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Les pertes et profits du Paxlovid

  • Les pertes et profits du Paxlovid
Article paru dans le journal nº 131

Pour faire face au Covid, certains médicaments ont été mis au point en un temps record : ainsi du Paxlovid, développé en douze mois par Pfizer sans la validation habituelle par des essais cliniques contrôlés. Lancé sur le marché fin 2021, il a permis à la firme de générer des bénéfices conséquents au prix d’un gaspillage organisé, dont nous avons cherché à connaître les causes… et le coût !

L’histoire de la découverte du Paxlovid démarre le 13 mars 2020 (¹). Les laboratoires Pfizer dans le Massachusetts ferment pour cause de pandémie, et ils renvoient leurs salariés chez eux. Parmi eux, le directeur du département de chimie médicale, Dafydd Owen, est invité à réfléchir aux ressources dont il aurait besoin pour diriger un programme de développement d’un médicament oral pour lutter contre la pandémie émergente.

En 2003, des collègues ont mis au point un antiviral – le PF-00835231 –, capable de bloquer la réplication d’un autre coronavirus, le Sars-CoV1, alors responsable d’une épidémie de Sars. Le développement du médicament avait été stoppé net, n’ayant pu être testé sur les patients car l’épidémie avait brusquement cessé. L’épidémie de Covid-19 due au Sars-CoV2 était une bonne occasion de ressortir la molécule du placard et de l’améliorer. Car le PF-00835231 ne peut être administré que par voie intraveineuse.

Un développement record…

22 juillet 2020. Les chimistes de Pfizer synthétisent pour la première fois le nirmatrelvir (ou PF-07321332). Après avoir montré sa bonne activité antivirale contre le Sars-CoV-2 in vitro, ils le testent chez le rat. Le 1er septembre 2020, les résultats de l’étude pharmacocinétique montrent qu’ils sont sur la bonne voie. Pour fabriquer leur candidat antiviral, l’équipe combine alors le nirmatrelvir avec le ritonavir, un antiviral utilisé pour traiter le VIH et l’hépatite C. Le Paxlovid, combinaison de nirmatrelvir et de ritonavir est né. En à peine un an, le développement du médicament est achevé, essais cliniques sur l’homme compris : un temps record.

Dès novembre 2021, Pfizer annonce que le Paxlovid réduit le risque d’hospitalisation et de décès de 88 % chez les adultes à risque.

Il reçoit aux États-Unis une autorisation d’utilisation d’urgence, le gouvernement américain en commandera 20 millions de doses en 2021-2022. L’Europe suit peu après : la France s’en fait livrer 500 000 doses pour un coût de près de 250 millions d’euros (soit 500 euros le traitement !). En Italie, Espagne et Allemagne, ce sont respectivement 600 000, 344 000 et 1 000 000 de doses qui seront commandées.

… un lancement en demi-teinte

Le médicament est une manne pour Pfizer : sa vente lui permet d’engranger 19 milliards de dollars en 2022, 10,5 milliards en 2023… Mais pour les pays qui ont constitué des stocks d’État, c’est la désillusion : la prescription est terriblement compliquée, devant se faire dans les cinq jours qui suivent les premiers symptômes, ce qui impose un système de tests efficace et opérationnel.

La liste des interactions médicamenteuses est considérable. Par exemple, le Paxlovid ne doit pas être pris avec les statines, traitement de l’hypercholestérolémie. Les effets secondaires nombreux et parfois sévères peuvent imposer un arrêt prématuré du traitement.

Enfin, son efficacité a l’air pour le moins subtile à apprécier : Joe Biden, contractant le Covid au début de l’été 2022, lui ...

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Références bibliographiques

7. Ruz-Guindos F et Canard J «  Les recettes des labos pour gonfler le prix des médocs » Le Canard Enchaîné (13/11/2024)

8. Medic’AM : médicaments remboursés par l'Assurance maladie, par type de prescripteur (données interrégimes). Données disponibles sur data.gouv.fr

10. Lettre aux professionnels de santé du 1er mars 2023, uspo.fr

11. Prix Galien France, Communiqué de presse (décembre 2023)

12. « Pfizer CEO defends turnaround strategy as activist pressures management » Reuters, 29/10/2024

 

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