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La phytothérapie contre le surmenage

  • Le syndrome d’épuisement professionnel se manifeste par le manque d’accomplissement personnel et la remise en question de soi.Le syndrome d’épuisement professionnel se manifeste par le manque d’accomplissement personnel et la remise en question de soi.
Article paru dans le journal nº 115

Un spectre hante notre société contemporaine : celui du surmenage, ou burn-out. Il menace aussi bien les étudiants que les travailleurs, et parfois même les retraités. Ce syndrome est une porte ouverte sur toutes sortes de maladies physiques et psychologiques, qu’il s’agit de refermer le plus doucement possible. Voici quelques pistes.

Le surmenage est appelé le plus souvent burn-out – expression anglaise signifiant se consumer, s’épuiser, se surmener. Le terme burn-out n’évoque pas seulement le fait d’être allé trop loin, trop durement dans l’effort, mais aussi une véritable situation dans laquelle le travailleur a l’impression d’avoir été essoré, usé jusqu’à la corde. Il se sent « consumé » par ses tâches jusqu’à devenir inapte au travail, ou à ressentir une souffrance intolérable lorsqu’il les effectue. En outre, le burn-out est indissociable d’un autre anglicisme : management. Dans les grandes entreprises particulièrement, ainsi que dans les administrations, pour des questions de rentabilité, les travailleurs sont sommés de donner constamment le meilleur d’eux-mêmes, généralement au détriment de leur qualité de vie. Sinon, ils perdent tout espoir de carrière et risquent même leur travail. D’ailleurs, certaines entreprises n’hésitent pas à se débarrasser de leurs employés lessivés, qui n’ont pas su ou pu résister aux injonctions de leur hiérarchie. Il aura fallu que certains employés mettent fin à leur jour, à l’instar des suicides qu’il ya eu lieu à Orange (ex-France Télécom– 35 suicides entre 2008 et 2009), pour que cela devienne un fait de société, du moins en France.

Que dit la science ?

Le terme burn-out, en termes médicaux " syndrome d’épuisement professionnel " (SEP), a été conceptualisé pour la première fois en 1974 par le psychiatre américain Herbert J. Freudenberger1. Toutefois, la plupart des travaux qui ont immédiatement suivi sur ce sujet, et notamment la principale méthode de dépistage par questionnaire, sont dus à Christina Maslach, une psychologue sociale américaine. La définition clinique du burn-out est un état d’épuisement professionnel, à la fois physique, émotionnel et psychique.

Cet épuisement se traduit par une fatigue extrême, que les temps de repos habituels ne permettent plus de soulager. Soit le patient n’en profite pas – il continue à travailler pendant ce temps-là –, soit il n’arrive pas à quitter mentalement le travail et jouir pleinement du repos.

Ensuite, vient le cynisme vis-à-vis du travail. Quels que soient les efforts consentis, les employés pensent qu'ils n’atteindront jamais les objectifs fixés, que la hiérarchie n’est jamais satisfaite,etc. Ce cynisme, manifesté par de l’irritabilité, un désengagement, une perte d’idéalisme, peut déborder sur les rapports avec les collègues, les clients, la hiérarchie ou même… les patients. Car c’est un fait grave que l’on passe sous silence : le médecin qui diagnostique le surmenage est souvent lui-même en surmenage ! En France, des récentes études publiques ont montré qu’en 2021, près de la moitié des médecins généralistes (44,8 %) étaient dans un burn-out sévère2. En 2022, ce chiffre passait à 71 % pour les médecins libéraux, dont près de la moitié avait des insomnies et 27 % avaient des syndromes dépressifs3. Quand les premiers à soigner le surmenage en sont atteints, cela ne facilite pas toujours la prise en charge.

Enfin, le syndrome d’épuisement professionnel se manifeste par le manque d’accomplissement personnel et la remise en question de soi. Le sentiment de s’accomplir tombe à zéro. On se sent sans valeur, inefficace, inutile.

D’où l’importance, avant d’en arriver là, de rester attentif aux symptômes, si petits soient-ils. D’abord physiques : des difficultés à dormir, une fatigue que le sommeil n’arrive pas à résorber, des tensions musculaires notamment dans la nuque et dans le dos, une prise ou une perte de poids particulièrement rapide. Maux de tête, vertiges, nausées sont aussi des symptômes fréquents, de même que les crampes ou les troubles gastrointestinaux. Mais cela peut se compliquer avec l’apparition de maladies plus graves, notamment auto-immunes. Hélas, sur le long terme, les risques de cancer sont une réalité, surtout avec une hygiène de vie qui est négligée sur des décennies entières : consommation importante d’excitants ou d’antidépresseurs, de drogues, alimentation de mauvaise qualité, etc.

Émotionnellement, le surmenage semanifeste par des pertes de contrôle plus fréquentes – crises de nerfs, notamment –, des tensions nerveuses permanentes, une humeur triste, de même qu’un manque d’entrain.

Du point de vue des capacités intellectuelles, les dégradations sont indéniables : en plus des difficultés croissantes de concentration, les capacités de nuance, d’organisation, de décision s’émoussent. On commence à faire des erreurs, des fautes – les oublis deviennent fréquents. Avant de tomber dans une situation vraiment dramatique (incapacité totale de travail ou, pire encore, envies de suicide), il importe donc de détecter le problème. Il existe plusieurs outils scientifiques, tels que le Maslach Burnout Inventory, un questionnaire conçu par Maslach et Jackson en 1981, mais aussi celui dit de Copenhague (CBI) ou celui d’Oldenbourg (OBI).

Lire aussi Quand le stress devient insupportable : les quatre étapes qui mènent au burn-out

Suis-je en burn-out ?

Il existe un certain nombre de questions qui vous permettent d’évaluer votre burn-out. Voici quelques exemples :

  • « Emportez-vous vos problèmes professionnels hors du travail, et même en congés ? » ;
  • « Sentez-vous que vous êtes moins productif, malgré un investissement croissant ? » ;
  • « Vous sentez-vous de plus en plus confronté à la solitude ? » ;
  • « Renoncez-vous systématiquement à vos besoins personnels pour le travail ? » ;
  • « Avez-vous l’impression d’être toujours sur les nerfs, fatigué et même épuisé ? » ;
  • « Vous n’arrivez plus à vous concentrer ? » ;
  • « Vous ne vous souvenez plus de choses essentielles ? » ;
  • « Vous n’arrivez plus à vous motiver ? » ;
  • « Vous avez des difficultés à trouver le sommeil ? » ;
  • « Vous tombez souvent malade ? » ;
  • « Vous n’avez plus le sens de l’humour ? » ;
  • « Vous n’avez qu’un jugement négatif sur vous-même ? »

Techniques de survie indispensables

Dans un premier temps, il est crucial de faire retomber la production excessive de cortisol, de ce stress qui est le « turbo » de votre organisme. Vous êtes à zéro : il est déjà important de retrouver votre sommeil. Pour cela, rien de tel que de vous remettre à l’exercice : vous défouler, même très peu pour commencer, est salutaire pour vos nerfs. Faire baisser la pression, voire se remettre en forme, implique deux principes incontournables. D’abord, retrouver la paix intérieure, en faisant cesser cette violence que l’on s’inflige. Ensuite, prendre du plaisir dans une autre activité que le travail, hors de toute culpabilité. Si une activité vous « tend » au lieu de vous détendre, c’est que ce n’est pas la bonne. Méditation, yoga, pilates, reiki, gym, course, marche,vélo, natation… peu importe. En plus de la méditation et du sport, il est important de se faire suivre par un professionnel.

Les thérapies interpersonnelles (TIP) ou les thérapies cognitives et comportementales (TCC) sont à présent parfaitement reconnues pour leur efficacité. En outre, des structures pluridisciplinaires comme le site bien nommé Souffrance et travail4 sauront, par le biais de psychologues, d’inspecteurs du travail, de médecins, d’avocats, prendre en charge votre cas et vous sortir de ce terrible sentiment d’isolement qui accentue l’action délétère du burn-out. Il importe ici d’évacuer cette négativité plutôt que de l’intérioriser. Il y a bien des loisirs et des activités qui peuvent vous aérer la tête. Gardez bien à l’esprit que si vous atteignez un niveau deras-le-bol où votre travail vous est devenu insoutenable ou qu’il va le devenir, vous devez concentrer vos efforts, soit pour régler la situation, soit pour changer de travail.

Toujours, dans ces cas-là, vous devez vous poser quelques questions comme :« Quel travail me procurerait un sentimentde satisfaction ? », « Comment puis-je y arriver ? Comment puis-je m’y former ? »,« Comment conjuguer ce travail ou l’obtention de ce travail avec une bonne qualité de vie, physique et psychologique ? ».

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De ce point de vue, vous devez absolument considérer différemment votre alimentation. Elle est avant tout la source de ce dont vos organes ont besoin pour fonctionner normalement, dont le plus important de tous : votre cerveau. Il importe donc d’avoir l’alimentation la plus équilibrée possible, la plus riche en micronutriments : vitamines, minéraux et oligo-éléments. Les graisses oméga-3 sont aussi indispensables : on les trouve dans les poissons gras et les différents types de noix. Vous trouvez aussi beaucoup de phospholipides – les graisses dont vos cellules ont impérativement besoin – dans l’huile de poisson ou de krill. Il vous suffit d’avoir une carence grave pour que votre corps commence sérieusement à vous faire défaut, or le stress correspond fréquemment à une consommation d’excitants en grande quantité, lesquels sont aussi des diurétiques, comme le café et le thé. Il n’y a rien de tel pour lessiver votre organisme des vitamines et des minéraux. Donc, en cas de surmenage, le retour à une alimentation saine, voire à une complémentation régulière devient indispensable. Et abandonnez à tout prix les plats préparés :ce sont des poisons.

La force de faire un pas de côté

Le burn-out, c’est un mauvais rapport avec son travail qui s’envenime avec le temps. Cela vous montre qu’il y a quelque chose qui doit changer dans votre vie : soit trouver un nouveau travail, soit parler avec votre direction, soit même, parfois, changer de branche, voire de métier, ou encore de cadre de vie. En outre, l’entourage a aussi un rôle essentiel à jouer. Si une personne autour de vous commence à être écrasée par le travail, il est important d’être vigilant sur son comportement, de faire preuve d’empathie et de ne pas hésiter à parler de burn-out.

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Mes sept plantes anti burn-out

Dans les cas de burn-out, comme pour tous les cas de fatigue chronique, je recommande toujours les mêmes sept plantes pour retrouver un regain d’énergie aussi bien physique que psychologique. Il faut bien comprendre que dans un cas de surmenage, il ne s’agit pas de trouver la force pour terminer le prochain dossier, le mois, le trimestre. La force de grande envergure que vous donnent ces plantes doit vous servir à vous reconnecter à vous-même. Elles doivent vous donner les moyens devous remettre en question, pas de vous remettre la tête dans le guidon.

  1. La maca, utilisée par les Incas depuis des millénaires contre la fatigue, l’anémie, le stress hormonal et même la baisse dela fertilité. Elle ne contient pas moins de dix-sept acides aminés, des vitamines, des minéraux et des oligo-éléments, ainsi que bien d’autres composés précieux comme des glucosinolates, ou de puissants antioxydants comme les phytostérols. En somme, il y a presque tout dans la maca. En plus de vous donner un appui conséquent en termes de micronutriments, et donc de rétablir autant que faire se peut le fonctionnement optimal de votre corps, la maca est excellente pour la libido. Or, s’il y a une activité qui passe au second plan à force de surmenage, c’estbien le sexe. Avec ou sans partenaire, c’est un moment de relaxation indispensable sans lequel on peut facilement se sentir désorienté et en perte de repère. Et pour ne rien gâcher, la maca est aussi un antidépresseur naturel, elle favorise considérablementla vigilance et la concentration !
  2. Le ginseng, l’ingrédient phare des préparations les plus anciennes de la médecine chinoise. Il améliore la résistance au stress, cette violence que l’on se fait, mais aussi à toutes les agressions extérieures : UV, pollution… Il améliore l’apprentissage, la mémoire, instille une humeur plus positive, ce qui facilite aussi vos interactions avec votre entourage, même professionnel. Bien sûr, sur la libido masculine, ses effets ne sont plus à prouver.
  3. L’astragale, connue sous le nom de ginseng coréen. Il s’agit là d’une des plus puissantes plantes adaptogènes – qui permettent de résister au stress, aux situations difficiles, notamment celles qui pèsent sur le corps. Les adaptogènes, même si certains médecins demeurent sceptiques, sont aujourd’hui très largement employés dans le sport de haut niveau afin d’améliorer les performances athlétiques et la résistance psychologique. L’immunité est aussi renforcée.
  4. L’angélique, ou ginseng féminin, est excellente pour le coeur, qu’elle protège. C’est un tonique puissant et un coup de fouet pour vos défenses immunitaires. Dans la médecine chinoise, elle est régulièrement associée à l’astragale avec laquelle elle entre en synergie, ce qui démultiplie leurs effets. Elle stimule la production du sang, et donc améliore le transport de l’oxygène par le sang – de fait, elle améliore la circulation sanguine et la pression artérielle. Elle facilite aussi tout ce qui a traitaux règles, et donc est particulièrement recommandée dans les cas où les excès de travail troublent le rythme hormonal.
  5. L’ashwagandha, un arbuste qui fournit l’un des composants les plus réputés de la médecine indienne. Il réduit le stresset l’anxiété par son action sur le système limbique et il améliore nettement la qualité du sommeil. De fait, c’est là aussi l’un des adaptogènes les plus recommandés pour les sportifs, car il a la réputation d’aiguiser l’esprit en plus de renforcer le corps. Il est beaucoup prisé en Inde par les personnes âgées pour leur redonner le tonus, ce qui améliore leur confort de vie.
  6. La rhodiole, reine des adaptogènes. Elle pousse à très haute altitude. S’il y a une illustration vivante de l’adage « ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort », c’est elle ! De fait, pour lutter contre le stress, l’angoisse, l’anxiété, le manque de tonus, la surcharge émotionnelle, les tensions, l’épuisement libidinal, c’est une championne ! À ne pas mettre entre les mains des jeunes, à moins qu’il ne s’agisse d’athlètes en compétition… vous ne les tiendrez plus !
  7. La bacopa, ou brahmi, une plante indienne sacrée. Ses effets sur le cerveau sont inégalés : elle redonne directement de l’énergie à vos cellules cérébrales, les neurones, en alimentant ses centrales énergétiques, les mitochondries. Elle améliore la réflexion avec l’augmentation de l’oxygène dans le sang. Surtout, elle aide à la production des neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine, acétylcholine), d’où l’amélioration nette du moral et de la mémorisation. Enfin, elle protège les neurones contre les neurotoxiques tels que l’aluminium (présent dans les déodorants et les crèmes grand public), et le mercure, présent aujourd’hui dans les poissons gras, spécialement le thon et le saumon.

Ces plantes vous donneront le regain d’énergie pour faire le pas de côté que nous avons évoqué, dans les cas de burnout comme de syndrome de fatigue chronique et de dépression post-partum. Mais elles ne remplacent pas un changement de vie imminent, un soutien psychologique spécialisé sur cette question et un soin accru porté à vous-même ou aux personnes pour lesquelles vous vous inquiétez.

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Les dures séquelles du burn-out

Qui a vécu un surmenage sait que les séquelles physiques, en plus du traumatisme psychologique, sont nombreuses. Une étude5 parue en 2021 a récemment fait le point sur la question, citant par exemple un vieillissement accéléré (raccourcissement des télomères, augmentation des radicaux libres…), une augmentation du taux de triglycérides et de cholestérol (favorisant les maladies cardio-vasculaires), une multiplication de 430 % du risque de contracter le diabète de type II. Et enfin, du point de vue de l’immunité, le surmenage agit comme un facteur inflammatoire important, favorisant les maladies chroniques, dont les pathologies dégénératives et auto-immunes.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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