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Parkinson : l’alimentation, future prescription pour améliorer les symptômes ?

  • A quel point nos intestins sont-ils liés à la maladie de Parkinson ?A quel point nos intestins sont-ils liés à la maladie de Parkinson ?
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Dans une compilation d’études publiée, deux chercheurs italiens du département des sciences de la vie, de la santé et de l'environnement de l'université de L'Aquila (Italie) examinent le rôle possible de l’intestin, donc indirectement de l’alimentation, dans l’apparition de la maladie de Parkinson. Par extension, ils explorent les pistes nutritionnelles qui pourraient être proposées dans le futur afin d’améliorer les symptômes de la maladie.

Cette publication vient confirmer d’autres publications dont nous vous parlions dès 2018 qui se demandaient déjà si les dépôts de protéines dénaturées au cœur du cerveau étaient une cause ou une conséquence de la maladie, et qui, de l’intestin ou du cerveau, la déclenchait ?

Une dysbiose intestinale corrélée à plus de risques de développer la maladie

Les auteurs rappellent, en passant la littérature scientifique en revue, que de nombreuses études épidémiologiques ont rapporté que l'alimentation affecte (positivement ou négativement) l'apparition de troubles neurodégénératifs, dont la maladie de Parkinson, et que de nombreuses preuves s’accumulent concernant le rôle « crucial » du microbiote sur le développement des troubles du système nerveux central comme la maladie de Parkinson. De nombreuses études montrent notamment qu’une dysbiose intestinale est corrélée à des taux plus élevés de risques de développer la maladie. Pour être plus précis, le régime méditerranéen (riche en fibres, en flavonoïdes et en acides gras polyinsaturés présents notamment dans les avocats ou les noix) a des effets positifs sur le microbiome intestinal et semble réduire le développement ou l'exacerbation de la maladie de Parkinson. D’un autre côté, le régime occidental, plus classique (riche en viande, en aliments transformés et en aliments frits), a lui des effets néfastes sur l'axe intestin-cerveau qui serait ici en jeu.

Pré- et probiotiques : traitements du futur ?

Dans cette compilation d’études, les chercheurs s’intéressent plus particulièrement aux bénéfices potentiels que nous pourrions tirer de la prise de pré- et de probiotiques afin d’améliorer les symptômes de la maladie. Expliquant que des mélanges de probiotiques spécifiques sont « capables de restaurer le microbiote intestinal et d'améliorer la réponse immunitaire », les chercheurs évoquent plusieurs études menées sur des souris qui ont montré les bénéfices suivants, très prometteurs dans le cadre de maladies comme la maladie de Parkinson.

Du côté des prébiotiques, dont les apports se font généralement par des fibres alimentaires, certains influencent indirectement des mécanismes aux effets anti-inflammatoires et immunomodulateurs sur les muqueuses intestinales. Les probiotiques se montrent encore plus prometteurs avec des études menées sur des souris indiquant qu’ils peuvent empêcher la prolifération de bactéries pathogènes, favoriser l’immunité innée et adaptative et aider à réguler certaines fonctions cérébrales ainsi que l’activité cognitive, notamment en ayant un impact sur la sécrétion de certaines hormones comme la sérotonine ou la dopamine. D’autres études menées cette fois sur l’être humain montrent, elles, des conséquences positives sur les performances cérébrales. Les études portant directement sur l’impact des probiotiques sur la maladie de Parkinson en particulier sont malheureusement peu nombreuses, mais les chercheurs avancent qu’au vu du lien important entre dysbiose intestinale et risques de développer la maladie, tout ce qui pourrait diminuer cette dysbiose ne pourrait qu’être positif pour la vie des malades et « contrecarrer les troubles moteurs et cognitifs, y compris l'anxiété, la dépression et les troubles de la mémoire ».

Lire aussi Les intestins, en cause dans Parkinson ?


Source :

« Are We What We Eat? Impact of Diet on the Gut–Brain Axis in Parkinson’s Disease », Nutrients, janvier 2022.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé