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Le toucher dans les soins, triste constat

  • Le toucher devrait trouver sa place dans ses différents aspects préventifs, curatifs, éducatifs ou palliatifs.Le toucher devrait trouver sa place dans ses différents aspects préventifs, curatifs, éducatifs ou palliatifs.
Article paru dans le journal nº 108

Comment faire cohabiter valeurs professionnelles, appétences personnelles et charges de travail de plus en plus drastiques pour des soignants sursollicités ? La qualité du toucher dans les soins est un point sensible de ce questionnement. Il est pourtant un magnifique moyen de communiquer, soulager, rassurer, détendre et apaiser…

Soin relationnel privilégié, le toucher allège le vécu parfois lourd des actes nécessaires aux traitements de la maladie, à l’accompagnement de la fin de vie, et il contribue à améliorer le niveau de bien-être. La majorité des gestes prodigués par des infirmiers et des aides-soignants nécessite le recours au toucher, néanmoins, au sein des équipes, leur importance est source d’avis très partagés. Nombre de soignants n’accordent que bien peu d’attention au petit geste rassurant, au contact entourant, calmant… Mme F., infirmière en centre hospitalier, dit avoir entendu certaines collègues déclarer : " Je ne suis pas là pour masser, pour m’attarder sur le toucher, ce n’est pas mon boulot ! " " Elles font très bien leurs gestes techniques mais empathie et douceur ne sont pas toujours au rendez-vous ", commente-t-elle.

Les soignants connaissent les bienfaits du toucher mais certains ne le considèrent pas comme un vrai geste professionnel, éprouvant même un certain malaise à toucher les patients devant leurs collègues.

Un malaise d’autant moins dissipé par l’introduction du " lean management " dans les hôpitaux. Ce mode d’organisation du travail, issu de l’industrie automobile japonaise, est à présent la norme, et a pour nom lean healthcare. Inoculé par les cabinets de consultings, le lean healthcare a " transformé l’hôpital de stock en hôpital de flux "1. Comme le rappelle Barbara Stiegler2, entre dans l’hôpital des " stocks ", à éradiquer, " le geste de la main " et " la discussion avec les patients ", par exemple.

Lire aussi "Le but n’est pas de soigner le malade mais de répondre à des normes."

En outre, dans son rapport de fin d’études de Bachelor of Science HES-SO en soins infirmiers à Fribourg, Ayse Uysal se penche sur l’identification des difficultés et des spécificités présentes lorsque le soignant entre en relation avec un patient d’une culture différente. " Les résultats des onze recherches étudiées démontrent que les obstacles principaux de la relation soignant-soigné quant à la différence culturelle sont : les problèmes liés à la communication, la méconnaissance culturelle mutuelle, les difficultés relationnelles, le manque de compétences interculturelles ainsi que la présence du racisme dans le milieu des soins "3.

Les différences culturelles sont une donnée importante auxquelles se greffent les différences d’appétences et les représentations personnelles vis-à-vis du toucher, le vécu personnel ainsi que les connaissances acquises lors des formations des soignants. Si des cours sont dispensés sur le toucher thérapeutique, les soignants doivent être à l’initiative de demandes de formations complémentaires afin d’aborder le toucher dans toutes ses dimensions (soins de confort, toucher relationnel…).

Mme L., aide-soignante en centre hospitalier, témoigne : " Dès qu’il y a des accalmies, elles sont rares, je prends le temps d’être entourante, de prendre la main de mes patients, surtout les personnes âgées que je sens encore plus vulnérables à la tombée de la nuit. Certaines collègues peu ...

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