Accueil Polémiques Sagas d’été : Urgo, Lévothyrox & co
Sagas d’été : Urgo, Lévothyrox & co
Connaissiez-vous ce dicton : « Août couve, septembre fait naître » ? Non ? Eh bien sachez que certains organes de pouvoir (labos pharmaceutiques, hommes et femmes politiques) s’en inspirent, profitant de nos vacances estivales pour s’en donner à cœur joie, bien à l’abri de nos regards.
Prenez par exemple le maire de Dijon, François Rebsamen (PS). Figurez-vous que fin juillet, il n’a pas hésité à écrire une lettre à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour défendre les intérêts financiers d’Urgo, entreprise bien connue du grand public, basée à Dijon. Dans sa lettre, le maire s’insurge contre les gendarmes du médicament (ANSM) qui souhaitent réglementer la vente en libre service des vasoconstricteurs utilisés pour atténuer les symptômes du rhume.
En effet, l’ANSM, qui a peut-être lu nos colonnes actualités (qui sait ?), affirme aujourd’hui que ces médicaments peuvent être à l’origine d’accidents cardiovasculaires. Or, outre des pansements, Urgo produit également Humex. Et l’entreprise risque 12 millions d’euros de pertes si son anti-rhume passe de la case vente libre à la case prison des ordonnances. Ni une ni deux, François Rebsamen – qui n’est pas plus médecin que Gégé le pompiste – affirme dans sa lettre, au mépris des études scientifiques, que la prise de vasoconstricteurs n’augmente en rien le risque d’accidents cardiovasculaires. Si c’est Doc Rebsamen qui le dit…
Et c’est aussi au mois d’août qu’émerge un autre feuilleton estival, le scandale du nouveau Levothyrox. En effet, les personnes souffrant de troubles ou d’une ablation de la thyroïde – et condamnées à la prise quotidienne de Levothyrox – ont découvert à leurs dépens que le laboratoire Merck a changé la formualtion de son traitement hormonal. Ce n’est pas la molécule active (lévothyroxine) qui a été modifiée, mais son excipient.
Exit le lactose, remplacé par de l’acide citrique et du mannitol. Selon l’ANSM, ce serait là un moyen « de garantir une stabilité plus importante de la teneur en substance active tout au long de la durée de conservation du médicament », sans modifier « ni la quantité de substance active qui passe dans le sang, ni la vitesse à laquelle elle atteint l’organe cible ». Peut-être, mais en attendant, un nombre conséquent de patients souffrent d’effets secondaires variés, émergeant subitement à la prise de ce nouveau médoc : maux de tête, grande fatigue, état dépressif inhabituel, insomnies… Une pétition comptant plus de 240 000 signataires circule sur internet contre ce nouveau Levothyrox.
Côté pandores du médicament, on se veut rassurant, évidemment. Puisque ce n’est pas la molécule active qui a été modifiée, ce changement de formulation est sans conséquence pour les patients… Pourtant, l’Agence recommande à chacun de faire contrôler, via une prise de sang, ses dosages hormonaux. Pourquoi une telle recommandation s’il n’y a aucun danger ? Bonne question, à laquelle bon nombre de signataires de la pétition vont répondre en se pliant à ce contrôle sanguin. Histoire de confirmer que ses effets secondaires viennent bien de cette nouvelle formule.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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