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Prévenir naturellement les diverticuloses et diverticulites ou leurs récidives

  • Source de mucillage, le psyllium blond est bénéfique en cas d'une diverticulose.Source de mucillage, le psyllium blond est bénéfique en cas d'une diverticulose.
Article paru dans le journal nº 67

Dans les pays industrialisés, 15 à 20 % de la population souffrent d’une inflammation des diverticules du côlon, appelée diverticulite. Cette pathologie survient plutôt après 40 ans. Si la plupart des crises sont neutralisées en ambulatoire, elles peuvent aussi avoir de lourdes conséquences. La prise en charge est urgente, eu égard à l’intensité des douleurs et compte tenu des risques de complications.

Avant tout, déterminons les mécanismes de la diverticulite dont l’étiologie reste encore imprécise. Abordons pour cela la physiopathologie et l’anatomie des diverticules. On appelle ainsi les petites excroissances qui se forment vers l’extérieur de la paroi digestive sous l’effet d’une pression intraluminale, à partir de points de faiblesse (zone des vasa recta, où les vaisseaux sanguins passent à travers la musculeuse). On les nomme diverticules coliques dès lors qu’ils sont situés sur le côlon, mais ils peuvent apparaître à d’autres endroits. Leur prévalence sur la partie sigmoïde, juste avant le rectum, est due au fait qu’à cette étape, les selles sont solides, et que la pression exercée par la musculeuse est d’autant plus forte.

Pourquoi a-ton des diverticules ?

Les diverticules sont composés d’une enveloppe plutôt fragile (muqueuse ­colique et séreuse). Leur anatomie en ­« ­petits sacs » donne l’opportunité à des résidus fécaux de s’y loger et, possiblement, de dégrader cette fine membrane en créant une inflammation locale, voire d’occasionner des microperforations. Lorsqu’un côlon a des diverticules, on parle de diverticulose. La diverticulite, elle, est l’inflammation qui résulte d’une micro ou macro perforation d’un ­diverticule – la structure de la membrane intestinale laissant supposer une perforation obligatoire, même si la plupart du temps il reste un cloisonnement opéré par la graisse péricolique. Il n’existe donc pas, littéralement, de forme non perforée, quand bien même le vocabulaire utilisé médicalement le sous-entend.

La diverticulite perforée désigne la forme cliniquement grave, avec risque accru d’écoulement du contenu du tube digestif dans le péritoine : c’est la péritonite. Difficile de passer à côté d’une crise tant la souffrance est invalidante, c’est d’ailleurs le symptôme dominant. La zone douloureuse varie selon le siège de l’inflammation mais, étant donné la prévalence de sigmoïdites diverticulaires, une douleur aiguë dans la fosse iliaque gauche est assez typique. Fièvre, nausées, constipation ou diarrhée et sensibilité ­générale de l’abdomen peuvent survenir concomitamment.

Traitement allopathique de cette affection

Le traitement allopathique de la crise consiste à soulager la douleur et à gérer le risque septique en avalant un antibiotique et en jeûnant quarante-huit heures. S’en suivront une diète liquide puis une diète sans résidus d’une à quatre semaines, avant la réintroduction progressive de fibres. Celles-ci seront ensuite mises à l’honneur dans le mode alimentaire pour prévenir les récidives. Ce protocole stoppe une crise en deux jours dans 80 % des cas, sans quoi une nutrition parentérale temporaire est ­organisée, avec recherche d’abcès ou de complication traités par chirurgie. Une ­diverticulite impose, quoi qu’il arrive, une convalescence consciencieuse.

Facteurs de risques et prévention

Selon les estimations récentes, près de la moitié des sexagénaires et 75 % des plus de 75 ans ont des diverticules, et 20 % de la population des pays industrialisés déclenchera une diverticulite au cours de sa vie. Les influences communément ­admises sont la sédentarité et l’insuffisance de fibres alimentaires ; toutes deux jouent un rôle majeur sur le transit. Par ailleurs, le vieillissement provoque un ­affaiblissement des muscles intestinaux qui peut engendrer une diverticulose.

Hypothèse première soutenue par le corps médical : le niveau d’impaction des résidus fécaux pousse les muscles lisses coliques à exercer des contractions plus intenses, et de manière irrégulière, pour les faire progresser. Sous la pression de la musculeuse, de petites hernies se forment par dilatation dans les zones les plus fragiles. De même, les spasmes forts et/ou prolongés des muscles lisses intestinaux pourraient accentuer la pression, lesdits spasmes affectant l’efficacité du péristaltisme, soit les mouvements d’onde réflexes. De ces observations émerge un impératif : orienter les stratégies thérapeutiques et la prévention vers l’optimisation de ces mouvements.

Pour favoriser le bon fonctionnement du péristaltisme intestinal, il faut bouger. La sédentarité nuit à la régularité des ondes de la musculeuse. Pratiquer une ­activité physique va équilibrer la mécanique du côlon et le « masser ». Préférez une pratique modérée mais quotidienne à la recherche de performance ; par exemple, une demi-heure de marche dynamique par jour peut suffire. Attention, marcher sur son lieu de travail à la cadence des tâches qui se présentent n’est pas aussi bienfaisant. Des séances de sport stabilisent également le système nerveux.

Que manger en cas de diverticulites ?

Consommer suffisamment de fibres ­alimentaires garantit une consistance convenable des selles et contribue au maintien de l’équilibre du microbiote intestinal. Là encore, tout est une question de mesure : trop de fibres insolubles peuvent devenir irritantes pour la muqueuse. Ainsi, une part de légumes fibreux d’un tiers d’assiette par repas est bénéfique, mais en manger trois quarts d’assiette à chaque repas peut être excessif selon les individus. Il convient néanmoins d’augmenter les fibres progressivement.

Distinguons ici les fibres insolubles de celles dites solubles. Les premières proviennent des parois cellulaires végétales, constituées de polysaccharides amidonnés (cellulose, lignine, hémicellulose). Elles ne sont pas dégradées par nos enzymes digestives et créent de la matière, de la structure. Elles empêchent une impaction trop dense, à condition de consommer suffisamment d’eau claire (minimum 1,5 l par jour). A contrario, un manque d’hydratation densifie les selles. Les fibres insolubles, quant à elles, forment un gel visqueux en présence d’eau, gonflent légèrement et sont émollientes pour la muqueuse (pectine, gommes, mucilage).

Mucilages et rituels

Les deux types de fibres sont nécessaires, mais dans le cas d’une diverticulose, les solubles seront d’autant plus intéressantes. Juste après une crise, on évitera les insolubles la ou les première(s) semaine(s). ­Incorporer des légumineuses à son alimentation et chasser les céréales raffinées au profit des complètes sont aussi deux bons moyens d’augmenter la part de fibres. Sources de mucilages, les graines de lin broyées sont reconnues bénéfiques, surtout depuis que l’hypothèse du risque présenté par les pépins et graines a été rejetée (excepté en période de crise). Le psyllium blond fournit aussi des mucilages en quantité. Il s’agit aussi de rééduquer son côlon, en essayant de ne pas se retenir quand l’envie de déféquer se présente. En cas de constipation, s’accorder un temps suffisant sur les toilettes chaque matin, à la même heure, même si l’envie ne vient pas : sur le long terme, ces rituels facilitent la chronobiologie. Enfin, la réflexologie plantaire peut agir en faveur d’un retour de motilité.

Muqueuse choyée

L’inflammation de bas grade, cause courante d’une détérioration des villosités intestinales, est majoritairement induite par un déséquilibre du microbiote, une alimentation non équilibrée ou encore des épisodes de stress répétés. Vouloir préserver sa muqueuse intestinale, c’est donc indispensablement choyer ses habitants. Les milliards de bactéries qui occupent le côlon ne font pas que profiter du gîte et du couvert, ils sont à la fois les gardiens et les ouvriers de notre santé. Chaque souche a sa spécialité : anti-inflammatoire, équilibre nerveux, transformation, production de mucus protecteur... Cette flore dominante a un effet antagoniste sur les bactéries pathogènes et opportunistes.

La prise de probiotiques spécifiques est conseillée (notamment les lactobacilles et bifidobacteriums). En excès, ­certains aliments appauvrissent la qualité de la flore saprophyte : graisses saturées, protéines animales, sucres ou céréales raffinées, caféine, alcool, produits transformés, additifs, pesticides… L’insuffisance de fibres joue aussi sur la flore. Miser sur des aliments sains issus de l’agriculture biologique (avec une part de crudités pour conserver les ­antioxydants, des fibres et des aliments complets non raffinés) et cuisiner soi-même sont les recommandations prioritaires. La consommation d’huiles bio de première pression à froid contenant des oméga-3 (noix, cameline, chanvre, ­perilla...) tempère aussi l’inflammation et ­améliore la qualité des membranes cellulaires. En revanche, les margarines promettant des oméga-3 sont souvent confectionnées par hydrogénation des huiles : si elles comportaient de précieux acides gras polyinsaturés à la base, ce procédé les a fait évoluer en graisses trans, pro-inflammatoires. Elles sont donc plutôt à exclure.

La nutrithérapie soutient activement la réparation de la muqueuse, avec l’utilisation de L-glutamine (carburant des entérocytes), zinc et vitamine D (cofacteurs), vitamines B6, B9, bêta-carotènes et vitamine A (cicatrisation), oméga-3 (EPA et DHA).

Le péristaltisme et les fonctions ­digestives sont régulés par le système neurovégétatif, plus précisément par sa branche parasympathique. C’est elle qui gère les activités vitales de réparation, de récupération, de croissance et d’assimilation, ­indépendamment de notre conscience – elle dirige le métabolisme lors d’une phase de repos ou de sommeil. En ­revanche, ces mêmes fonctions sont inhibées par l’activation de sa branche complémentaire et antagoniste, l’orthosympathique, qui commande, elle, les mécanismes d’adaptation, de vigilance, de fuite, d’attaque... Si cette seconde prédomine, des troubles peuvent apparaître, dont ceux de la motilité intestinale, avec un péristaltisme irrégulier, inadapté.

Prendre plus de repos

De fait, la qualité et la vitesse de réparation des muqueuses seront liées au temps de repos accordé, à la qualité du sommeil et au niveau de détente. À l’inverse, des efforts d’adaptation importants et répétés, une anxiété, un sentiment d’insécurité, des distorsions sympathiques d’origines chimique (ex. : corticoïdes) ou alimentaire (ex. : caféine), une mauvaise gestion de l’acide pyruvique ou une consommation excessive d’aliments qui en produisent (sucre, céréales raffinées) seront, sur le long terme, pénalisants.

Analgésiques et constipation

L’utilisation de certains analgésiques puissants demande une vigilance particulière, ceux-ci pouvant provoquer ou accentuer la constipation, et ainsi exacerber le phénomène de pression à l’origine de la diverticulose. Ici, le gel 
d’Aloe vera sera un atout formidable pour le transit par son action cholagogue et ses fibres solubles et son aspect cicatrisant des muqueuses est fort appréciable. Il apporte, en outre, des nutriments profitables à la convalescence et est légèrement antiseptique.

Focus sur la mélisse

La complémentarité des diverses facettes de cette plante majeure de la phytothérapie en fait un outil de choix. En effet, antispasmodique à visée intestinale et légèrement antalgique, la mélisse influence favorablement les ressentis abdominaux et le péristaltisme. De surcroît, elle diminue l’activité orthosympathique, donc soutient la régulation du système neurovégétatif et des troubles fonctionnels d’ordre digestif associés. Enfin, elle stimule la sécrétion de mucines, adoucissantes pour la muqueuse.

Carnet d'adresses :

Psyllium blond bio, Phytextra, www.la-vie-naturelle.com

 

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