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Exposition des Français aux pesticides : des progrès mais peut mieux faire

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Santé publique France a récemment rendu public les taux d’exposition aux pesticides relevés dans un échantillon représentatif de la population française. Ils révèlent que certaines substances interdites se retrouvent encore chez nombre de nos contemporains et quels aliments augmentent les chances d’être plus ou moins exposé.

La grande étude Esteban relève, tous les sept ans environ, les taux de substances toxiques comme les pesticides ou les métaux lourds dans le corps des Français. L’exposition à cinq familles de pesticides a été étudiée sur un échantillon de 2 500 adultes et 1 100 enfants. Globalement, Santé publique France explique que « l’imprégnation de la population est en baisse », mais « certaines substances pourtant interdites aujourd’hui conduisent encore à des expositions non négligeables ». Pour nous comparer à nos voisins européens, Santé publique France explique que nos niveaux d’exposition sont assez similaires et « plutôt faibles » au regard des normes et que, chez les adultes, les niveaux mesurés sont en diminution par rapport à ceux relevés en 2006-2007.

Des seuils d’exposition journalière faussement rassurants

Cela signifie-t-il pour autant que tout va bien ? Rappelons-le, ces normes d’exposition sont des seuils de doses journalières qui ne prennent pas en compte un paramètre crucial qui est l’effet cocktail. En effet, de nombreux pesticides étant des perturbateurs endocriniens, la dose d’exposition ne fait pas le poison et plusieurs molécules peuvent se lier entre elles pour former des « supramolécules » dont l’action délétère est cinquante à cent fois plus puissante.

Des pesticides interdits mais persistants

De même, des pesticides aujourd’hui interdits ou censés être utilisés de manière restreinte sont encore retrouvés dans le corps de nombreux Français. Par exemple, chez 50 % de la population des adultes et des enfants ont été retrouvées des traces de lindane, un insecticide classé cancérigène et particulièrement toxique, notamment pour le système nerveux. Quant au tristement célèbre glyphosate, il a été relevé chez moins de 20 % des adultes et des enfants.

Certains aliments augmentent les imprégnations

Les différentes informations concernant le mode de vie qui ont été agrégées dans l’étude permettent de remarquer que la consommation de certains aliments augmente directement le risque d’être exposé à tel ou tel pesticide. Par exemple, la consommation d’œufs et de matières grasses est corrélée à une plus forte exposition aux pesticides organochlorés, PCB, dioxines et furanes, et celle de viande bovine aux pyréthrinoïdes, PCB, dioxines et furanes. De même, la consommation de tabac ainsi que l’utilisation d’insecticides domestiques (comme les antiparasitaires sur les animaux domestiques, ou contre les acariens et les insectes volants) sont des facteurs d’exposition supplémentaires. A contrario, il est noté que manger des produits bios diminue la plupart des expositions.

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Source :

« Exposition aux pesticides de la population française : résultats de l’étude ESTEBAN », Santepubliquefrance.fr, 16 décembre 2021.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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