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« La sieste, ça ne s’improvise pas » - entretien avec Brice Faraut

  • "Le télétravail peut avoir un impact négatif sur notre sommeil de manière générale."
Article paru dans le journal nº 92

Neuroscientifique, Brice Faraut dirige des recherches sur les effets de la privation et de la récupération de sommeil à l'université Paris Descartes. Pour lui, la sieste est un remède efficace pour réduire la dette de sommeil accumulée et ses conséquences sur la santé. Cependant, pour le docteur en neurosciences, la sieste est un art qui s’apprivoise. Quelles astuces connaître pour faire de sa sieste un vrai moment réparateur ?

Article mis à jour le 01/07/2021

Vous définissez le manque de sommeil chronique comme « l’un des maux les plus pernicieux de notre époque ». De quel ordre est-il et quels sont les risques avérés pour la santé ?

Selon les chiffres, les Français exerçant une activité diurne dorment en moyenne aujourd’hui 6 heures par nuit dans la semaine. Ce n’est pas suffisant pour la grande majorité. Bien sûr, il existe ce que j’appelle « les vrais petits dormeurs » qui possèdent un rythme biologique adapté à de tels horaires, mais ils ne représentent que 7 à 8 % de la population. Les autres, moyens et gros dormeurs, augmentent un peu plus chaque nuit leur dette de sommeil. La plupart des Français vont « rembourser » ou « compenser » cette dette pendant le week-end, avec des grasses matinées. Cependant, ce rythme de sommeil n’est pas naturel. Ils créent alors une sorte de « jet-lag social » qui va bouleverser le reste de la semaine. Déroger ainsi, même de façon minime mais répétée, à notre rythme circadien a un impact sur notre organisme. Premièrement parce que le sommeil récupéré lors du week-end n’est pas suffisant, ensuite car les différents organes du corps humain ne récupèrent pas de la même manière. Plusieurs études ont mis en évidence les risques sur la santé de cette dette, mais également ceux de sa mauvaise compensation, avec des conséquences telles que l’intolérance au glucose, le surpoids, le diabète ou les problèmes cardiovasculaires.

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Dans votre livre, vous préconisez la sieste comme le meilleur remède à la dette de sommeil : pourquoi ?

Le modèle de récupération étalé sur une semaine avec compensation le week-end n’est pas bon. Mais lorsqu’on parle de sieste, on aborde le capital sommeil sur 24 heures et non plus sur une semaine. Ainsi, le corps peut rembourser dans un délai bref cette dette de sommeil et en limiter les impacts sur notre organisme. Pour ressentir les pleins bénéfices de la sieste, il faut savoir écouter son corps, mais également connaître son objectif et le montant de sa dette. En bref, la sieste ça ne s’improvise pas. Typiquement, les siestes éclair peuvent apporter une relaxation mentale. Je parle ici des siestes d’une minute à une minute trente, comme la fameuse sieste de Salvador Dalí se réveillant au son de la cuillère tombant de sa bouche (du fait du relâchement musculaire induit par le sommeil, NDLR). Sur cette courte période, le cerveau arrête d’être stimulé par les informations extérieures, et l'on se recharge un peu. On peut même atteindre parfois le stade du « sommeil très léger ». En revanche, pour une récupération plus thérapeutique, qui agit par exemple sur les risques cardiovasculaires ou la somnolence, il faut compter au minimum 10 minutes, voire plus.

Alors, quelle durée et quel moment de la journée préconisez-vous pour une sieste ?

Chaque situation est différente, car elle dépend du niveau d’endettement et de l’objectif fixé. C’est ce qui déterminera le stade de sommeil à atteindre – sommeil léger, paradoxal, profond ...

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