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Dépakine, pollue aussi l'air

  • Dépakine, pollue aussi l'air
Article paru dans le journal nº 118

Avez-vous remarqué ? Chacun a des solutions pour sauver la France ! Des solutions oui… tant qu’elles restent éloignées de leur quotidien. Souvent, les plus grands défenseurs des éoliennes n’en voient leurs pales que lorsqu’ils prennent le TGV, tandis que les apôtres de la réindustrialisation chantent ses louanges derrière les tentures épaisses d’appartements des centres-villes, bien loin des zones industrielles. Parce que celles et ceux qui les côtoient, les zones industrielles, c’est une autre histoire. Et c’est celle que l’on peut lire dans une enquête du Monde largement relayée par le reste de la presse, faisant état du dépôt de plainte contre Sanofi d’une mère de deux enfants atteints d’autisme. Dans le viseur, l’usine Sanofi de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Classée Seveso, elle fabrique la Dépakine, cet antiépileptique jugé responsable de malformations de fœtus et de troubles cognitifs et moteurs d’enfants parce que leur mère était traitée durant sa grossesse.

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Et c’est le fait particulier de cette affaire : la femme qui a déposé plainte n’a jamais été traitée par la Dépakine. Mais à l’instar des fumeurs passifs, elle estime avoir été contaminée par les rejets de substances de l’usine, comme le valproate de sodium qui sert de base à l’antiépileptique. Comment ? Simplement en travaillant depuis 2011 à quelque cinquante mètres du site de Sanofi. Elle aurait donc été exposée pendant ses grossesses, et ce serait cette exposition qui aura entraîné la maladie de ses deux enfants nés en 2014 et en 2016. Deux ans avant que l’usine soit pointée du doigt, en 2018 donc, pour des rejets toxiques hors norme de valproate de sodium, mais aussi de bromopropane, substance considérée par l’OMS comme « possible cancérogène ». Ce qui a poussé dans la foulée la femme à réaliser un dosage sanguin d’acide valproïque ou test de Dépakinémie qui s’est avéré positif. En 2022, dans le cadre d’une information judiciaire lancée sur ces rejets massifs, Sanofi avait expliqué que les émissions de valproate de sodium n’étaient soumises à aucun seuil (faut oser !). Et dès qu’il y en a eu, le labo a assuré au Parisien/Aujourd’hui en France daté du 20 novembre avoir consenti à tous les efforts pour y répondre. Pour conclure, et ça, les labos ne peuvent pas s’en empêcher, Sanofi rappelait, toujours au Parisien, qu’aucune étude « n’a permis de faire ressortir un risque spécifique lié à ces émissions ». On vous laisse juge de ces réponses. De son côté, l’avocat de la mère qui a déposé plainte, Me Joseph-Oudin, assure qu’une dizaine de plaintes pour des affaires similaires sont en cours de constitution.

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