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Préservons le cœur des femmes

  • "Les femmes souffrent d’un plus grand risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral"
Article paru dans le journal nº 100

Si je vous dis « crise cardiaque », la majorité d’entre vous se figure immédiatement un homme, la cinquantaine passée, qui n’a pas trop surveillé son taux de cholestérol et qui en subit les conséquences. Ce stéréotype est fortement ancré dans l’inconscient collectif. Nous avons fait le test en tapant le mot-clef « crise cardiaque » dans un moteur de recherche. Sur les trente premières images représentant des victimes de crise cardiaque, un tiers illustre une femme, les autres représentent un homme, aux cheveux généralement grisonnants. En réalité, comme l’explique la Dr Noel Bairey Merz, directrice du Centre de cardiologie féminine du célèbre centre médical Cedars-Sinaï, en Californie : « Les femmes souffrent d’un plus grand risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral […] et sont plus susceptibles d’être hospitalisées pour des complications de l’hypertension artérielle que les hommes. »

Cette spécialiste, qui vient de mener avec plusieurs collègues une plongée scientifique approfondie dans les dix dernières années de la littérature scientifique à ce sujet, explique que nous avons cinquante ans de retard dans nos connaissances sur les schémas optimaux de dépistage, de diagnostic et de traitement des maladies cardiaques chez les femmes par rapport à ce que nous en savons chez les hommes. Les symptômes des femmes ont donc tendance à être ignorés, moins souvent diagnostiqués et moins étudiés car ils sont différents de ceux que l’on retrouve chez les hommes. Si les douleurs thoraciques, la transpiration et l’essoufflement restent les symptômes communs aux deux sexes, les femmes sont deux fois plus susceptibles de ressentir des douleurs entre les omoplates, d’être prises de nausées ou de ressentir des essoufflements.

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Le Centre de cardiologie féminine qui a procédé à cette étude a d’ailleurs un nom qui interpelle : le Centre Barbra Streisand. En effet, dans le film Yentl, dont elle est aussi la réalisatrice, l’actrice y incarne l’héroïne éponyme (une jeune fille juive qui refuse son destin de femme au foyer et se grime en homme afin d’accéder à l’éducation qu’elle désire) qui a inspiré l’expression « syndrome de Yentl ». Celle-ci désigne la moins bonne prise en compte des symptômes féminins en médecine et particulièrement en cardiologie. Alors, comme le chante Barbra Streisand elle-même, pour que les femmes continuent d’être « in love » (amoureuses), aidons-les à préserver leur cœur en reconnaissant mieux leurs symptômes.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé