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Auto-hypnose : la méthode du Dr Schultz

Article paru dans le journal nº 27

Lorsque vous êtes dans un train et que vous regardez par la fenêtre en laissant votre esprit errer librement, savez-vous que vous faites un exercice d’autohypnose ?
Malgré nous, presque instinctivement, à des moments divers de la journée, nous nous mettons hors circuit et nous nous coupons du monde qui nous entoure pendant quelques minutes. Ces instants-là sont des périodes de relaxation et de détente qui permettent d’obtenir une « déconnexion générale de tout l’organisme ».
Dès le début du 20ème siècle, le Dr Johannes Heinrich Schultz employé cette méthode pour soigner les vétérans de la grande guerre de leurs problèmes psychiques. Il en a déduit un certain nombre de principes simples qu'il a rassemblés sous le nom de Trainig autogène (TAT) et qui permettent de provoquer ces instants de déconnexion, afin de favoriser la détente et la relaxation du corps et de l’esprit et de lutter contre le stress.

L’autodécontraction concentrative
du docteur Schultz

L'idée que cette capacité naturelle de déconnexion puisse être utilisée à des fins thérapeutiques a été explorée pour la première fois, il y a près d'un siècle, par un médecin allemand, le Dr Johannes Heinrich Schultz. Spécialiste en psychiatrie et en neurologie, il est un des premiers à tenter l'auto-hypnose comme traitement pour les militaires revenus de la Première Guerre mondiale.

En 1932, Schultz publie « Das autogene Training ». Il y dévoile une méthode qui vise à développer un véritable conditionnement pour que le patient arrive, quand il le souhaite, à maîtriser ses émotions.

Il s’agit d’une méthode d'auto-induction hypnotique basée sur l'évocation mentale de sensations d'engourdissement et de chaleur. Le mot « autogène » indique que le sujet peut pratiquer la méthode sans qu'un thérapeute soit présent ou, du moins, sans dépendance à un thérapeute.

Mettre l’esprit et le corps au repos

La méthode comporte deux cycles : l’inférieur et le supérieur.
Le cycle supérieur, est en réalité une psychothérapie. Le cycle inférieur, lui, correspond à l’apprentissage de la relaxation proprement dit. Il est composé d’un certain nombre d’exercices, des « stades », qui permettent de parvenir à la détente. Le training autogène est un exercice pratique réalisé par le sujet lui-même, mais nécessitant une longue période d'apprentissage avec un thérapeute. C'est une décontraction consciente du corps qui permet, comme l'explique Schultz lui-même, une « relaxation bienfaisante analogue au sommeil, sans recours à une suggestion étrangère ».

Entrer en relaxation, n’importe où
et à n’importe quel moment

Imaginez-vous chez le dentiste. Vous stressez, on va vous enlever une dent ou vous faire subir un traitement douloureux. En quelques minutes, avec la méthode Schultz, dans la salle d’attente, vous vous calmez, vous évacuez votre stress et vous pouvez entrer dans le cabinet des tortures sans être dans tous vos états.

De même, si vous subissez une grosse émotion personnelle, ou si vous avez un patron qui vous harcèle et auquel il faut faire face, si vous êtes épuisé par le travail et la pression professionnelle, inutile d’aller vous enfermer dans un placard pour pleurer. Ou plutôt si, enfermez-vous, mais faites-le pour vous autorelaxer pendant trois minutes avec le training autogène.

La méthode Schultz, pour qui ?

Si le TAS (Training Autogène de Schultz) est une méthode de relaxation qui permet de lutter contre le stress et la fatigue, il aide aussi à renforcer la mémoire et à développer la capacité de concentration. Le TAS peut être utilisé à titre préventif, mais aussi et surtout en médecine psychosomatique et, bien entendu, en psychothérapie.

Il a été pratiqué avec succès dans les cas de troubles neurofonctionnels, comme les céphalées, les palpitations, l’hypertension, les états d’angoisse, les insomnies, les tremblements ou les dysménorrhées.

Le TAS est également préconisé dans les cas d’affections cardiaques, de dysfonctionnement respiratoire ou de problèmes circulatoires.

D’excellents résultats ont été obtenus dans certains cas d’asthme, d’ulcère à l’estomac et de troubles digestifs, mais aussi dans les problèmes d’impuissance masculine, de frigidité ou de douleurs de la sphère génitale.

Aux Jeux olympiques, le TAS a été utilisé en complément de l’entraînement sportif, dans un but de récupération, de détente. Il est aussi utilisé dans certaines entreprises pour favoriser une meilleure efficacité professionnelle des salariés.

Cette méthode concerne et peut donc intéresser une population large et variée, du cadre surmené à la mère de famille anxieuse, en passant par les adolescents angoissés et les sportifs de haut niveau.

Un protocole rigoureux

Dispensés par des psychothérapeutes, des sophrologues, des relaxologues et même par quelques professeurs de sport, des cours sont indispensables pour pratiquer le TAS de façon réellement efficace.

Après six mois de formation (à raison d’une ou deux séances par semaine), on est prêt à pratiquer l'auto hypnose seul dans son fauteuil de bureau ou allongé sur son lit. Il n’en reste pas moins que le protocole de base de la méthode Schultz peut se pratiquer dès lors que l’on connaît la procédure.

Pour commencer
Le patient doit s’installer dans une pièce calme et doit fermer les yeux au début de chaque séance. Une séance dure de 3 à 30 minutes (après trois mois de pratique) et doit être répétée plusieurs fois par jour. Quatre formules fondamentales devront être prononcées mentalement et à plusieurs reprises pour obtenir l’état souhaité. Elles seront répétées les unes après les autres, dans un ordre bien défini.

Se calmer
Le patient va obtenir un relâchement musculaire en prononçant intérieurement la formule : « Je suis tout à fait calme » Il se répétera cette phrase plusieurs fois mentalement. Une fois l’état d’autoconcentration nécessaire obtenu, le patient peut passer aux exercices fondamentaux suivants.

Éprouver la pesanteur et la chaleur
Les deux formules utilisées sont : « Mon corps est lourd » et « Mon corps est tout chaud ». On pense à son bras, à sa pesanteur, on répète plusieurs fois « Mon bras est lourd », puis on fait de même avec les deux bras en modifiant chaque fois la formule prononcée à voix haute. L’idée est d’obtenir un relâchement musculaire aussi complet que possible. C’est à ce moment-là qu’on recherche en soi la sensation de chaleur, on essaie de ressentir dans son corps un point chaud et l’on peut alors dire :« Tout mon corps est chaud » ou « Mon dos est chaud ». Cette fois-ci, la suggestion de chaleur va aider à augmenter la température du corps et va favoriser la vasodilatation des vaisseaux sanguins.

Parfaire la relaxation
Viendra ensuite le moment de se concentrer sur le contrôle du cœur et de la respiration, pour finir avec la sensation éprouvée dans l’abdomen et sur le front. « Mon cœur bat calmement et fort » sera la formule qui visera à calmer l’excitation et agira sur le rythme cardiaque. Le rythme respiratoire sera ensuite calmé et ralenti par la formule : « Je suis toute respiration. » Il faudra ensuite se concentrer sur l’abdomen en plaçant sa main dessus et en répétant : « Mon plexus solaire est inondé de chaleur » et pour éviter vertiges et maux de tête, il faut enchaîner avec : « Mon front est agréablement frais. »

Finir avec la séance de reprise

La séance se termine par une phase dite de reprise, qui permet au patient de revenir doucement à la réalité et de quitter cet état entre veille et sommeil. L’accompagnement par un thérapeute est essentiel pour l’apprentissage de la méthode, car il doit contrôler les progrès du patient et l’encourager à aller vers une plus grande relaxation en lui donnant des directives. Au bout de quelques mois, le patient peut se mettre tout seul en état de déconnexion et obtenir un état de relaxation totale.

Des exercices complémentaires
pour des soins plus ciblés

Des séries d’exercices ont été ajoutées par Schultz à l’exercice de base dans un but thérapeutique :

Certains consistent à se dire des phrases mentalement. Ce sont des formules d’abstinence, de neutralisation ou de renforcement que l’on se répète pour s’autosuggérer et se convaincre de quelque chose.
L’autre complément que l’on peut apporter à la méthode de base est la méditation autogène. Celle-ci se pratique accompagnée d’un thérapeute et consiste en une introspection profonde, presque en une psychothérapie.
Schultz propose également des exercices visant à aller encore plus loin et à littéralement se déconnecter de soi-même, pour se placer en spectateur de ses propres sensations. Ces exercices visent souvent à mettre en rapport les réactions sensorielles avec les conflits profonds.

Vous pouvez commencer tout de suite

On peut travailler la base de la méthode Schultz en consultant des ouvrages spécialisés et l’on trouve nombre de sites sur internet qui contiennent des détails pour s’initier soi-même au TAS. Si vous avez envie de tenter une petite séance dès maintenant, suivez ce lien pour quelques minutes de relaxation.

Beaucoup pourraient confondre la sophrologie et le TAS. Le TAS est une méthode analytique complète et l’entraînement à la relaxation n’en constitue qu’un premier volet. Cette méthode s’appuie sur les sensations agréables du corps et apporte un relâchement mental et physique immédiat. C’est une aide précieuse pour construire son mieux-être.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé