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Le glyphosate s’attaquerait aussi aux neurones

  • Le glyphosate s’attaquerait aussi aux neuronesLe glyphosate s’attaquerait aussi aux neurones
Article paru dans le journal nº 121

Alors que le renouvellement de l’autorisation du glyphosate a été acté fin 2023, l’herbicide le plus utilisé dans le monde est désormais associé à des troubles de la cognition, à la dépression et aux maladies neurologiques.

Les nombreuses études suggérant sa toxicité n’auront pas empêché la réautorisation du glyphosate pour dix ans par la Commission européenne, un nombre insuffisant de pays membres de l’UE s’y étant opposés (et sept s’étant abstenus, dont la France).

Surprenant ? Pas tellement, si l’on en croit Générations futures : pour l’association, le groupe en charge de l’évaluation de cette substance (Assessment Group on Glyphosate ou AGG) a tout bonnement exclu les études à charge de son champ d’investigation, pour aboutir à la conclusion que le glyphosate répondait aux critères d’approbation européens. Alors même que l’OMS l’a classé comme « cancérogène probable » dès 2015…

Une contamination généralisée

Déjà suspecté d’être un perturbateur endocrinien, de générer des problèmes visuels et respiratoires et d’endommager l’ADN, l’herbicide le plus utilisé dans le monde est désormais associé à des troubles de la cognition, à la dépression et aux maladies neurologiques. Le principe de précaution quant au « risque glyphosate » aurait dû prévaloir au regard de l’étendue de la contamination des sols mais aussi de nos organismes : une étude1 française a récemment constaté que 99 % de ses 6 848 participants en France métropolitaine et à la Réunion présentaient des traces de glyphosate dans leurs urines.

Certes, le niveau moyen constaté se voudrait rassurant, s’établissant à 1,19 µg/L, soit une exposition inférieure à 1 % de la dose journalière admissible (DJA). Mais cette référence, fixée par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), est elle-même sujette à caution – car souvent basée sur des modèles animaux et des études à la fiabilité contestable.

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Dépression, mémoire, audition : neurones en souffrance

De précédents travaux avaient établi que des empoisonnements accidentels au glyphosate ou de fortes expositions prolongées pouvaient induire la maladie de Parkinson ou une encéphalopathie. Une nouvelle étude2 s’intéresse cette fois à une exposition chronique de faible niveau ; elle suggère une association significative entre les niveaux urinaires de glyphosate et de mauvais résultats à des tests de mémoire (CERAD-WLT). Les données semblent également indiquer que le glyphosate (chez les individus présentant les concentrations urinaires hautes) pourrait altérer l’audition et favoriser les symptômes dépressifs.

Des résultats qui confirment ceux d’une autre étude3 à peine antérieure qui pointait un lien entre l’exposition au glyphosate et un marqueur biologique de la neurodégénérescence, les « neurofilaments à chaîne légère » ou NfL. Ces derniers sont les marqueurs les plus spécifiques de lésions neuronales caractéristiques de maladies comme AlzheimerParkinson, la sclérose en plaques ou encore la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot).

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Le bio pour échapper au glyphosate

Manger bio pour éviter le glyphosate

Même si tout n’est pas parfait au pays du bio, une petite étude étasunienne4 – elle ne comptait que sept adultes et neuf enfants – a néanmoins constaté qu’au bout de seulement cinq jours d’une alimentation biologique, les taux urinaires de glyphosate, ainsi que ceux de ses métabolites sanguins, avaient baissé de respectivement 71 et 77 %. À nous de choisir…

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En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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