Accueil Conseils santé Cancer : l’huile de palme fait encore parler d’elle
Cancer : l’huile de palme fait encore parler d’elle
L’huile de palme n’a décidément pas bonne presse. Raffinée, chauffée, hydrogénée, cette huile riche en acides gras saturés est source de problèmes de santé (principalement cardiovasculaires) comme de problèmes environnementaux (déforestation). Une récente étude sur l’acide palmitique pointe un possible autre danger : le développement de métastases cancéreuses.
Souvent épinglée par les agences de santé et d’alimentation, mais aussi par de nombreuses études, la consommation d’huile de palme, riche en acides gras saturés, augmente les risques de développement de maladie cardiovasculaire. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande d’ailleurs généralement de ne pas dépasser 12 % de l’apport énergétique total en acides gras saturés par jour.
Mais cette récente étude parue dans Nature pointe à un autre risque possible, non identifié jusqu’alors, lié à l’acide palmitique présent en grande quantité dans cette huile (environ 85%). Celui-ci pourrait augmenter le risque de propagation de certains cancers comme ceux de la bouche ou de la peau.
Dans cette étude menée sur des souris, les chercheurs soulignent qu’en aucun cas ils n’ont « pu démontrer une relation entre la formation de tumeur primaire et l’ingestion d’acide palmitique ou d’acide gras » . Cependant, l’étude met en évidence un lien entre la prolifération métastatique d’un cancer invasif et la consommation d’acide palmitique. En effet, les essais ont montré que lorsque l’acide palmitique était ajouté au régime alimentaire des souris, il contribuait au développement des métastases et exerçait des effets à long terme sur le génome.
Ainsi les cellules cancéreuses qui avaient été exposées, même sur une courte durée, à l’acide palmitique, restaient fortement métastatiques par la suite, au-delà de leur période d’exposition à cet acide gras. Les chercheurs ont expliqué ce phénomène par la faculté de l’acide palmitique à modifier la fonction des cellules cancéreuses métastatiques de manière épigénétique. Cet acide gras leur permettait par la suite de former un réseau neuronal autour de la tumeur et de communiquer plus facilement avec les cellules de leur environnement immédiat pour se propager.
Selon le directeur de l’étude, Salvador Aznar Benitah, « il est trop tôt pour déterminer quel type de régime alimentaire pourrait être consommé par les patients atteints de cancer métastatique. Cependant, et sur la base des résultats obtenus, on pourrait penser qu’un régime pauvre en acide palmitique pourrait être efficace pour ralentir le processus métastatique, mais il faut encore beaucoup de travail pour le déterminer » .
En effet, même si adopter un régime sans acide palmitique semble tout indiqué pour les personnes souffrant d’un cancer, il s’avère très difficile de le suivre. L’acide palmitique n’est en effet pas seulement présent dans l’huile de palme, même si elle en est la source la plus importante. D’autres huiles alimentaires peuvent en contenir, comme l’huile d’olive (12 %) ou l’huile de tournesol (6 %), mais aussi la viande et les produits d’origine animale (produits laitiers, graisse animale). En effet, l’acide palmitique est produit aussi bien par les organismes végétaux qu’animaux, et même par l’homme. Cependant, manger équilibré, limiter les graisses saturées et les pâtes à tartiner qui en utilisent dans leur composition peut déjà être un premier pas.
Lire aussi Où trouver le bon gras pour rester en bonne santé ?
Sources :
« Dietary palmitic acid promotes a prometastatic memory via Schwann cells », Nature, novembre 2021.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
L'huile de lin en alimentation : des vertus à revendre
Australie : une mystérieuse épidémie de cancers gastro-intestinaux chez les moins de 50 ans inquiète des experts internationaux