui ne boivent aucune boisson contenant de la caféine.

La protection ne viendrait donc pas de la caféine, mais plus vraisemblablement d’autres substances, notamment les polyphénols. Reste que la caféine présente des effets négatifs sur lesquels on n’a aucun doute, comme celui de faire fuir le magnésium de l’organisme.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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