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Toutes les rivières du monde polluées aux médicaments
L’eau est notre bien le plus précieux et le plus souillé par les humains. Ça ne date pas d’hier, mais d’après une récente étude, la situation est proprement épouvantable puisque ce sont toutes les rivières du monde qui sont polluées.
Vous avez bien lu : les rivières de la planète sont toutes polluées par des substances dangereuses pour les écosystèmes : les médicaments. Ceux-ci ne font pas seulement partie de notre quotidien, ils ont envahi tous les milieux aquatiques du globe. De ce phénomène, nous n’avions pas de vision globale jusque-là. C’est chose faite grâce à une étude menée par plus de 80 instituts de recherches, notamment l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), qui a permis d’analyser la pollution de 258 rivières, dans une centaine de pays. Des lieux très divers ont été passés au crible, des bassins de population comme Séoul ou Londres aux eaux des forêts vierges. À deux exceptions près, l’une en Islande et l’autre au Venezuela, toutes les eaux ont révélé la trace d’au moins une substance pharmaceutique.
Facteurs socio-économiques
Les villes où l’eau s’est avérée la plus polluée sont Lahore (Pakistan), La Paz (Bolivie) et Addis-Abeba (Éthiopie). En Europe, c’est Madrid (Espagne). À Paris, treize substances médicamenteuses ont été détectées dans la Seine. Concrètement, l’étude a mis en évidence un lien entre les niveaux de pollution et les conditions socio-économiques des pays. Les échantillons révélant la pollution la plus importante provenaient en majorité de pays sans systèmes de traitement des eaux usées et des eaux issues de l’industrie pharmaceutique, ou ayant un système défaillant.
Carbamazépine, metformine, gabapentine sont quelques-unes des substances le plus souvent retrouvées dans les eaux du monde. Les rivières semblent charrier de délicats cocktails composés d’antibiotiques, analgésiques, antihistaminiques, paracétamol et nicotine. Substances dont la prévalence peut évoluer en fonction du niveau socio-économique, des différences culturelles ou des affections endémiques – comme la malaria – des pays observés.
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Des poissons en danger
Ces niveaux de pollution invisible dans les rivières du monde sont préoccupants en raison des effets qu’ils peuvent avoir sur la faune de ces écosystèmes aquatiques, avec laquelle ils entrent en contact direct. Selon les chercheurs, les concentrations en médicaments pris individuellement restent à des niveaux acceptables, à quelques exceptions près. De plus, en Europe, des tests écotoxicologiques sont exigés dans le cadre de la mise sur le marché d’un produit pharmaceutique. Reste que, dans les rivières observées, les animaux ne sont pas exposés à une seule substance mais à un cocktail, une situation jugée inquiétante en raison des interactions toxicologiques des produits.
De précédentes études ont d’ailleurs déjà prouvé les effets néfastes de la présence de substances pharmacologiques dans l’eau pour certaines espèces de coquillages ou de poissons. Allant de la féminisation des individus à des modifications de comportement, ces observations suscitent de sérieuses inquiétudes sur le maintien de ces populations.
Le risque de l’antibiorésistance
D’autres habitants des cours d’eau, plus petits, peuvent être touchés par cette pollution, ce qui pourrait avoir un effet indirect sur la santé humaine. Il existe de fait un risque que les bactéries présentes dans les eaux, exposées à une grande concentration d’antimicrobiens, développent des mécanismes de défense, ce qui pourrait participer à réduire l’efficacité des médicaments en accentuant la fameuse antibiorésistance. Selon l’étude, 19 % des rivières contenaient des niveaux d’antimicrobiens supérieurs aux limites de sécurité. Une situation inquiétante pour la santé humaine dans sa globalité.
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