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Asthme  : l’homéopathie a son mot à dire

  • L'asthme associe souvent une base allergique avec une fragilité de l’arbre respiratoire.L'asthme associe souvent une base allergique avec une fragilité de l’arbre respiratoire.
Article paru dans le journal nº 95

Quel est le point commun entre les monstres de la littérature que sont Charles Dickens ou Marcel Proust et le 35e président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy ? L’asthme. Cette maladie n’a certes pas empêché ces grands noms d’atteindre la postérité, mais elle a été et reste parfois mortelle. De tout temps, elle été invalidante, nécessitant un soin et des précautions constants pour éviter ou supporter les crises.

L'asthme est connu depuis des millénaires et l’emploi de son terme remonte à la Grèce antique. De nos jours, la pharmacopée, dont nous disposons, a considérablement changé la vie des personnes souffrant d’asthme, en tout cas dans la maladie asthmatique allergique, la plus courante.

Nous ferons l’impasse sur certaines formes d’asthme dites secondaires et consécutives à une autre cause que l’allergie respiratoire : asthme professionnel, asthme lié à une maladie pulmonaire, à un cancer ou à la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), due notamment à une vie de tabagisme.

Une maladie systémique

L’asthme est l’exemple même de la maladie qui ne touche pas qu’un seul appareil et qui n’obéit pas à un seul mécanisme. Le pneumologue y verra surtout une hyperréactivité des bronches. L’allergologue regardera du côté des pollens et des poils d’animaux. Le psychosomaticien verra surtout un terrain anxieux, propice à somatiser. Une approche globale, holistique, qui considère l’individu dans sa globalité, est seule capable d’intégrer tout cela. Soigner des personnes et pas des morceaux ni des organes, tel devrait être le souci premier.

 

Les traitements classiques gèrent bien les crises aiguës

Comme dans beaucoup de situations, la thérapeutique classique prend de plus en plus correctement en charge les aspects aigus de la maladie. Le salbutamol, mieux connu sous son nom commercial de Ventoline, en petits sprays à inhaler, agit vite et bien, en dilatant les bronches récalcitrantes et en faisant céder la crise.

Du côté du traitement de fond et de l’asthme, les médicaments classiques sont moins performants. Il est un fait avéré que la médecine traite mieux les symptômes apparents que le fond. Parmi ces traitements, la désensibilisation a nourri beaucoup d’espoirs et… beaucoup de déception. Les médicaments sous forme de comprimés sont désormais très peu utilisés.

Mais ce sont les corticoïdes inhalés qui sont la véritable base du traitement classique et préventif de l’asthme. Ils se présentent soit sous forme de petits flacons pressurisés comme la Ventoline, soit sous forme de disques (on parle de diskus) pour lesquels c’est l’aspiration du patient qui mobilise une poudre.

Ils peuvent aussi être associés avec les bronchodilatateurs. La cortisone vise à empêcher l’inflammation de la bronche pendant que le bronchodilatateur facilite l’entrée et la sortie de l’air.

Si la cortisone a mauvaise presse, elle est moins nocive que les anti-inflammatoires dits « non stéroïdiens » qui ont beaucoup d’effets néfastes. Il est à préciser que la forme inhalée représente une faible quantité de cortisone.

Cependant certaines solutions complémentaires permettent d’agir plus en profondeur et de soigner le terrain afin de stabiliser l’apparition des crises de façon pérenne.

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une autre manière de traiter l'asthme

L’homéopathie surtout

L’homéopathie est la solution la plus séduisante car d’une innocuité totale. Elle a une action profonde sur le terrain des personnes souffrant d’asthme qui associe souvent une base allergique avec une fragilité de l’arbre respiratoire.

Deux médicaments homéopathiques sont souvent utiles dans la crise aiguë et peuvent être utilisés avant le recours au salbutamol qui sera gardé en réserve en cas d’échec.

  • Ipeca est un de ces médicaments qui correspondent à la crise d’asthme avec des râles qui témoignent d’un encombrement bronchique. On reconnaît une crise à la toux qui donne envie de vomir et qui contraste avec une langue très propre, lisse et rouge.
  • Antimonium tartaricum est le deuxième, qui correspond à des râles plus forts, avec un encombrement plus important et une difficulté du malade à évacuer ses mucosités.

On pourra essayer ces deux médicaments à chaque crise en gardant la Ventoline dans la poche au cas où cela ne serait pas efficace tout de suite.

Les médicaments de fond

  • Kalium carbonicum est un médicament homéopathique fabriqué à partir d’un corps chimique (le carbonate de potassium). Il correspond à un asthme qui évolue par crises aiguës chez une personne fatiguée par des accès répétés, d’autant que les crises surviennent la nuit vers 2 h ou 3 h du matin et perturbent considérablement le sommeil. La personne est gênée pour respirer et adopte une position assise, les coudes sur les genoux, pour mieux gérer sa respiration. La toux aggrave la gêne respiratoire et quelques mucosités sont très difficiles à expulser. Chez les personnes plus âgées, on retrouve une sensation de froid dans la poitrine et une certaine tendance à avoir des œdèmes, de petites rétentions d’eau, dans des zones très localisées comme l’angle interne des paupières, ce qui majore l’impression de visage fatigué. La frilosité est constante.
  • Arsenicum album est un autre grand médicament de fond de l’asthme. Comme son nom l’indique, il est fabriqué à partir d’arsenic blanc (formule As2O3). Il correspond à des personnes très fatiguées par leur asthme et surtout agitées et anxieuses sans cesse. Cette anxiété et les crises d’asthme qui vont avec surviennent souvent autour de 1 h du matin. La personne a volontiers tendance au pessimisme. Cela n’empêche pas une forte crainte de la mort et l’appel ardent à ce qu’on l’aide. Arsenicum album correspond à des personnes très frileuses qui recherchent sans cesse les sources de chaleur. Deux signes confirment l’indication de ce médicament : la personne change sans cesse de place durant les crises, avec un besoin de mouvement incessant. Les crises surviennent à des intervalles très réguliers allant de trois jours à une, voire deux semaines.
  • Sulfur est préparé à base de soufre. Contrairement aux deux portraits précédents particulièrement frileux, les personnes ne supportent pas la chaleur et déclenchent leurs crises dès qu’il fait trop chaud. Ce qui fera bien reconnaître Sulfur des autres médicaments est son caractère périodique et alternant. Les crises surviennent de façon régulière toutes les semaines ou toutes les deux semaines, très souvent le week-end ou les jours de repos.Les crises se calment dès qu’une autre manifestation devient visible, en particulier des problèmes de peau, au premier rang desquels l’eczéma. C’est cette alternance et cette périodicité qui font reconnaître cet asthme « Sulfur » chez quelqu’un de bien trop porté sur le sucre et la bonne chère en général.
  • Natrum muriaticum est le nom latin du chlorure de sodium, autrement dit… le sel de mer. Dilué selon la méthode homéopathique, ce sel devient un grand médicament des asthmes des jeunes et des adolescents. Les crises surviennent plutôt le matin de 9 h à 11 h ou midi. C’est souvent l’humidité froide qui fait que les personnes s’enrhument très facilement et déclenchent leur crise asthmatique dans la foulée. On note un fort désir de sel, de choses salées et une soif permanente chez ces personnalités « Natrum muriaticum »

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Bien entendu, le traitement homéopathie de l’asthme ne se limite pas à ces quelques médicaments ; une consultation avec un professionnel de santé permettra de retrouver le médicament spécifique pour chaque personne, chaque profil.

Le traitement de fond associe ces médicaments sous forme de doses, en général en 9 CH, de façon hebdomadaire, sur des périodes de trois à six mois. On les associe alors à d’autres composants comme les plantes ou les oligo-éléments.

Asthme du nourrisson

On parle d’asthme du nourrisson dès qu’un bébé a fait plus de deux bronchiolites. Pour autant, il n’existe pas de lien entre cet asthme précoce et un asthme futur à l’adolescence ou à l’âge adulte. Au niveau du terrain immunitaire cependant, et du point de vue des approches alternatives comme l’homéopathie, cela indique une tendance à l’hypersensibilité à l’environnement. On retrouvera cette hypersensibilité plus tard, chez ce bébé, et pour des maladies qui n’ont rien à voir.

Les plantes aussi

L’échinacée est la plante à laquelle on pense d’emblée car elle agit profondément sur l’immunité en la régulant. Elle stimule la défense contre les virus, les microbes respiratoires qui entretiennent et aggravent l’asthme, tout en modulant la tendance allergique.

Du côté des bourgeons de plante qui ont une action très profonde sur le terrain, le bouleau pubescent est très utile pour calmer le terrain allergique sur l’arbre respiratoire. Il sera utile aux asthmatiques et aux bronchiteux chroniques.

Les bourgeons de cassis, sont les grands stimulants des glandes surrénales et agissent en stimulant la sécrétion de cortisone naturelle de ces glandes. Ils ont aussi une belle action anti-fatigue.

Les plantes qui calment l’anxiété seront un excellent complément chez les asthmatiques pour apaiser ce facteur d’aggravation. La passiflore est certainement celle qui est la plus pertinente. J’ajourerais l’aubépine (en cas d’insomnie ou de palpations associées).

Des oligo-éléments à l’assiette

Bien évidemment une alimentation la plus antioxydante possible est de mise pour que le terrain immunitaire, très porté sur l’allergie, se régule. On connaît l’importance du microbiote dans l’immunité en général et l’asthme tout particulièrement. On évitera le sucre, l’alcool et on privilégiera fruits et légumes riches en bonnes fibres.

  • Le zinc est un oligo-élément essentiel de l’immunité allergique. Le manganèse associé au cuivre est très indiqué en cas d’asthme intriqué avec des bronchites ou des rhino-pharyngites fréquentes.
  • Le fer et le calcium : ces macro-éléments ont une grande importance.
  • Enfin les vitamines D et C ne sauraient être oubliées.

L’asthme est une maladie envahissante du quotidien et de la qualité de vie. Se prendre en charge et retrouver une stabilité oblige à penser globalement, à savoir gérer les médicaments classiques avec parcimonie, sans blocage et à utiliser toutes les ressources, nombreuses et profondes, des approches complémentaires.

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En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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