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Déshabiller Paul pour habiller Pierre
On a pu entendre, ce mois-ci, la voix de médecins condamnant l’homéopathie. Les arguments sont toujours les mêmes, sa pseudo-inefficacité et surtout le coût soi-disant exorbitant pour la Sécurité sociale : 126 millions d’euros, vous vous rendez compte, ma petite dame ? Sur les 5,7 milliards d’euros de déficit de la Sécu affichés en 2017, c’est sûr que les petites granules, qui ne sont remboursées qu’à hauteur de 35 %, représentent un sacré secteur dépenses.
Certains pourraient arguer que c’est la multiplication des petits « trous » qui est à l’origine du gouffre de l’Assurance maladie. Dont acte. Sauf qu’à ce petit jeu, on serait bien tentés de pointer du doigt des dépenses bien plus lourdes pour notre système (donc pour nous tous), liées au remboursement de traitements allopathiques dont les tarifs, fixés par les firmes pharmaceutiques, sont juste inouïs.
Économiser sur l'homéo pour engraisser Big Pharma
Dans son édito d’août dernier (n° 418), la rédaction de Prescrire se penche ainsi sur le prix faramineux de certains médicaments comme le nusinersen, commercialisé sous le nom de Spinraza, prescrit dans certains cas d’amyotrophie spinale. Ici, la cure pour un malade s’élève à 500 000 € la première année et 250 000 € les suivantes… Un traitement tellement cher que la commission de la Haute autorité de santé (HAS), en charge de l’évaluation médico-économique, s’est demandé, ni plus ni moins, si la Sécu aurait assez d’argent pour supporter un tel tarif.
Autre exemple avec un médicament contre l’hépatite C, le Sofosbuvir, dont la cure de trois mois s’élève à 28 700 € par personne. Des associations telles Médecins du monde, Médecins sans frontières et Aides ont entamé une action juridique pour permettre simplement l’accès au traitement, jusqu’alors protégé par un brevet qu’elles jugent infondé.
Évidemment, les seules solutions offertes à la Sécu pour supporter de tels coûts fixés par les firmes – en négociation avec l’État tout de même – sont soit de générer de nouvelles recettes (en ponctionnant davantage les salariés ?), soit de réduire d’autres dépenses de santé. Réduire les dépenses de santé ? Tiens, tiens… Dans son édito, Prescrire rappelle ce principe économique, « le coût d’opportunité » : en clair, quand l’argent est utilisé pour une chose, il n’est plus disponible pour une autre.
Ainsi, quand l’argent manque et que l’on veut supporter les coûts fixés par Big Pharma, on va le prendre sur l’homéopathie. Des économies de bout de chandelle, en somme.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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