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Pesticides, lithium… l’eau décidément de moins en moins potable.

  • Pesticides, lithium… l’eau décidément de moins en moins potable.
Article paru dans le journal nº 111

De plus en plus de rapports officiels, mais aussi d’études scientifiques, alertent sur la pollution de notre eau potable et les potentiels risques associés pour la santé. Ainsi en est-il des résidus de pesticides potentiellement cancérogènes et du lithium dont la consommation pourait augmenter le d’autisme infantile.

Avec les sécheresses spectaculaires subies par la France l’été dernier, l’accès à l’eau potable est devenu un sujet préoccupant pour nombre d’entre nous. Pourtant, alors que les nappes phréatiques sont toujours dans un niveau critique (80 % d'entre elles sont classées entre « modérément bas » et « très bas » par le Bureau des recherches géologiques et minières), le volume d’eau disponible n’est pas la seule source d'inquiétude. Un nouveau rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentaire nationale) faisant le point sur les polluants émergents dans l'eau potable, alerte sur sa qualité et le niveau inquiétant de polluants. Ainsi, les chercheurs de l’Anses ont répertorié, dans les échantillons analysés, la présence de 54 résidus d’explosifs, d’un solvant (le 1,4-dioxane), mais surtout de 157 pesticides et métabolites de pesticides dans l’eau potable française.

Parmi ces derniers, c’est le métabolite du chlorothalonil R471811 qui inquiète en particulier l’agence étatique, « le métabolite de pesticide le plus fréquemment retrouvé, dans plus d'un prélèvement sur deux ». Dans un prélèvement sur trois, sa présence dépasse la limite de qualité de l’eau. Si aucun dépassement de « valeurs sanitaires maximales » n’a été constaté, il est néanmoins important de rappeler que l'Union européenne a interdit le chlorothalonil en 2019, car le pesticide a été identifié comme potentiellement cancérogène.

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Des pesticides, mais aussi du lithium !

Une toute récente étude dirigée par des chercheurs de l’UCLA Health, met également en garde les femmes enceintes quant à la qualité de l’eau qu’elles consomment durant la grossesse, et l’impact possible sur l’enfant à naître. En effet, après l’analyse d’échantillons issus de 151 des réseaux de distribution d’eau publique au Danemark (soit la moitié du réseau national), combinée aux données de 50 000 enfants, les chercheurs ont mis en évidence une corrélation statistique inquiétante, même si la causalité ne peut être établie par le biais de ces données. Les femmes enceintes consommant de l’eau du robinet aux concentrations les plus élevées en lithium couraient en effet un risque plus élevé de voir leurs enfants diagnostiqués plus tard avec un trouble du spectre autistique. Les enfants, dont les mères étaient le plus exposées au lithium par leur consommation d’eau potable, avaient, en effet, jusqu'à 46 % de risque supplémentaire de souffrir d’un trouble du spectre autistique.

Ces résultats posent question sur l’amplitude possible d’un phénomène similaire en France qui mériterait d’être investigué. En effet, les concentrations médianes de lithium dans l’eau danoise analysée étaient comprises entre 0,6 μg/L (microgrammes par litre) et 30,7 μg/L selon les régions. Or, en France, l'eau du robinet contient entre 0,1 et 171 microgrammes de lithium par litre selon les régions, d’après l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques).

Ces concentrations menacent d'augmenter dans le monde entier, comme le soulignent les chercheurs, notamment à cause de la pollution des eaux par le rejet sauvage de piles jetables, mais aussi l’extraction de lithium souterrain. Les pesticides et le lithium s’ajoutent à la longue liste des molécules qui souillent déjà les eaux du globe et de la France avec les nitrates, les différents perturbateurs endocriniens, ou encore les rejets pharmaceutiques.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé