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Bien manger pour réduire les TDAH ?
Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) fait en général l’objet d’une médication au long cours qui améliore les symptômes, mais avec des effets indésirables non négligeables. Et si une alimentation saine, pas trop contraignante de surcroît, pouvait aider encore davantage ?
Le TDAH, désigné comme un trouble du neurodéveloppement par la classification psychiatrique américaine (le DSM), se caractérise par des difficultés à se concentrer, à rester calme et à contrôler ses impulsions. Le TDAH serait en progression constante.
Phénomène de mode ?
Aux États-Unis, les médias relaient depuis quelques années une " explosion " de cas (plus 250 % depuis 1990), s’appuyant sur les chiffres des CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) selon lesquels près d’un enfant sur 10 serait aujourd’hui concerné. Mais certains spécialistes y voient un effet de mode, amplifié par la psychiatrie américaine et par l’industrie pharmaceutique, en particulier le fabricant de la Ritaline. Ainsi, le Pr Bruno Falissard, psychiatre et mathématicien, tempère les études de prévalence qui annoncent, en France, jusqu’à 5,6 % des enfants d’âge scolaire touchés ; il estime, sur la base des données de l’Assurance maladie, que seulement 0,3 à 0,4 % seraient réellement concernés.
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Si le traitement médicamenteux permet de limiter les symptômes, son utilisation sur le long terme confronte souvent à des effets indésirables préoccupants : de nombreux enfants tantôt deviennent somnolents, voire apathiques, tantôt manifestent davantage d’irritabilité, développent une augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle et souffrent d’insomnie. Sans parler du phénomène d’accoutumance et des idées suicidaires attribués au méthylphénidate. Rien d’étonnant à ce que certains parents soient réticents à l’idée que leur enfant doive prendre cette molécule indéfiniment.
Plusieurs régimes testés
De nombreuses études ont déjà investigué le rôle de l’alimentation vis-à-vis du TDAH. Le régime d’élimination repose sur le postulat que certains aliments déclenchent ou renforcent les symptômes par leurs propriétés allergènes et inflammatoires. Pour les identifier, les aliments potentiellement allergènes (gluten, produits laitiers, sucre, certains fruits et légumes…) sont éliminés pendant quelques semaines. Puis ils sont réintroduits, un à la fois, sur une période étalée, ce qui permet de détecter ceux qui déclenchent les symptômes. Des études ont montré une réduction de ces derniers chez au moins un tiers des enfants atteints de TDAH, mais le mécanisme sous-jacent n’est pas élucidé, notamment parce qu’il n’y a pas de biomarqueurs spécifiques auxquels se référer. Par ailleurs, un régime d’élimination peut s’avérer difficile à mettre en œuvre et entraîner des carences nutritionnelles.
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Vive le régime sain
Une nouvelle étude néerlandaise* a comparé le parcours de soins standard sans intervention diététique (incluant la médication avec méthylphénidate et consorts, et parfois un accompagnement scolaire ou une thérapie comportementale) à un régime d’exclusion et un régime sain " strict ", selon les critères du Netherlands Nutrition Center. Ce programme repose sur la consommation, par ordre d’importance, de fruits et de légumes, de céréales entières et de féculents, de protéines animales et végétales et de lipides, en minimisant la part des aliments transformés.
L’étude a réparti 162 enfants dans les groupes " régime d’élimination " et " régime sain strict ", et assigné 60 enfants au groupe témoin soumis aux soins habituels sans intervention diététique. Après cinq semaines, 34 % des participants ont répondu favorablement dans le groupe " régime d’élimination ", et 51 % dans celui du " régime sain strict ". Ces résultats révèlent que le régime sain, plus facile à faire adopter à un enfant, est supérieur au régime d’exclusion, qui peut générer plus de frustration. De plus, tandis que le sommeil, la fréquence cardiaque et la pression artérielle se sont détériorés dans le groupe témoin recevant les soins standards, ces critères ainsi que l’état de santé général se sont améliorés chez les deux groupes ayant suivi les régimes d’élimination et sain strict.
Des résultats positifs mais pas systématiques
La plupart des enfants de l’étude néerlandaise ont au bout d’un an cessé de suivre les règles strictes du régime. Malgré cela, leurs résultats en termes de symptômes du TDAH étaient au moins aussi bons que le groupe témoin recevant les seuls soins habituels, et surtout, leur prescription médicamenteuse a pu être réduite. Mais les deux régimes étudiés n’ont pas fonctionné pour tous les enfants. Plusieurs facteurs éventuels de réussite ont été dégagés : le jeune âge de l’enfant (10 ans et moins), un TDAH de type combiné plutôt que de sous-type « inattention seule » ou « hyperactivité seule », la présence de symptômes prononcés de TDAH avant le début du régime et un environnement familial présentant un faible niveau de stress et une meilleure qualité de vie.
Références bibliographiques
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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