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Vieillir en bonne santé : c'est pas de la rigolade !

Article paru dans le journal nº 34

Dans ses mémoires, Chateaubriand écrit que la vieillesse est un cauchemar, et les « épidémies » de pathologies dégénératives liées à l’âge lui donnent raison. Nous avons tous un peu peur de cette déchéance annoncée. Avec le temps, on devient plus sensible aux publicités et on aligne chaque matin les pilules et les produits de soin. Si lutter contre le vieillissement et lespathologies dégénératives devient un combat au quotidien, il est important de bien savoir ce que l'on fait. Les médecines complémentaires ont des armes affûtées pour mener la guerre aux ravages de l’âge, alors apprenons à nous en servir. Accrochez-vous !

L’oxydation est un phénomène lié à la vie elle-même : elle fournit l’énergie nécessaire à nos ­cellules pour se défendre contre les agressions extérieures. Or c’est la combinaison avec l’oxygène qui amène dans notre corps l’apparition de radicaux libres, molécules instables, avides d’électrons, qui provoquent des ­éactions biochimiques en chaîne. Ces radicaux libres, si utiles pour l’homéostasie de ­l’organisme, suscitent en même temps un stress oxydatif qui ­occasionne inexorablement le vieillissement de ce même organisme.

Tout est une question d’équilibre entre le nombre de radicaux libres ­fabriqués et le pouvoir antioxydant de nos ­cellules. La source des radicaux libres est soit exogène (pollution physique, chimique, ­alcool, tabac…), soit endogène, provenant de l’oxydation naturelle des fonctionnements métaboliques.

Trois enzymes efficaces contre l’oxydation

Notre organisme possède trois enzymes efficaces contre les agents oxydants : il s’agit de

  • la superoxyde dismutase (SOD),
  • la catalase et
  • la glutathion ­peroxydase (GPx).

Il existe une grande quantité de ­substances vitaminiques (A, B, C, E), ­minérales (Zn, Cu, Se) et biochimiques (­glutathion, taurine, acides phénols) qui ont également un pouvoir antioxydant bien connu. Ces substances se retrouvent dans les plantes : les connaître nous permet d’affirmer que la phytothérapie a bien sa place dans la lutte contre le vieillissement provoqué par le stress oxydatif.

En association, les substances ­antioxydantes (les caroténoïdes comme le ­b-carotène, le lycopène et la lutéine, l’acide ascorbique, les tocophérols sous ses formes a et g, les flavonoïdes, les ­extraits de thé vert, de baie de ­myrtille et de raisins) présentent des effets ­synergiques efficaces pour lutter contre le stress oxydant, ses effets délétères, nous protégeant du vieillissement ­accéléré induit par les nombreuses ­pathologies dégénératives liées à l’âge et par la composante oxydative des ­pathologies aiguës : infectieuses, traumatiques, ­inflammatoires et ­allergiques. Voyons cela dans le détail.

Les sources de 
radicaux libres

Comme nous l’avons écrit plus haut, les sources des radicaux libres sont de deux sortes : soit externes (exogènes), soit ­internes (endogènes).

Sources exogènes 
de radicaux libres

Le rayonnement électromagnétique (­radioactivité, radiations ionisantes, ­lumières ultraviolettes UVA et UVB), les métaux toxiques, les fumées de ­combustion (de cigarette, de bois, de matériaux de construction), l’oxyde de ­carbone, auxquels s’ajoutent certains ­produits chimiques comme les ­antiseptiques, les médicaments (par exemple la phénacétine et le paracétamol), les pesticides, les solvants, l’amiante, l’alcool…

Sources endogènes 
de radicaux libres

Les radicaux libres peuvent se former dans notre corps, dans le cadre de certains phénomènes biologiques. Les cellules immunitaires (globules blancs, macrophages) ont besoin de radicaux libres pour détruire certains organismes tels que les microbes et les virus. Ils sont donc bien bactéricides, virucides et luttent aussi contre les parasites. Malheureusement, ces moyens de défense se retournent parfois contre notre corps en attaquant directement les tissus. Ils provoquent alors des inflammations chroniques.

Chacune de nos cellules utilise quotidiennement mille milliards de molécules d’oxygène pour se procurer de l’énergie, mais une petite partie (5 %) échappe à la combustion pour former des radicaux libres. Les phénomènes oxydatifs, utiles et nécessaires pour l’homéostase (mécanisme du maintien de l’équilibre du corps humain) et la survie de notre ­organisme, provoquent invariablement des radicaux libres qui occasionnent la sclérose et le vieillissement de cet organisme.

Il semblerait ainsi que la plus grande source de production de radicaux libres, et donc de vieillissement, soit la source ­endogène, c’est-à-dire le processus vital lui-même ! En clair, vivre tue.

Comment combattre les radicaux libres ?

Afin de contrer l’action oxydante des ­radicaux libres, notre organisme possède une armée d’antioxydants de nature protéique, d’enzymes et d’agents oxydables. Ceux-ci agissent non pas comme de ­petits soldats, mais comme des éboueurs qui nettoient notre corps des radicaux ­indésirables.

Une réelle efficacité prévoira une ­synergie active, pluridimensionnelle et pondérée entre les substances choisies : SOD, GSH, vitamine E, bêta-carotène, lycopène, ­myrtille, ­acérola, vitamine C, pissenlit, zinc, sélénium, vitamines B, magnésium...

La détoxication active enzymatique

Trois enzymes forment la clé de voûte de ce système antioxydant.

La superoxyde dismutase (SOD). Comme l’indique son nom, la superoxyde dismutase, que l’on rencontre sous différents types, est une enzyme qui accélère la dismutation de l’anion superoxyde en ­peroxyde d’hydrogène.

L’action oxydante de l’anion ­superoxyde provoque la peroxydation de ­lipides. Il peut aussi générer des radicaux plus réactionnels. La SOD s’attaque donc à ce produit pour arrêter à la base les ­réactions en chaîne.

La famille de la SOD est formée de quatre formes métalliques de SOD. Deux contiennent du cuivre et du zinc, l’une d’elle est la superoxyde dismutase à cuivre et zinc (Cu, ZnSOD). Une forme contient du fer ; c’est la superoxyde dismutase ­ferreux (FeSOD). Une dernière forme contient du manganèse. Il s’agit de la superoxyde dismutase à manganèse (MnSOD).

La catalase. Le rôle de la catalase est ­d’accélérer la transformation du peroxyde d’hydrogène en eau et en oxygène bimoléculaire.

La glutathion peroxydase (GPx), avec les autres enzymes qui lui sont associées. Le rôle de la glutathion peroxydase est de réduire le peroxyde d’hydrogène ainsi que les peroxydes lipidiques. Celui de la glutathion réductase est de régénérer la glutathion peroxydase.

La détoxication passive non enzymatique

Beaucoup de substances antioxydantes se trouvent dans des plantes fraîches ou dans des extraits hydro-alcooliques ou secs.

Les antioxydants liposolubles

La vitamine E (alpha et gamma-tocophérol) protège de l’oxydation les lipides circulants et les lipides des membranes cellulaires : c’est donc sur les lipides qu’elle exerce principalement son pouvoir antioxydant. Quand les lipides des membranes sont abîmés, il y a inflammation, allergie, dégénérescence ou mort cellulaire : on voit l’importance de cette vitamine dans la maladie et le vieillissement ! Elle exerce également un pouvoir antiagrégant plaquettaire et inhibe la prolifération des muscles lisses, un des phénomènes associés à l’artériosclérose. Les sources de vitamine E sont des substances végétales riches en acides gras : huile de germe de blé, amandes, noisettes et soja, par exemple.

Les flavonoïdes et les acides phénols. Les phénols sont des composés organiques qui présentent au moins une fonction ­carboxylique et un hydroxyle phénolique. Le rôle physiologique de ces molécules est encore mal connu mais on sait qu’elles sont des inhibitrices enzymatiques (­phosphodiestérase de l’AMP cyclique, de l’aldose réductase et surtout de la 5-lipoxygénase). Il en résulte une inhibition des peroxydations des lipides membranaires et une inhibition de la ­formation de ­peroxyde d’hydrogène et de leucotriène qui justifie pleinement l’utilisation des plantes qui en contiennent pour leur pouvoir antioxydant.

Les flavonoïdes, substances d’origine végétale notamment présentes dans la myrtille, sont très antioxydants, les plus connus étant la rutine et la quercétine. Ils sont régénérées par la vitamine C. On les trouve aussi dans la pelure du raisin (Vitis vinifera), le Ginkgo biloba, le cassis (Ribes nigrum), le chardon-Marie (Carduus marianus), l’hamamelis, la racine de gentiane (Gentiana lutea) et le Chrysantellum americanum.

Le bêta-carotène. Précurseur de la vitamine A, il est plus actif et moins toxique que la vitamine A elle-même. On le trouve dans les carottes (Daucus carota), le ­citron (Citrus limonum), le potiron, les crucifères, le maïs, les épinards, la laitue, le ­cresson, le melon, la pastèque, la mangue, la ­papaye, le pamplemousse rose, l’abricot, la prune… Le b-carotène est essentiel au bon fonctionnement de la communication ­cellulaire, de la différenciation cellulaire et de la reproduction.

Le lycopène, pigment rouge des tomates de la famille des caroténoïdes, est une substance chimique reconnue pour avoir un pouvoir antioxydant qui protège nos cellules contre le vieillissement et le cancer. Les caroténoïdes sont des pigments liposolubles de couleur jaune, orangée à rouge. Malgré l’identification de plus de six cents caroténoïdes spécifiques, seul un nombre limité d’entre eux est présent en quantité sensible dans le sang et les ­tissus humains. Les principaux caroténoïdes sont le 9-cis, le tout-trans b-carotène (provitamine A), le lycopène et la lutéine. Malgré la similarité de leur ­structure, ils exercent différentes fonctions biologiques, dont certains préviennent ou contrôlent efficacement la génération de radicaux libres.

Le lycopène piège les radicaux libres avec une efficacité supérieure d’au moins 70 % à celle du b-carotène. Il présente un grand intérêt du fait de ses propriétés ­antimutagènes. Une étude d’une durée de sept ans portant sur 48 000 volontaires a apporté la preuve que la consommation de lycopène réduit le risque d’apparition du cancer de la prostate.

Les antioxydants hydrosolubles

La vitamine C (ascorbate). Coenzyme de nombreux enzymes intervenant dans la défense immunitaire, chélateur de toxiques (nitrates, tabac, pesticides), ­régénérateur de la vitamine E et du glutathion, elle devient le radical ascorbyle qui est très stable. Elle intervient aussi dans la solidité de la trame osseuse, dans la protection de la microcirculation ­capillaire et dans la prévention des pathologies liées au vieillis­se­ment, en particulier les pathologies cardiovasculaires et la cataracte. Elle diminue le risque de cancer. On la trouve dans tous les fruits frais et les légumes crus.

Les vitamines B. Elles sont essentielles dans la bonne assimilation des nutriments, à la production d’énergie, à l’immunité et à la synthèse des neurotransmetteurs.

La B2 est essentielle dans le recyclage du glutathion oxydé par la glutathion ­réductase. Elle joue donc indirectement un rôle antioxydant.

La B6 participe à la synthèse des protéines, des neurotransmetteurs et de la taurine. Elle est très utilisée en cas de prise de pilule, lors de la grossesse et d’exercice physique.

La B9, ou folates, est indispensable avec la B12 à l’hématopoïèse, aux ­réactions de méthylation qui interviennent dans la synthèse des neurotransmetteurs, dans la modulation de l’activité des ­récepteurs membranaires et dans l’épuration de ­l’homocystéine, un métabolite athérogène des acides aminés soufrés.

Il faut savoir qu’une ­hypométhylation est trouvée à la fois lors du vieillissement et lors des pathologies cancéreuses. ­L’insuffisance de folates semble ­intervenir dans l’apparition du cancer du col utérin, des accidents vasculaires cérébraux et ­coronariens et des troubles cognitifs chez la personne âgée. On trouve les vitamines B dans les ­céréales germées ou non, la levure de bière…

La vitamine E désigne un groupe de nombreux composants présents dans la nature : les a, b, g et d-tocophérols et tocotriénols.

Les rôles fondamentaux des tocophérols sont la protection antioxydante de la surface des lipoprotéines et des membranes cellulaires. Les tocophérols les plus retrouvés au niveau du plasma sont l’a et le g-tocophérol. Le g-tocophérol est capable de piéger les peroxynitrites, particulièrement dangereux pour les neurones, ce que ne peut effectuer l’a-tocophérol. Les tocotriénols, possédants plus de liaisons insaturées que les tocophérols, font l'objet de plus en plus d'études et leurs bénéfices santé sont particulièrement intéressants, notamment en cas d'athérosclérose.

La vitamine E est un protecteur ­cardiovasculaire. Chez les patients se supplémentant en vitamine E à des doses supérieures à 100 UI par jour, des études épidémiologiques ont montré une diminution du risque cardiovasculaire. Elle inhibe l’agrégation plaquettaire et a un effet ­anti-inflammatoire. C’est un stabilisateur des membranes à la fois protecteur musculaire et érythrocytaire.

Le glutathion et les acides aminés soufrés qui sont ses précurseurs (­taurine, ­cystéine). Le glutathion est ­nécessaire à l’action réparatrice de la glutathion peroxydase à sélénium sur les lipides membranaires oxydés et il est un ­producteur antioxydant dans de nombreux tissus, en particulier le cristallin.

Les minéraux

Le zinc. Coenzyme identifié comme ­indispensable dans plus de deux cents opérations biochimiques, il intervient dans la duplication du programme génétique, dans la multiplication cellulaire et dans la synthèse des protéines. Il intervient encore dans la synthèse et la dégradation des ­glucides et des lipides, ainsi que dans le métabolisme hormonal (insuline, glucocorticoïdes, hormone de croissance, thymuline, gustine…).

En pathologie, on retrouvera, en cas de déficit en zinc, des perturbations dans la synthèse de la kératine (cheveux et ongles), une peau sèche, une lenteur de cicatrisation, une augmentation de la fréquence des infections (leucocytes, thymus), de ­l’ostéoporose (synthèse des ostéoblastes), des problèmes d’infertilité et de gestation, des manifestations ­psychiatriques comme de l’instabilité émotionnelle et de l’­anorexie.

Le pouvoir antioxydant du zinc est lié à une diminution des taux de glutathion réduit (GSH), facteur majeur de détoxification cellulaire : le déficit en zinc entraîne une augmentation de la vulnérabilité des groupes thiols (groupes-SH) des acides aminés soufrés, méthionine, cystéine et taurine. On trouve du zinc dans les viandes, les fruits de mer, les poissons, les céréales, les légumes secs et, en phytothérapie, dans le pissenlit (Taraxacum dens leonis).

Le sélénium. Cofacteur d’un certain nombre d’enzymes, le rôle essentiel du sélénium est de soutenir l’action de la glutathion peroxydase qui en a un besoin absolu. Cette enzyme est impliquée dans la dégradation des ions superoxydes produits au cours de tout métabolisme.

Le sélénium agit en complément avec la vitamine E qui, elle, capte les radicaux libres au niveau des membranes cellulaires. Le second rôle antioxydant du sélénium est ainsi de protéger les membranes cellulaires de la peroxydation de ses lipides. Le sélénium peut faire des complexes avec les métaux lourds, ce qui permet de les éliminer dans les urines.

Une bonne concentration de sélénium interfère sur la GPX et diminue considérablement la toxicité des antibiotiques de la série cisplatine (tétracycline, gentamicine) ainsi que de nombreux carcinogènes chimiques.

Lors de déficits en sélénium, on note une augmentation des protéines de ­l’inflammation, une diminution de la phagocytose et de la réponse immunitaire thymodépendante. Le sélénium ­intervient encore dans le métabolisme de l’acide arachidonique, sur la modulation de l’agrégation plaquettaire et la synthèse des prostaglandines.

C’est dans les aliments riches en protéines que l’on trouve le sélénium sous sa forme organique (sélénocystéine, sélénométhionine) mais il faut noter que dans nos pays européens, l’apport alimentaire est souvent insuffisant. Les sources sont les poissons, les coquillages, les ­crustacés, les rognons, les céréales et la levure de bière.

Symptômes attribués aux radicaux libres

Si les radicaux libres se forment tout à fait normalement dans notre organisme, ils doivent cependant être rigoureusement contrôlés, au risque d’un stress oxydatif.

Un stress oxydatif est donc causé soit par une baisse de l’activité antioxydante de notre organisme, soit par une augmentation du nombre de radicaux libres.

Les radicaux libres peuvent attaquer les lipides, notamment les acides gras polyinsaturés qui sont facilement peroxydables. Puisque les membranes cellulaires sont constituées essentiellement de ces acides gras polyinsaturés (GLA, EPA, DHA), la peroxydation des lipides désorganise la structure membranaire de la cellule. Ces mêmes radicaux libres peuvent également s’en prendre à l’ADN du noyau, ou plus précisément aux bases azotées, provoquant une altération de l’expression des gènes ou une cassure de ces gènes (effet mutagène).

Le stress oxydatif peut occasionner plusieurs dommages aux cellules et ainsi entraîner une perte de fonction et d’intégrité de ces cellules (vieillissement), voire la mort cellulaire.

À la lumière des très nombreuses études scientifiques sur la question et des connaissances actuelles, nous sommes aujourd’hui certains que le stress oxydatif est impliqué dans le vieillissement.

Le rôle du magnésium

Bien que non cité habituellement comme antiradicalaire, le magnésium y participe en agissant sur l’adaptation au stress de tout l’organisme (plus particulièrement le cœur et le cerveau), en contrôlant l’émission de radicaux libres et leur pénétration dans les cellules (notamment l’alcool et les métaux lourds), en contribuant à la stabilité de la structure des gènes et en activant les vitamines du groupe B.

Il est indispensable aussi à la formation de l’os et à la bonne répartition du calcium dans les tissus et les cellules. La consommation d’eaux riches en magnésium est associée à une réduction des risques d’arythmie cardiaque, d’hypertension et de mortalité cardiovasculaire. Le magnésium joue un rôle dans le contrôle de la vitesse du vieillissement et dans la prévention d’un certain nombre de phénomènes dégénératifs qui y sont associés.

Pour la dimension spirituelle et psychologique de la vieillesse, suivez ce lien.

 

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