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La L-lysine : complément alimentaire prometteur contre le coronavirus ?

L’acide aminé essentiel L-lysine est connu pour stopper la réplication dans le corps de certains virus de la famille des herpès. Certains chercheurs avaient déjà investigué in vitro son potentiel contre les coronavirus et des essais sur l’être humain en cours de réalisation montrent des résultats préliminaires prometteurs, et ce d’autant plus qu’ils pourraient déboucher sur un traitement oral simple et sûr par complément alimentaire.

Sabrina Debusquat

Des études très imparfaites mais prometteuses

En 2016, une première étude in vitro avait démontré que la lysine inhibe avec succès la réplication du MERS-CoV (Coronavirus du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient), un précurseur du Covid-19[1]. Forte de ces connaissances, la société Bio-Virus Research Inc., basée à Reno dans le Nevada aux États-Unis, aurait récemment testé la lysine « avec succès » sur quarante sujets (dont quelques Américains et trente médecins et infirmières volontaires d’une clinique de République dominicaine) âgés de 16 à 77 ans lors d’une étude observationnelle, c’est-à-dire qui ne compare pas un groupe avec et un groupe sans lysine.

Cette petite entreprise de biotechnologie, surtout connue pour avoir développé un vaccin contre l’herpès, a publié un résumé des résultats préliminaires obtenus avec une dose moyenne de 2 000 mg par jour [2] : huit patients sur dix atteints d’une forme aiguë du Covid auraient connu une réduction de 70 % de leurs symptômes, et ce dès les 48 premières heures. L’un des effets les plus remarquables étant le temps très court d’élimination de la fièvre (24 heures chez la majorité des patients), « probablement en raison de l'extinction de la tempête de cytokine ».

Cet essai, qui reste pour l’heure non publié, aurait été réalisé par des cliniciens de la République dominicaine en collaboration avec Bio-Virus Research Inc. faute de traitements efficaces et pour tenter de trouver des solutions face aux patients gravement malades.

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Copier un acide aminé dont dépendent les virus pour les affamer

S’il ne souscrit pas aux standards internationaux de publication, cet essai a le mérite de mettre en lumière un potentiel traitement prometteur du SARS-CoV-2. Mais alors comment la simple prise orale d’un acide aminé pourrait-elle agir sur un virus aussi virulent ? Eh bien, pour se répliquer, certains virus dépendent d’un autre acide aminé, la L-arginine, dont la structure chimique est similaire à celle de la L-lysine. En complémentant le corps en L-lysine, le virus confond les deux acides, incorpore par erreur la L-lysine et meurt car il n’a plus suffisamment de L-arginine pour se reproduire.

Un autre groupe de médecins new-yorkais est également parvenu aux mêmes conclusions et a officiellement recommandé la technique d’épuisement de l’arginine comme potentiel approche thérapeutique du SARS-CoV-2, mais cette fois-ci plutôt avec un enzyme appauvrissant la L-arginine plutôt qu’avec la prise de L-lysine[3].

Un potentiel traitement simple et sans effets indésirables

S’il faudra encore de nombreux essais cliniques menés de manière plus rigoureuse pour envisager la L-lysine comme un potentiel traitement du SARS-CoV-2, cette information intéressera certainement nombre de médecins et chercheurs, notamment parce que la L-lysine est un complément alimentaire sans risques et connu de longue date, ou encore parce qu’elle peut être favorisée par une alimentation riche en viande, poisson, œufs et produits laitiers ainsi qu’en légumineuses et produits fermentés.


Sources :

[1] « D, L-lysine acetylsalicylate + glycine Impairs Coronavirus Replication », Journal of Antivirals & Antiretrovirals, 2016.

[2] « Lysine Therapy for SARS-CoV-2 », ResearchGate, septembre 2020.

[3] « Arginine depletion as a therapeutic approach for patients with COVID-19 »International Journal of Infectious Diseases, janvier 2021.

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