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L’ayahuasca au secours des neurones ?

  • L'ayahuasca, breuvage utilisé depuis probablement au moins 4000 ansL'ayahuasca, breuvage utilisé depuis probablement au moins 4000 ans
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Face aux maladies neuro-dégénératives et à l'absence de traitement réellement efficace à ce jour, le salut pourrait-il venir des nouvelles recherches sur des plantes chamaniques traditionnelles ?

Le traitement des maladies neurodégénérative, psychiatrique ou encore des lésions neuronales comptent parmi les plus grands défis de la médecine moderne. Pourtant des remèdes ancestraux sont utilisés depuis la nuit des temps afin de soigner notre psychisme.

Aujourd’hui, de plus en plus de scientifiques et d’études se penchent sur ces plantes et champignons utilisés dans les médecines et cultures traditionnelles, afin de trouver des traitements à ces maladies dites “modernes”. Dernière en date, une étude (1) parue dans la revue Transnational Psychiatry en septembre 2020 confirme le potentiel thérapeutique de l’ayahuasca, un breuvage utilisé de temps immémorial par des chamans dans plusieurs régions amazoniennes.

Ce mélange de plantes amazoniennes, connu pour ses forts effets psychoactifs, possède des propriétés médicinales dont on commence juste à prendre la pleine mesure, à la faveur de la multiplication des études. Dans cette récente analyse animale, les chercheurs étudient une des molécules les plus emblématiques et mystérieuses de l'ayahuasca, la diméthyltryptamine (DMT), qu’on retrouve naturellement dans plusieurs tissus animaux (poumons, cerveau) mais également dans le sang, l'urine et le liquide céphalorachidien humains. Elle est aujourd'hui considérée comme un neurotransmetteur et on la retrouve stockée en toute petite quantité à l'état naturel dans le système de vésicules du cerveau et le système nerveux central (SNC). Également reconnue pour son activité sur certains récepteurs à sérotonine, elle a plus récemment montré un impact positif sur la formation de nouveaux neurones.

L’étude menée par Jose A. Morales-Garcia, sur 24 souris durant 21 jours a montré des résultats significatifs que ce soit au niveau physiologique que comportemental par rapport au groupe de souris témoin (non soumis à la DMT). Cette dernière serait capable d’augmenter la souplesse cérébrale en élargissant les zones de prolifération de la neurogénèse et, ainsi, d’augmenter la production de neurones à l’âge adulte, mais également d’en diversifier les fonctions chez les souris.

Des tests comportementaux ont également été menés (sonde, labyrinthe, découverte d’objet). Il a été observé à cette occasion une plus grande capacité de mémorisation chez les souris sous DMT par rapport au groupe contrôle. Sachant qu'un déficit de neurogenèse chez l'adulte est associé à la physiopathologie de la dépression, de la maladie de Parkinson ou encore d'Alzheimer, les chercheurs extrapolent qu'un traitement à base de DMT pourrait influencer positivement de telles pathologies. Or, comme le précise l’étude, la DMT est actuellement classée comme un composé hallucinogène illégal, ce qui rend la production d’un médicament pour le moment impossible. Reste que cette étude s’inscrit dans un renouveau d’intérêt de la médecine moderne pour les plantes chamaniques et leurs impacts sur la sphère psychique. Il était temps.

Lire aussi "Médecine et chamanisme peuvent se conjuguer", Muriel Dodin-Delvaux

 

Référence :

(1) “N,N-dimethyltryptamine compound found in the hallucinogenic tea ayahuasca, regulates adult neurogenesis in vitro and in vivo”. Transl Psychiatry,  2020.

Voir aussi :

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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