Accueil Coups de gueule Roundup : défiance sur la science
Roundup : défiance sur la science
Les études et décisions contradictoires de l'Union Européenne autour de l'interdiction des pesticides à base de glyphosate (Roundup) entretiennent le soupçon sur le sérieux et l'indépendance des recherches sur le sujet.
Quelque chose m’échappe. De par leur nature même, les études scientifiques sont censées trancher. Prenons le fameux Roundup de Monsanto, bourré de glyphosate. Des études ont montré sa dangerosité et l’Union européenne avait (enfin) décidé de le classer comme cancérogène. C’était le Centre international de recherches contre le cancer (Circ), émanation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et référence mondiale dans ce domaine, qui avait remis une première expertise dans ce sens.
Tout aussi « scientifiquement », voilà qu’en mars dernier, l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) a remis un rapport dont les conclusions sont pour le moins surprenantes : le glyphosate ne doit pas être classé comme cancérogène, puisqu’il est « improbable » que le glyphosate soit cancérogène. Quelqu’un comprend-il quelque chose ? Car, en toute objectivité, les deux rapports sont scientifiques, non ? Bien sûr, l’intérêt économique est tel qu’il est hors de question pour le bien nommé Glyphosate Task Force (GTF), regroupant une quarantaine de mastodontes tels que Monsanto Europe ou Syngenta, de s’asseoir sur les bénefs.
Le brouzouf coule à flots avec le glyphosate. Cette molécule, mise sur le marché en 1975, représente pas moins de 25 % du marché mondial des herbicides.Et les industriels sont formels. Une interdiction du glyphosate conduirait à ce que 90 % des agriculteurs et 95 % des producteurs de vin rencontrent « des difficultés économiques ou agronomiques ». Du coup, à un rapport scientifique, on oppose un autre rapport scientifique. Il n’en fallait pas moins pour bloquer l’interdiction du glyphosate au niveau européen. Dans cet exemple lumineux, on assiste à l’utilisation fallacieuse de la science pour servir des intérêts sordides. Et tant pis si des bénéfices à court terme affaiblissent la science, jettent sur elle le discrédit et contribuent à alimenter dans la population cette défiance, cette haine du mépris des puissants, ce rejet du système. On serait tenté de dire que c’est de bonne guerre, légitime et mérité.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
-
Pesticides et lymphomes, le lien est certain
-
Les pesticides, pires que ce qu'on croyait
-
Cancer et pesticide : l’État se défend
-
Demandons l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes pour sauver les abeilles
-
Glyphosate : les lobbies jouent aux voyous
-
Pesticides organophosphorés, bébés en danger !
-
Glyphosate : la descente aux enfers de Bayer
-
Les manipulations de Monsanto, les lanceurs d'alerte et nous
Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous