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Les racines de la médecine chamanique
Associant pratiques divinatoires, médecine et croyances cosmologiques, le chamanisme considère l’être humain comme une composante (et non comme le maître) de la nature. Une vision du monde venue du fond des âges qui continue de nous inspirer aujourd’hui.
Afin de communiquer avec les ancêtres, les énergies ou l’esprit de la nature il faut trouver des humains hors du commun, les chamans, capables d’entrer en contact avec eux, de voir, d’entendre et de sentir le monde de l’invisible. La transe utilisée par les chamans n’est autre qu’un état modifié de conscience : tentative de chercher une information, une explication, de comprendre un phénomène. La fonction de chaman se transmettait de père en fils. Aujourd’hui, l’élu est repéré pour avoir la capacité à communiquer avec les esprits, il est longuement formé par un maître. L’état de transe souvent collective s’accompagne de tambours, de danses, d’objets sacrés, de psalmodies, de substances végétales aux propriétés puissantes...
Déjà à la préhistoire
Les travaux de Jean Clottes, spécialiste de l’art préhistorique du Paléolithique, confirment l’hypothèse que la transe existait déjà il y a 70 000 ans, époque où se sont séparés les aborigènes australiens et les Eurasiens qui pratiquaient déjà le chamanisme. Ces sociétés faisaient appel à des cérémonies rituelles. Certaines réalisations picturales (visibles entre autres sur les sites de Lascaux et Chauvet) évoquent la quête des esprits, la recherche de failles spatio-temporelles pour passer de l’autre côté.
Rites universels
Le chamanisme ne se réduit pas aux traditions lointaines des plaines mongoles : tous les continents sont concernés. Les rites chamaniques sont largement universels, mais leurs pratiques sont totalement irrationnelles aux yeux de la science. La médecine occidentale ne fait pas preuve d’une grande ouverture sur le monde des esprits, de l’inconscient, du caché...
Parmi certaines ethnies mongoles établies autour du lac Baïkal en Sibérie, le chaman entrait en contact avec les « âmes » des ancêtres qui leur avaient laissé pâturages et troupeaux. Ils leur demandaient protection grâce aux offrandes et sacrifices de bétail. Dans les années 1920, les autorités communistes ont mis un coup d’arrêt aux coutumes spirituelles et religieuses. « Certains chamans ont continué dans la clandestinité, d’autres ont détruit leurs objets rituels, d’autres encore ont été emprisonnés ou exécutés », raconte l’anthropologue Lætitia Merli spécialiste du sujet. Après la chute du bloc soviétique, dans les années 1990, les populations se sont réapproprié leur héritage spirituel et culturel, les rituels ont évolué, intégrant les pratiques des religions locales.
Des chamans, pour quoi faire ?
Appeler la chance, lever des obstacles, éloigner les malheurs, les problèmes de famille, de boulot, de santé... les chamans peuvent aussi aider à la guérison d’une personne si la maladie est définie comme relevant d’un mauvais sort ou d’une action néfaste des esprits. Costumes, grigri et plumes laissent aujourd’hui place à plus de sobriété, et la demande est en constante augmentation. Que recherche-t-on à travers ces pratiques ? Quelle que soit la manière de rechercher ces informations, chez les esprits, dans l’inconscient ou dans notre cerveau droit, l’idée est bel et bien d’aller chercher une information inaccessible dans un contexte habituel et, plus largement, de trouver un sens à sa vie, de se sentir appartenir au monde, de trouver des réponses en s’immergeant dans la nature, de retrouver la sensation d’être, de se connecter à l’ici et maintenant en lien avec les forces sacrées.
Nombre de thérapies énergétiques inspirées ou non de pratiques ancestrales gagnent du terrain, alors pourquoi pas la médecine chamanique ? À condition bien entendu d’encadrer cette pratique et de faire la chasse aux charlatans !
Un exemple à suivre
Pour combattre le fléau des faux médicaments en Afrique, l’ensemble des pays africains a décidé de réhabiliter les médecines ancestrales. L’ethnopsychiatre Tobie Nathan explique : « On ne peut pas comprendre des désordres que nous qualifions en Occident de “psychiatriques” sans prendre en compte la culture, les croyances et la vision du monde de ceux qui en souffrent. […] Nous sommes tous liés à des forces invisibles, à des croyances qui ressurgissent lorsque nous avons mal. […] Tous les tradipraticiens interrogent l’invisible. »
D’une brûlante actualité
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