Accueil Traitements Algodystrophie : quelles sont les approches complémentaires ?
Algodystrophie : quelles sont les approches complémentaires ?
Touchant les membres (pieds, mains...) et particulièrement les articulations (genoux, poignets, cheville...), ce syndrome douloureux et complexe fait souvent suite à un traumatisme ou à une chirurgie. Il peut s’accompagner d’une perte de mobilité articulaire. À défaut de traitements allopathiques vraiment efficaces, la Dr Laure Martinat propose un éventail d’approches naturelles associant les huiles essentielles, les plantes médicinales ou encore la gemmothérapie.
Voilà une maladie chronique qui pousse de nombreux patients vers les médecines complémentaires : ses mécanismes précis sont inconnus et les traitements allopathiques ont peu d’effets. Aussi appelée « algoneurodystrophie » ou « syndrome douloureux régional complexe » (SDRC), l’algodystrophie est avant tout un trouble du système nerveux sympathique, une branche de l’activité nerveuse autonome qui contrôle les processus physiologiques internes comme la digestion, le rythme cardiaque et la fréquence respiratoire.
Symptômes et facteurs déclencheurs de l'algodystrophie
Les symptômes prennent la forme de douleurs permanentes ponctuées de pics avec des sensations semblables à des décharges électriques ou des coups de couteau ; s’y ajoutent des troubles vasculaires entraînant des anomalies au niveau de la peau et des os. L’algodystrophie touche les membres, et plus particulièrement les articulations : main, épaule, coude, genou, hanche, cheville.
À savoir : les trois phases de l’algodystrophie :
- une phase chaude (stade 1), douloureuse même au repos, l’articulation étant rouge et chaude ;
- une phase froide (stade 2) où la douleur a tendance à diminuer, l’articulation étant froide au toucher et présentant une tendance à l’enraidissement ;
- une phase atrophique (stade 3) qui se traduit par différentes séquelles, notamment la raideur articulaire due à des rétractions tendineuses et musculaires.
L’évolution d’une algodystrophie est très variable, allant de la régression spontanée en quelques semaines à une persistance des douleurs durant plusieurs années.
Les phénomènes favorisant l’apparition d’une algodystrophie sont tout d’abord les traumatismes tels que les entorses et les fractures. Cette maladie peut aussi survenir après une intervention orthopédique, un accident vasculaire cérébral, un infarctus, un traumatisme crânien ou encore une lésion de la moelle épinière. Les spécialistes les plus à même de poser le diagnostic sont les rhumatologues et les orthopédistes. Une scintigraphie osseuse peut être prescrite, permettant d’écarter d’autres causes telles que l’arthrite. Les traitements allopathiques (calcitonine, antalgiques, molécules visant les douleurs neuropathiques telles que la gabapentine et l’amitriptyline…) sont peu efficaces.
Kinésithérapie et remède de grand-mère pour l'algodystrophie
La kinésithérapie est indiquée dans l’objectif de d’abord diminuer la douleur puis d’essayer de limiter la perte de mobilité.
« Idéalement, adressez-vous à des kinésithérapeutes qui connaissent l’algodystrophie afin de bénéficier d’un protocole optimal », conseille la Dr Laure Martinat, anesthésiste-réanimatrice amenée à prendre en charge l’algodystrophie au travers des approches complémentaires auxquelles elle s’est formée (la phyto-aromathérapie et la naturopathie).
En rééducation, il est essentiel de tenir compte du stade de la maladie et surtout de rester sous le seuil de la douleur afin de ne pas aggraver l'algodystrophie. « Lors de la phase chaude, le protocole peut inclure du drainage, des mobilisations douces ou encore de la balnéothérapie, puis, en phase froide, de la rééducation plus active mais très progressive. Et tout au long de la maladie, le kinésithérapeute peut recourir à de la physiothérapie et à de la stimulation électrique transcutanée (TENS). »
Un remède de grand-mère comme le bain écossais peut s'avérer très utile, l'alternance du chaud et du froid provoquant un réflexe de vasoconstriction suivi d’une vasodilatation qui stimulent la microcirculation sanguine et le système nerveux sympathique. Cette technique est facilement réalisable à domicile. Préparez deux bassines d’eau, l’une à une température comprise entre 38 et 45 °C, selon votre tolérance, et l’autre à une température de 14-18 °C :
- (1) Immergez le membre dans l’eau chaude pendant 5 min.
- (2) Immergez le membre dans l’eau froide pendant 1 min.
- Répétez quatre fois (1) puis (2).
- Terminez par 5 min d’immersion dans l’eau froide.
Le bain écossais est aussi préconisé en cas d’arthrite et d'arthrose car il diminue l'inflammation locale et les œdèmes.
Les huiles essentielles pour l'algodystrophie
La Dr Laure Martinat accompagne ses patients avec des huiles essentielles à visée antalgique et anti-inflammatoire en application locale avec comme base végétale de l’huile de calophylle et du macérat d’arnica pour leurs effets anti-inflammatoires propres. « La calophylle agit aussi sur la circulation sanguine, or on sait qu’il y a une composante vasculaire dans la maladie », précise-t-elle.
Pour lutter contre la douleur, elle propose de mélanger dans un flacon en verre teinté : - HE eucalyptus citronné, 2,5 ml ; - HE romarin à camphre, 0,5 ml ; - HE camomille noble, 1,5 ml ; - HE myrrhe, 2,5 ml ; - HE carotte, 0,5 ml ; - HV calophylle, 15 ml ; - macérat huileux d'arnica, 27,5 ml. Appliquer 5 à 10 gouttes trois fois par jour pendant 10 jours. Cette formule est contre-indiquée chez l’enfant, la femme enceinte ou allaitante, en cas de problèmes thyroïdiens, de situations à risque d'épilepsie et de problèmes de foie. « En phase chaude, il arrive souvent que la personne ressente tellement de doulours que le simple fait de la masser lui fait mal, avertit la Dr Martinat ; dans ce cas-là, je recommande d'appliquer localement d'abord une goutte d'HE de menthe poivrée pure qui a un effet anesthésiant par la sensation du froid. » En phytothérapie, la Dr Laure Martinat prescrit la prêle sous forme de poudre micronisée à raison d’une cuillère à café le matin : l’algoneurodystrophie s’accompagne en effet d’une déminéralisation osseuse que cette plante aide à combattre. Pendant la phase chaude, les patients peuvent ajouter des plantes anti-inflammatoires comme l'harpagophytum ou la reine des prés. Enfin, en gemmothérapie, le médecin travaille sur le terrain avec plusieurs bourgeons : - macérat de bourgeons de cassis : 15 gouttes le matin ; - macérat de bourgeons de frêne : 15 gouttes le midi ; - macérat de bourgeon de pin : 15 gouttes le soir. Rappelons que la phytothérapie et la gemmothérapie sont préconisées en cure de trois semaines, à renouveler éventuellement après une fenêtre thérapeutique d’une semaine. Des études ont montré que la vitamine C diminuait le risque de souffrir d’algoneurodystrophie après une fracture du poignet [1] [2]. Elle est donc tout indiquée aux personnes ayant déjà souffert de la maladie lors d’un précédent traumatisme. « En prévention, par exemple lorsqu’une personne subit un nouveau traumatisme ou se fait opérer, je prescris 500 mg par jour le matin pendant 2 mois ; et si la maladie est déclarée, je propose de doubler la dose », nous confie la Dr Laure Martinat. Pour terminer, précisons que la sphère émotionnelle ne doit pas être négligée, car l’algodystrophie est une maladie très déstabilisante. Elle se caractérise en effet par des douleurs disproportionnées et excessives par rapport au traumatisme initial et aux examens radiologiques. En fonction de ses préférences, le patient pourra se tourner vers la sophrologie, la méditation de pleine conscience ou encore l’hypnose pour mieux gérer ses souffrances psychologiques.
Phytothérapie et gemmothérapie en accompagnement de l’algodystrophie
Prévention de l’algoneurodystrophie et des impacts psychologiques
Références bibliographiques
[1] « Effect of vitamin C on frequency of reflex sympathetic dystrophy in wrist fractures: a randomised trial », The Lancet, 1999.
[2] « Can vitamin C prevent complex regional pain syndrome in patients with wrist fractures? », The Journal of Bone and Joint Surgery (American Volume), 2007.
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