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Surtout, continuez à parler, madame !

  • Surtout, continuez à parler, madame !
Article paru dans le journal nº 110

Quelle élégance, cet Olivier Robichon, rédacteur en chef d’une lettre pour le moins confidentielle avec ses « 2 300 abonnés au sein de 95 laboratoires pharmaceutiques et 50 partenaires de l’industrie du médicament ». Vous l’avez compris, Prescription santé-Quotidien, puisque c’est de ça qu’il s’agit, est un périodique dédié et financé par les acteurs de l’industrie pharmaceutique et qui n’entend pas qu’Irène Frachon s’exprime. Lundi 13 février, la veille du témoignage de la pneumologue au procès en appel dans l’affaire du Mediator, Olivier Robichon titre en une de sa parution : « Maintenant taisez-vous, Madame ! » Et il ne suffit que de tourner la page pour que le message soit encore plus explicite, son édito étant titré : « Madame Frachon, fermez-la maintenant ! » La classe. Alors, que peut bien reprocher Olivier Robichon à Irène Frachon ? Une phrase de l’entretien que la pneumologue avait accordé le 9 février à l’Humanité Magazine. S’indignant de la subvention de 800 000 euros que l’État a, un temps, voulu accorder aux laboratoires Servier l’an passé, Irène Frachon avait estimé que « c’était comme si on donnait à un pédophile qui sort de prison une subvention pour l’aide à l’enfance ». Selon Alexandre Fache, le journaliste de l’Humanité qui a mené l’entretien d’Irène Frachon, l’indigné Olivier Robichon avait expliqué à l’agence de presse médicale (APM) avoir voulu défendre les victimes de pédophilies et non l’industrie pharmaceutique. Comme s’interroge très justement Alexandre Fache : « Mais en quoi ont-elles été offensées par la comparaison d’Irène Frachon ? » En attendant d’éclaircir – ou pas – ce mystère, nous avons consacré trois pages d’entretien à la pneumologue brestoise qui n’hésite pas à comparer Servier au « plus grand serial killer de l’histoire de l’industrie pharmaceutique française », car l’affaire du Mediator, c’est aussi celle de l’Isoméride et, avant elle, du Pondéral, avec pour dénominateur commun le norfenfluramine, le métabolite responsable des nombreuses valvulopathies et hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP), et responsable « à l’échelle mondiale, de dizaines de milliers de morts ». Alors, nous le disons : « Continuez à parler, madame ! »

 

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