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Insomnie : tout fonctionne sauf les somnifères

  • L'insomnie n'est pas un manque de sommeil mais plutôt un excès d'éveil.L'insomnie n'est pas un manque de sommeil mais plutôt un excès d'éveil.
Article paru dans le journal nº 78

Dormir devrait être aussi naturel que respirer. D’autant que le sommeil est un véritable médicament pour l’organisme et le meilleur antidépresseur au monde. Pour autant, les insomnies frappent tout aussi bien les plus jeunes que les plus âgés, et quand elles deviennent chroniques, elles affectent profondément la santé. Si c’est votre cas, suivez nos conseils de remèdes naturels, tous plus efficaces que les somnifères.

Quoi de plus naturel que le sommeil ? Comme la respiration, les battements de notre cœur, l’alternance de notre vie consciente et vigilante avec le sommeil pourrait sembler une retombée naturelle et ne pas être un sujet… On constate au contraire dans les pays industrialisés et en France particulièrement une véritable « épidémie » d’insomnie. Selon les études, 15 à 20 % de la population souffrent d’insomnie et les sondages montrent que près de 40 % des personnes interrogées se plaignent de troubles du sommeil. Les troubles graves et les insomnies rebelles représentent presque 10 %, ce qui est beaucoup.

Anxiété, rythmes de travail, transports

Les apnées du sommeil et la maladie de Willis-Ekbom (syndrome des jambes sans repos) sont des causes secondaires d’insomnie qui réclament un traitement spécifique. Elles représentent cependant 8 % des insomnies. Pour le reste, l’anxiété galopante, la dépression plus ou moins marquée, les rythmes liés au travail, de même que l’éloignement géographique du lieu de travail et les temps de transport sont les causes majoritaires qui sont d’ailleurs le plus souvent liées entre elles.

On distingue l’insomnie par avance de phase (sorte de décalage horaire en avance entre rythme le circadien de l’horloge du cerveau et le rythme naturel jour/nuit), et l’insomnie au contraire par retard de phase. L’avance de phase (se coucher trop tôt, sombrer vers 20 heures ou 21 heures et se réveiller en milieu de nuit) est plutôt un indicateur d’anxiété chronique et de stress non géré. Le retard de phase (on se couche de plus en plus tard et on est en état second le matin, puis épuisé la ­journée) indique souvent une dépression plus ou moins larvée, tout au moins le fait de ne pas être vraiment heureux dans sa vie. Les troubles du sommeil passagers ont toujours une cause facile à identifier. Mauvaise digestion ou période de stress, de deuil, de soucis, moments d’adaptation à une nouvelle situation, nouveau travail, trouvent facilement leur solution.

Quand le cerveau ne lâche jamais prise

Il s’agit d’un mauvais équilibre entre l’activité de veille et celle de sommeil de notre cerveau. Au fond, l’insomnie n’est pas un manque de sommeil, mais plutôt un excès d’éveil. Le cerveau ne lâche pas prise ! Cela empêche de basculer vers le vrai sommeil. Le sommeil lent reste au stade léger, ce qui favorise les réveils tout au long de la nuit. Le sommeil profond et le sommeil paradoxal sont déficients et cela explique la fatigue en cours de journée et même si la dépression n’était pas là au départ, ne pas dormir de façon chronique fait baisser les bons neuromédiateurs (sérotonine, adrénaline, Gaba) et conduit à un certain état de dépression par épuisement cérébral. Il faut sortir de l’engrenage d’un cerveau qui ne se repose pas et qui, du coup, est de moins en moins capable de se reposer. Pour cela, tous les moyens sont bons, sauf un, celui pourtant que la médecine allopathique propose en premier recours, un peu comme on glisse la poussière sous le tapis, le somnifère.

Dangereux mais remboursés

Les recommandations officielles sont un peu hypocrites. Elles insistent à juste titre sur la nécessité de ne pas prolonger la prise de somnifères au-delà de quelques jours, alors qu’il conviendrait de les proscrire purement et simplement. Du côté du remboursement par la Sécurité sociale, le message de santé publique n’est pas très bon. Les somnifères sont remboursés ! Les plantes et les huiles essentielles ne le sont pas. On commence à mettre en place le sport sur ordonnance, mais cela balbutie encore. Quant à l’homéopathie, la plus sûre, la plus efficace, et la moins chère, il est prévu de la dérembourser au 1er janvier 2021. Il y a de quoi ne plus fermer l’œil de la nuit!

Des remèdes naturels et sans danger

  • L’exercice physique est ce qu’il nous faut avancer en premier. Le moment idéal est en fin d’après-midi ou en début de ­soirée. Selon son âge, ses goûts, on fera une bonne heure de marche ou une séance de sport, un jogging de trente à quarante-cinq minutes. Contrairement aux idées reçues, cela favorise le sommeil de la nuit suivante, à condition qu’il s’agisse d’une activité aérobie (marche, course, vélo, en plein air) et pas de sport intensif (danse, musculation, arts martiaux).
  • Les méthodes de « retour à soi » sont ­excellentes et très efficaces. La ­sophrologie, la méditation, le yoga, et même le chant lyrique (proche de la méditation par le contrôle de la respiration) invitent à revenir au centre de notre être. Exit le boulot ou les tracas et retour à ­l’essentiel. Nous les regroupons sous ce vocable de « retour à soi », car ces techniques permettent de remettre en état les digues naturelles entre notre être profond et le tumulte du monde. Lorsque nous sommes au travail, nous sommes au travail et lorsque nous sommes dans notre lit, nous sommes dans notre lit ! L’insomniaque chronique invite le travail à partager son lit et invite le sommeil (coups de pompe) sur son lieu de travail.
  • La phytothérapie, l’usage des plantes médicinales et des huiles essentielles sont des recours sans danger d’accoutumance et d’efficacité très régulière dans tous les types d’insomnie.

Du côté des plantes, la passiflore apaise l’anxiété de manière globale. L’eschscholtzia (Eschscholtzia ­californica), autrement nommée pavot de ­Californie, est remarquable pour les difficultés d’endormissement. La valériane ­(Valeriana ­officinalis) est davantage indiquée dans les insomnies plus tardives (réveil au milieu de la nuit ou réveil précoce). Chez ­l’enfant, on préférera le ­coquelicot ­(Papaver rhoeas), une autre variété de pavot, et on adaptera le dosage en fonction de l’âge et du poids (ne pas en administrer à un enfant de moins de 6 ans). Demandez conseil à votre pharmacien ou, mieux, à votre herboriste.

Du côté des huiles essentielles, notre préférence va à la lavande vraie (Lavandula angustifolia) qui sera utilisée en diffusion douce ou sur l’oreiller. La lavande est relaxante, apaise l’anxiété tout en étant en même temps euphorisante. La bergamote (Citrus bergamia) sera utile dans les états de stress chronique avec un moral orienté vers la tristesse. N’en prenez jamais en usage externe, déposez une goutte sur une pointe de miel ou une mie de pain. N’en administrez pas chez l’enfant.

  • L’homéopathie est la thérapeutique ayant l’action la plus profonde, car elle agit sur le terrain. Elle traite au plus près de la globalité des symptômes du patient, tant au niveau physique qu’au niveau psychique et à tout ce qui concoure à l’insomnie. Lorsque les préoccupations professionnelles sont trop présentes, Nux vomica 9 CH est indiqué. Lorsque le sommeil est bien trop léger avec des nombreux réveils et une tendance à sortir les pieds du lit, on peut prendre Sulfur 9 CH. En cas d’hypersensibilité émotionnelle, avec une tendance à somnoler devant la télé, puis à une impossibilité de s’endormir, Ambra grisea 9 CH est efficace, à raison de trois granules au coucher pour chaque traitement. Cependant, seul un traitement global personnalisé parvient à traiter le mal en profondeur. En homéopathie, l’approche du terrain par le mode réactionnel chronique de chaque patient est une démarche vraiment originale et pertinente. Les gens qui vont moins bien la nuit que le jour, qui sont insomniaques et qui souffrent souvent de réactions violentes ou dirigées contre eux-mêmes (maladies auto-immunes, autoagressivité) correspondent au terrain de luèse. Des médicaments d’action profonde sur ce mode réactionnel chronique comme Mercurius solubilis ou Luesinum permettront de traiter durablement ce terrain particulier.

À l’inverse, les somnifères aggravent l’insomnie. La famille des benzodiazépines, molécules utilisées comme somnifères, calmants ou anxiolytiques représente la majorité des somnifères et on sait bien de quelle manière ils agissent. Leur mode d’action est assez comparable à celui de l’alcool. Ils interviennent au niveau des mêmes récepteurs Gaba (un neurotransmetteur). Cela explique pourquoi le mélange de somnifères et d’alcool est si mauvais. Au début l’effet est magique, puis il s’épuise et il faut augmenter les doses, enfin, il disparaît complètement, mais pas la dépendance qui oblige à continuer.

Les somnifères diminuent la quantité de sommeil paradoxal et donnent l’illusion que l’on dort alors qu’en réalité, le sommeil est moins bon. On dort aussi mal ou pire, mais on ne s’en rend pas compte ! Pervers les somnifères…

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


Tags sur la même thématique homéopathie insomnies remèdes floraux

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