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Jusqu’ici, tout va bien ?

  • Jusqu’ici, tout va bien ?
Article paru dans le journal nº 111

C’est une étude édifiante1 qui vient d’être publiée dans le British Medical Journal (BMJ), grosse pointure en matière de recherche médicale. Elle a conclu que, sur la population générale, aucun changement n’a été constaté en ce qui concerne la santé mentale générale. Enfin, tout va très bien… sauf pour les femmes, dont « l’aggravation significative des symptômes […] est préoccupante ». Sauf pour les personnes âgées, dont la santé mentale n’est pas non plus au top. Ni celle des étudiants ni celle des personnes appartenant à une minorité sexuelle. OK, OK… mais alors ? Ça va bien ou ça va mal ? En fait, cette étude reconnaît n’avoir collecté des données que sur une population favorisée et que « peu d’études solides ont été menées auprès de groupes vulnérables, et il est possible que certains groupes de population connaissent des problèmes de santé mentale différents de ceux de la population générale… ». C’est possible, en effet. Et parmi les plus vulnérables, quid des enfants ? Le Parisien/Aujourd’hui en France du 13 mars dévoile un rapport adopté à l’unanimité par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) qui étudie le mal-être des jeunes de 6 à 17 ans.

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On y apprend que les enfants sont soumis à davantage d’épisodes dépressifs ou de troubles de l’humeur, et que le corps médical leur prescrit de hautes doses de psychotropes. Ce sont des dizaines de milliers de gosses qui seraient somnolents et apathiques, assommés par une surmédication de substances réservées à l’adulte. Entre 2014 et 2021, le taux de consommation chez les moins de 20 ans a augmenté de 48,54 % pour les antipsychotiques, + 62,58 % pour les antidépresseurs, + 78,07 % pour les psychostimulants type Ritaline, et + 155,48 % pour les hypnotiques. Si les raisons évoquées dans Le Parisien seraient la pression scolaire, les réseaux sociaux ou l’éco-anxiété, c’est oublier un peu vite l’impact de la crise sanitaire. Pas de problème, le rapport se charge de le rappeler en énonçant clairement qu’un « ensemble d’instances et d’experts alertent […] depuis 2020 sur la dégradation sensible de la santé mentale des enfants et des adolescents durant la crise sanitaire de Covid-19 – et au-delà, sur les défaillances du système de soin en psychiatrie. » Une psychiatrie qui est, particulièrement pour les enfants, le parent pauvre de la médecine.

Références bibliographiques

1. Y. Sun, Y. Wu, S. Fan et al., dans BMJ, mars 2023.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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