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Douleurs articulaires : réduire l’usure et l’inflammation

  • La restauration du cartilage est favorisée par le mouvement, y compris les étirements.La restauration du cartilage est favorisée par le mouvement, y compris les étirements.
Article paru dans le journal nº 77

Les pathologies articulaires sont plus ou moins douloureuses et invalidantes. Si une personne sur deux est concernée par des rhumatismes, la moyenne d’âge des malades est inférieure à 40 ans. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas des maladies du vieillissement. Les douleurs articulaires sont évitables et il est possible de les faire régresser en recourant à des soins naturels.

Arthrose, arthrite, goutte, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite… Que signifient ces termes ? Quelles en sont les causes ? Comment prévenir ces maladies et inverser leur évolution ? Surtout, est-il possible de traiter ces pathologies de manière naturelles ? Longtemps le grand public pensait que ces questions ne concernaient que des personnes âgées, et pourtant, elles taraudent tout autant les jeunes gens que la spondylarthrite ou la goutte n’épargne pas.

Dans les médias généralistes et même dans les cabinets de médecins généralistes, il est rare que l’on désigne les véritables ennemis des articulations. Pourtant ils sont clairement identifiés.

  • Acidité, l’ennemie n° 1

L’acidité est la première cause des douleurs articulaires. Pour bien fonctionner, notre corps a besoin d’évacuer les excès d’acidité. D’où l’importance de maintenir l’équilibre acido-basique. Pour rappel, c’est un équilibre vital pour l’organisme entre les éléments acides, issus de son métabolisme et provenant de l’extérieur (alimentation, pollution), et les éléments alcalins provenant de l’alimentation et de la respiration.

Nous évoluons naturellement vers l’acidité. Pour préserver au maximum les organes les plus importants de cette acidité, notre corps possède trois systèmes majeurs : les systèmes tampons dans le sang, pour maintenir un pH sanguin entre 7,35 et 7,45 ; l’excrétion, pour faire sortir de l’organisme les acides plus rapidement ; ­le stockage, pour éviter que des substances acides restent trop longtemps dans le sang.

Les cellules souffrent et elles ne peuvent pas fonctionner correctement quand leur environnement est trop acide. Vous l’avez peut-être déjà ressenti en faisant du sport. Lors d’un effort physique intense, l’organisme n’arrive pas à recycler et à excréter suffisamment vite les déchets métaboliques acides. Ils provoquent alors une baisse de la performance musculaire et engendrent des douleurs.

Si l’effort physique est temporaire, notre mode de vie moderne ne l’est pas, et crée un état de surmenage qui ne s’arrête jamais. Les déchets métaboliques s’accumulent dans les cellules. Pour éviter une accumulation excessive au niveau des organes les plus importants, une partie des toxines qui circule dans le sang est stockée. Les zones de stockages sont les articulations, les tissus adipeux principalement au niveau de l’abdomen, et les kystes.

Le stockage intervient quand les systèmes tampon et la fonction d’excrétion ne sont plus en capacité de maintenir un environnement satisfaisant. C’est pour cette raison que les maladies d’encrassement surviennent avec l’âge et qu’elles sont souvent qualifiées de maladies du vieillissement.

  • Asphyxie, l’ennemie n° 2

L’asphyxie est la deuxième cause majeure. Elle provient majoritairement de l’intestin. La muqueuse de l’intestin en bonne santé fonctionne comme un filtre sélectif qui laisse passer les éléments nutritifs et empêche l’assimilation des fragments alimentaires mal digérés.

La situation change lorsque l’intestin devient poreux. Des fragments alimentaires mal digérés passent beaucoup plus facilement dans le sang. Pour le corps, ce sont des intrus, appelés antigènes, qui sont nuisibles en se fixant sur différents organes et en altérant certaines fonctions cellulaires. Des anticorps interceptent ces fragments pour les neutraliser en formant des complexes anticorps / antigène. ­Ensuite, l’organisme les recycle et les évacue.

La capacité de recyclage et d’élimination de l’organisme s’amenuise quand il est en état de surmenage chronique. Les complexes anticorps / antigène sont stockés pour éviter qu’ils circulent trop longtemps dans le sang, et les articulations représentent leur principale zone de stockage. Elles s’asphyxient à force d’être encombrées par ces substances.

Les aliments riches 
en purines

Une consommation importante d’aliments riches en purines augmente le risque d’inflammation des articulations. Dans l’ordre décroissant de leur concentration 
en purines se trouvent le thé, le café, 
le chocolat, les abats, les viandes rouges, les poissons, les viandes blanches, les légumineuses, les fromages, certains légumes frais (épinard, asperge, haricot) 
et les céréales, les autres légumes frais et les légumes féculents et enfin les fruits.

Ne pas confondre arthrose et arthrite

Il existe une confusion entre arthrose et arthrite. L’arthrose correspond à une usure des articulations, alors que l’arthrite est une inflammation articulaire.

L’arthrite et l’arthrose peuvent être concomitantes. L’usure de l’articulation et la destruction du cartilage peuvent devenir douloureuses. Mais ce n’est pas systématique. Certaines personnes âgées ont les articulations usées sans être tiraillées par les douleurs. Des personnes ayant de l’arthrose et de l’arthrite peuvent voir leurs douleurs disparaître alors que leurs articulations sont encore abîmées. Il est important de distinguer l’usure de l’articulation de l’inflammation. Les douleurs de l’arthrose surviennent quand le cartilage est trop abîmé pour protéger les os et leur permettre de glisser aisément l’un sur l’autre. Ce sont des douleurs mécaniques, soulagées par le repos.

Les douleurs de l’arthrite sont induites par l’intelligence interne de l’organisme dans un but précis : éliminer plus rapidement les toxines et restaurer l’articulation. L’inflammation crée la douleur, mais elle engendre surtout l’augmentation locale de l’activité circulatoire, de la capacité de cicatrisation et de nettoyage. C’est la nuit, quand vous vous reposez, qu’elle est la plus intense. Ainsi, les douleurs sont plus fortes durant la nuit et le matin au réveil. Elles s’atténuent avec le lever et la reprise des activités.

Si rien n’est fait, les douleurs inflammatoires, qui étaient aiguës et perceptibles surtout de nuit, peuvent perdurer aussi la journée.

  • La crise de goutte : l’outsider

La goutte est une forme d’arthrite qui se manifeste par une crise inflammatoire aiguë très douloureuse. Elle peut toucher plusieurs articulations, et concerne très souvent le gros orteil. C’est une maladie métabolique causée par une alimentation trop riche en protéines et en aliments riches en purines. La consommation de certains aliments, avec peu ou pas de purines, favorise aussi la crise de goutte en ralentissant l’élimination de l’acide urique. C’est le cas de l’alcool, des jus de fruits, des sodas, du sucre ou des produits industriels contenant du fructose ajouté. C’est aussi valable pour la production intestinale d’alcool, issue de la fermentation des glucides mal digérés et mal assimilés.

Les maladies auto-immunes

Les douleurs articulaires peuvent aussi provenir de maladies auto-immunes.

  • La polyarthrite rhumatoïde (PR)

Le système immunitaire produit des anticorps dirigés contre la membrane synoviale des articulations, provoquant son inflammation. La membrane s’épaissit et produit en abondance un liquide synovial, contenant des enzymes inflammatoires qui peuvent endommager toute l’articulation.

Les symptômes caractéristiques de la PR sont une inflammation, un gonflement et un enraidissement douloureux de plusieurs articulations en même temps. Ils sont plus présents en fin de nuit et le matin, et s’atténuent avec le mouvement. Si rien n’est fait, déformations articulaires et destruction tendineuses peuvent apparaître. La déformation des articulations est particulièrement visible au niveau des mains et des poignets.

  • Les spondylarthrites

La plus connue est la spondylarthrite ankylosante (SPA). Dans le cas de la SPA, le système immunitaire provoque une inflammation articulaire chronique. L’inflammation commence souvent à se faire sentir dans le bas du dos et sur le bassin, au niveau du sacrum. Elle peut s’étendre plus largement à la colonne vertébrale et aussi aux hanches et aux genoux. Le rhumatisme psoriasique est une autre forme de spondylarthrite. Elle peut toucher la colonne vertébrale ou, le plus souvent, les articulations périphériques. Comme pour la PR, les douleurs des spondylarthrites sont plus fortes en fin de nuit et le matin.

Maladie auto-immune : réaction d’attaque ou de défense

Notre corps est programmé génétiquement pour vivre et s’adapter au mieux à son environnement. Les maladies auto-immunes sont souvent présentées comme un dysfonctionnement du système immunitaire qui se retourne contre l’organisme. Cela voudrait dire que notre corps fonctionne mal. Les maladies auto-immunes sont plutôt des réactions de défense du corps pour se protéger d’une situation devenue problématique, qu’elle soit physique ou émotionnelle.

Effets nocifs des traitements classiques

Les traitements classiques sont symptomatiques et n’agissent pas sur les causes. Ils consistent en l’utilisation d’antalgiques comme le paracétamol, associés ou non à des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, ou le diclofénac. La cortisone peut être utilisée pour les cas importants, par voie orale en traitements courts, ou par injection intra-articulaires. Les infiltrations dans les articulations peuvent fournir un soulagement pendant plusieurs mois.

En plus de ces médicaments, des traitements de fond sont prescrits pour les maladies auto-immunes avec des médicaments tels que le méthotrexate, la sulfasalazine, l’hydroxychloroquine et les anti-TNF. Ces traitements n’aident pas à réparer l’articulation et ils présentent des inconvénients majeurs. Le paracétamol est très toxique pour le foie, même à doses thérapeutiques. Les AINS sont irritants pour la muqueuse digestive. Ils augmentent les risques de troubles cardio-vasculaires et ils peuvent affecter la fonction rénale. Un usage au long cours favorisera inévitablement l’affaiblissement de ces organes. Les traitements de fond sont les plus toxiques. Ils peuvent affecter le foie, les reins, les poumons, le système digestif ou encore sensoriel.

Agir sur les causes naturellement

La suppression systématique des ­symptômes entrave le processus de ­réparation. Il est préférable de ­s’intéresser à la cause du problème. Nous pouvons agir de plusieurs façons complémentaires pour avoir une réponse positive aux douleurs articulaires.

  • Reminéraliser

L’acidité étant une des causes majeures des douleurs articulaires, il faut l’atténuer. Les aliments protéinés, généralement acidifiants, doivent être consommés avec modération. Il en est de même pour les céréales et les légumes secs. Les légumes sont à privilégier pour favoriser l’apport de minéraux alcalins. Ils sont presque tous alcalinisants. Les légumes féculents (pomme de terre, patate douce, manioc, igname, châtaigne…) sont aussi alcalinisants, tout en fournissant un ­apport énergétique important. Les aliments au goût acide, comme les fruits, donnent un résultat final alcalinisant si votre corps a la capacité de neutraliser les acides organiques. Cette capacité diminue quand l’organisme est en état d’acidose chronique.

  • Drainer les acides

Apporter des éléments alcalins n’est pas suffisant ! Il est aussi nécessaire de ­favoriser l’élimination des acides déjà présents. Pour cela, il faut limiter les toxines exogènes (pesticides, additifs ­alimentaires, cuisson excessive). Le drainage des toxines acides sera particulièrement accéléré avec un allègement alimentaire de quelques jours à quelques semaines. Le retrait des graines (céréales et dérivés, légumes secs, fruits à coque) aide à réduire l’acidité. La meilleure façon de favoriser le drainage des toxines reste la restriction alimentaire poussée par la diète alcaline à base de fruits et de légumes, de jus de légumes ou le jeûne.

  • Réparer le cartilage

Restaurer le cartilage est indispensable pour recouvrer une bonne santé ­articulaire. Mais sa régénération est lente et difficile. Les personnes qui souffrent des articulations ont tendance à réduire leurs activités. Pourtant, la restauration du cartilage est favorisée par le mouvement, qui nourrit et oxygène l’articulation. Il n’est pas nécessaire de faire des activités physiques intenses. Des étirements et de la marche donnent déjà de très bons résultats, tout comme le tai-chi et le qi gong, particulièrement intéressants pour la restauration et l’entretien de la santé articulaire.

  • Les traitements naturels

Ils aident à limiter et à retarder l’usage des médicaments. Mais ils sont à envisager dans l’optique d’améliorer l’état général de l’organisme.

Le gingembre, le curcuma, la cannelle, la boswellia et l’harpagophytum contribuent à lutter contre l’inflammation. Grâce à leur richesse en silice, l’ortie et la prêle des champs stimulent la production de collagène et contribuent à alcaliniser l’organisme.

Une alimentation riche en oméga-3 régule la production de molécules inflammatoires et d’anticorps. Cet effet est bénéfique sur les douleurs articulaires, y compris sur la progression de la polyarthrite rhumatoïde.

L’huile d’olive extra-vierge possède des propriétés anti-inflammatoires et régulatrices du système immunitaire.

Composants naturels du cartilage, les sulfates de chondroïtine et de glucosamine soutiennent la restauration du cartilage. Pour éviter de les prendre à fortes doses, un effet synergique peut être obtenu en les utilisant conjointement avec le MSM (méthyl-sulfonyl-méthane). En outre, une alimentation sans produit laitier ni gluten donne de bons résultats. La suppression, ou la forte réduction, des céréales renforce encore les bienfaits.

  • Le régime crétois

Le régime crétois est très intéressant pour atténuer les rhumatismes. C’est un mode alimentaire alcalinisant et anti-inflammatoire. Peu de protéines et de produits laitiers, peu d’aliments riches en purines, beaucoup de fruits et de légumes, d’huile d’olive, très peu de produits transformés et une grande simplicité alimentaire favorable à la bonne digestion constituent la base de l’authentique régime crétois.

  • Le jeûne

Le jeûne est peut-être le précepte le plus important. Le jeûne orthodoxe, pratiqué par les Crétois, est un allègement alimentaire, supprimant les aliments d’origine animale, les produits manufacturés (huile, beurre et bien évidemment les préparations industrielles), les sucreries et l’alcool. Sans chercher obligatoirement à faire du jeûne hydrique, il est déjà possible d’obtenir une belle amélioration grâce à la répétition de plusieurs jeûnes dans l’année (trois ou quatre jeûnes crétois d’une semaine par exemple).

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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