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L’inositol en question sur les troubles psys, mais bénéfique au métabolisme, à la fertilité et à la thyroïde

  • Certaines sources suggèrent que l’inositol serait un supplément efficace pour diminuer les troubles compulsifs obsessionnels et les attaques de paniqueCertaines sources suggèrent que l’inositol serait un supplément efficace pour diminuer les troubles compulsifs obsessionnels et les attaques de panique
Article paru dans le journal nº 3

Si les effets de l’inositol sur la sphère psy restent sujets à caution, un nombre grandissant d’études montrent son caractère prometteur pour le syndrome métabolique, le syndrome des ovaires polykystiques, le diabète gestationnel et le soutien à la fonction thyroïdienne.

Article mis à jour le 07/11/2019

L’inositol (couramment appelé vitamine B7) a souvent été présenté comme un équivalent aux principaux anxiolytiques, les effets secondaires en moins . Des études avaient conclu à un effet calmant sur l’anxiété et l’irritabilité, l’amélioration des symptômes de la dépression, des troubles du sommeil et de l’appétit. Un constat qui s’accorde bien avec la présence d’inositol dans les nerfs et son rôle dans la synthèse de neurotransmetteurs comme le GABA.

Cependant, des recherches1 plus récentes tempèrent : l’inositol ne se distingue pas d’un placebo dans le traitement de l’anxiété, la dépression, les troubles bipolaires ou le trouble dysphorique prémenstruel. En revanche, d’autres études indiquent que l’inositol possède des effets bénéfiques sur au moins trois autres types de troubles courants : le syndrome métabolique, le syndrome polykystique et le dérèglement thyroïdien.

L’inositol vraiment efficace sur les troubles psys ?

De nombreuses études semblent attester de l’efficacité de l’inositol (en particulier de l’un de ses principaux isomères, le myo-inositol) en psychiatrie. Le myo-inositol entre notamment dans la composition du phosphatidylinositol, un phospholipide de la membrane cellulaire. L’inositol et ses dérivés interviennent également dans de nombreux signaux primaires et secondaires de la transmission d’information par voie nerveuse et hormonale, ce qui pourrait être l’une des clés de son efficacité.

Une étude2 a, par exemple, établi un lien entre un niveau bas de myo-inositol au niveau du cortex frontal et la dépression ou les troubles du sommeil chez les adolescents . D’autres sources suggèrent que l’inositol serait un supplément efficace pour diminuer les troubles compulsifs obsessionnels et les attaques de panique, mais cette conclusion demande à être confirmée par des essais de plus grande envergure. Par contre, l’inositol s’est révélé sans effet sur la schizophrénie, la démence, les troubles du déficit de l’attention et l’autisme.

La méta-analyse citée plus haut vient donc jeter un froid sur les recherches précédemment menées et globalement favorable à l’inositol, lui contestant tout effet significatif contre placebo sur aucun des troubles mentaux positivement testés . Il se dégagerait même plutôt une tendance à davantage de dérangements gastro-intestinaux. Bref, la question de la pertinence de l’inositol sur ce chapitre reste ouverte.

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L’inositol améliore le profil lipidique en cas de syndrome métabolique

Le syndrome métabolique qui recouvre des anomalies du métabolisme, comme l’obésité, les dyslipidémies, le diabète ou encore l’hypertension, est en progression constante. Plusieurs études3 ont montré qu’ une supplémentation en inositol faisait baisser significativement les niveaux de triglycérides et de LDL-cholestérol , sans affecter le HDL-cholestérol. Les doses utilisées sont le plus souvent comprises entre 1 000 et 2 000 mg/jour, sur des périodes de 6 à plus de 14 semaines.

En combinaison avec d’autres agents sensibilisant à l’insuline (le D-chiro-inositol et le picolinate de chrome), des antioxydants (la N-acétylcystéine et le lycopène) et des vitamines (la vitamine D, la biotine et l’acide folique), l’inositol permet également une réduction significative du poids chez les personnes obèses .

L’inositol contre l’infertilité féminine

L’infertilité féminine est souvent liée au syndrome des ovaires polykystiques ou SOPK, pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Son appellation fait référence à l’accumulation, autour des ovaires, de multiples petits kystes qui sont en réalité des follicules n’ayant pas évolué lors de la dernière étape de croissance folliculaire.

Des études dans ce domaine ont montré que la moitié des patientes à qui on administre de l’inositol recommencent à ovuler après environ 1 mois , 88 % retrouvent un cycle menstruel en trois mois, 7 femmes sur 10 retrouvent un cycle régulier et 55 % sont enceintes spontanément. Pour Vittorio Unfer, professeur d’obstétrique et de gynécologie à l’université IPUS à Chiasso (Suisse), l’inositol a un effet positif sur la fonction ovarienne et permet de corriger les désordres endocrino-métaboliques liés au syndrome des ovaires polykystiques, parmi lesquels l’hyperandrogénie (hormones mâles en excès), l’hyperglycémie et l’augmentation de la résistance à l’insuline.

La supplémentation en inositol semble toutefois sans effet comme complément à un traitement classique de l’infertilité dans l’bjectif d’une insémination artificielle. En revanche, le myo-inositol s’est montré capable, d’après plusieurs études, d’améliorer légèrement la qualité du sperme chez l’homme , notamment grâce à une meilleure motilité des spermatozoïdes.

La combinaison iode et myo-inositol pour équilibrer la fonction thyroïdienne

L’iode est indispensable au bon développement du cerveau, en particulier pendant la vie intra-utérine. Or la carence modérée en iode est courante et elle peut, dans le cadre d’une grossesse, générer des troubles du développement chez le nouveau-né . Pour l’adulte, l’iode est indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde, mais aussi de l’hypophyse et du pancréas.

La supplémentation conjointe en iode et myo-inositol semble une voie prometteuse pour pallier le manque d’iode et ainsi soutenir la fonction thyroïdienne . En effet, plusieurs études cliniques ont montré que le myo-inositol pouvait moduler la production de peroxyde d’hydrogène au niveau des thyrocytes. Cette molécule est cruciale dans l’assimilation de l’iode et la synthèse des hormones thyroïdiennes.

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L’inositol pour prévenir le diabète gestationnel ?

Le diabète gestationnel peut conduire à des complications potentiellement graves pour l’enfant comme pour la mère. Il est donc préférable de l’anticiper et de le contrôler, ce qui est possible dans la plupart des cas avec quelques mesures alimentaires adaptées ; éviter les glucides à index glycémique élevé, augmentez l’apport en fibres ainsi que les apports en oméga-3, limiter les graisses saturées et s’aider d’une supplémentation en substances naturelles (vitamine D, magnésium, zinc, chrome et myo-inositol).

Comme pour les troubles du métabolisme en général, l’intérêt du myo-inositol réside dans sa capacité à améliorer la sensibilité à l’insuline. Dans le cas du diabète gestationnel, une étude4 a révélé que son traitement par myo-inositol permettait d’éviter le recours à l’insuline dans 3 cas sur 4. Des résultats toutefois relativisés par une revue de données5 qui estime que les preuves ne sont pas suffisantes…

Facile à trouver dans l’alimentation, mais pas à doses élevées

L’inositol est finalement assez bien distribué parmi les aliments végétaux de base, en particulier les légumineuses, les agrumes, le melon, les pêches, les céréales complètes, les noix et autres fruits à coques … Cependant, même en favorisant ces aliments, il est illusoire d’arriver aux dosages utilisés dans les recherches, qui varient de 2 à 18 g/jour. D’où la nécessité d’une supplémentation, le cas échéant.

Cette supplémentation est en général bien tolérée, les effets secondaires étant rares et légers , et ne se manifestant le plus souvent qu’avec des dosages de 12 g/jour et plus. Dans les études la durée de prise ne dépassant pas quelques semaines, il n’est pas établi qu’une supplémentation à long terme puisse présenter des contre-indications.

Bien qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun consensus officiel quant aux doses recommandées, on peut se référer à celles qui se sont montrées efficaces dans les différentes études :

  • Pour les troubles de la santé mentale : de 12 à 18 g/jour de myo-inositol pendant 4 à 6 semaines.
  • Pour le syndrome des ovaires polykystiques : 1,2 g/jour de D-chiro-inositol (un autre isomère de l’inositol) ou 2 g de myo-inositol avec 200 µg d’acide folique deux fois par jour pendant 6 mois.
  • Pour le syndrome métabolique : 2 g de myo-inositol deux fois par jour, jusqu’à un an.
  • Pour le contrôle de la glycémie dans le cadre du diabète gestationnel : 2 g de myo-inositol et 400 µg d’acide folique deux fois par jour pendant la durée de la grossesse.
  • Pour le contrôle de la glycémie dans le cadre du diabète de type 2 : 1 g de D-chiro-inositol et 400 µg d’acide folique une fois par jour pendant 6 mois.

Parlez-en au préalable avec votre praticien de santé.

 

Carnet d'adresse :

- Serozol

 

Sources

1. « The efficacy and safety of nutrient supplements in the treatment of mental disorders : a meta-review of meta-analysis of randomized controlled trials », dans World Psychiatry, Oct 2019.

2. « Frontal cortex myo-inositol is associated with sleep and depression in adolescents : a proton magnetic resonance spectroscopy study », dans European Psychiatry, 2017.

3. « The effects of inositol supplementation on lipid profiles among patients with metabolic diseases : a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials », dans Lipids in Health and Disease, 2018.

4. « CA-100 : le traitement du diabète gestationnel par myo-inositol permet d’éviter l’insulinothérapie dans ¾ des cas. Résultats d’une étude pilote », dans Diabetes & Metabolism, Mars 2016.

5. « Prendre un supplément de myo-inositol est-il un traitement efficace pour les femmes qui développent un diabète pendant la grossesse ? », groupe Cochrane, 2016.

 

 

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