La mer, antistress naturel

Chacun a un rapport particulier à la mer. Il y a ceux qui l’affrontent professionnellement ou pour les loisirs, et il y a ceux qui restent en retrait sur la plage. Qu’on en lise les contours et les mouvements pour mieux naviguer, qu’on ne fasse que l’observer ou simplement l’écouter, la mer est source d’émotions, de superstitions, de mythologie, mais aussi de bien-être, d’autant plus intense qu’on le vit en osmose. Ce préambule rappelle cette fascination de l’humanité pour ce monde aquatique à l’origine de la vie. Chaque fois unique, la mer semble bien vivante avec ses changements d’humeur : elle peut être calme, sereine, verte, turquoise et transparente ou encore agitée, grise, en furie. Si nous y prêtons attention, nous pouvons ressentir avec tout notre être sa douceur et/ou sa puissance.

Belle, majestueuse, immense, la mer nous conduit vers la rêverie… Accordons-nous quelques instants d’émer-veille-ment, seul, tôt le matin sur la plage encore déserte ou dans une petite crique, et elle nous parlera. Avec le soleil qui se lève, elle brille de mille feux, comme des milliers d’étincelles argentées ; Arthur Rimbaud l’avait déjà observée dans son poème « L’éternité » : « Elle est retrouvée. Quoi ? L’éternité. C’est la mer allée avec le soleil », soit, en français contemporain, « c’est la mer mêlée au soleil ». Car il s’agit bien de cela : éprouver avec tout notre être ce sentiment d’éternité et de plénitude que la mer nous offre.

Mythes et légendes

En premier lieu, abordons la dimension symbolique de la mer, qui reste un lieu de mystères. De nombreux mythes et légendes y font référence, depuis Poséidon, le Dieu grec de la mer, aux chants ensorceleurs des sirènes d’Ulysse en passant par la légende de l’Atlantide, ce continent disparu sous la mer… Chez les Indiens du Mexique, il existe plusieurs légendes sur les mythes originels et celui du déluge. Selon une légende huichol, peuple indigène du centre du Mexique, « à l’origine des temps, un immense serpent vivait en dessous de la mer. Il était la matrice de la vie. De la mer sont venus les premiers Dieux et les premiers ancêtres. Toutes les rivières, tous les lacs ou points d’eau y sont reliés ; elle est donc le symbole même de la fertilité. Aujourd’hui, les Huichols la vénèrent lors de leur pèlerinage annuel à San Blas et à la Isla del Rey ; Là, ils réalisent des offrandes à la mer, « Aramara », et le chaman bénit les jeunes enfants avec ses plumes d’aigles (muvieris) trempées dans l’eau. » Quant aux Aztèques, ils avaient une façon très poétique de nommer la mer : « ilhuicatl », l’eau qui s’unit au ciel, mais aussi « teotl », l’eau des Dieux.

Soins pour le corps et l’âme

Une certitude : la mer regorge de bienfaits pour notre santé. Plonger dans cette eau salée purifie et revivifie notre corps et notre esprit. Elle est en effet chargée en minéraux et en oligoéléments. Riche en électrons de dissolution, l’eau de mer nous redonne énergie et vitalité en nous rechargeant en ions négatifs, en régénérant nos cellules et en éliminant nos toxines. Elle est également une aubaine pour la peau : les cellules mortes sont éliminées, donnant l’impression d’avoir une nouvelle peau, plus lisse, plus brillante, régénérée. De plus, il a été prouvé scientifiquement qu’il existe une grande similitude entre le plasma sanguin et le plasma marin et que l’eau de mer est une substance vivante, nutritive et reconstituante pour le corps humain. Enfin, si vous avez la chance d’être sur une plage avec des algues vivantes, profitez-en, elles sont riches en minéraux.

Écoutez aussi attentivement les vagues, qui ont un réel effet relaxant en faisant disparaître les tensions nerveuses. Comme le ronronnement d’un chat, leur va-et-vient sur le sable nous berce et nous apaise. Nous entrons en résonance avec leur rythme régulier. Et lorsque nous quittons la plage, elles sont encore là, dans notre être intérieur.

Si la mer nous attire et nous appelle, c’est que nous avons besoin d’elle. Pourquoi résister à cette belle étendue d’eau salée qui nous offre un sentiment d’immensité et d’éternité ?

Une source d’inspiration

Évidemment, la mer « qu’on voit danser le long des golfes clairs » a inspiré bien des auteurs. Les répertorier toutes serait impossible. En voici trois particulièrement éloquentes. Madame de Staël écrivait : « Le spectacle de la mer me fait toujours une impression profonde : elle est l’image de cet infini qui attire sans cesse la pensée et dans laquelle sans cesse, elle va se perde. » Mario Mercier évoque que « contempler la mer avec amour, n’est-ce pas aussi contempler notre propre immensité ? » J.-M. G. Le Clézio, quant à lui, nous interroge : « Comment peut-on vivre longtemps loin d’elle ? C’est à elle que je pense souvent comme à une personne que je cherche ; une personne vivante qui me parle et à qui je parle… Elle nous apaise et nous envoie des ondes douces, des mots très doux, très longs, très tranquilles… »