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Heilpraktiker, le praticien venu d’outre-Rhin
Pionniers en Europe dans la pratique du jeûne thérapeutique, les Allemands ont souvent une longueur d’avance en matière de routines hygiénistes. C’est désormais à la profession de Heilpraktiker de passer la frontière et de se faire connaître en France. En quoi consiste cette approche ?
Nom construit à partir de l’allemand Heil (« santé »), le Heilpraktiker désigne un praticien de santé naturelle en Allemagne et dans des pays germanophones comme la Belgique et la Suisse. Son statut légal se distingue de celui de médecin, bien que ces deux métiers possèdent des enseignements communs.
Couteau suisse
Phytothérapie, aromathérapie, iridologie, nutrition, gemmothérapie, thérapies manuelles, réflexologie, médecine traditionnelle chinoise ou ayurvédique, micronutrition, oligothérapie, mais aussi gestion du stress ou accompagnement psycho-émotionnel… Toutes ces méthodes naturelles sont à disposition de ce multispécialiste, qui choisira indistinctement celle qui s’adapte le mieux aux problèmes de son patient.
En cabinet, il établit un « bilan de vitalité » sur la base de cinq notions : le vitalisme, l’humorisme, l’hygiénisme, le causalisme et l’holisme. Le causalisme, ou notion de cause à effet, est fondamental dans le travail du Heilpraktiker : identifier et traiter la cause constitue le préalable à l’élimination du problème. En s’attachant à repérer l’origine des maux, il aide à endiguer leur chronicité.
Différence de formation et de législation
Si le Heilpraktiker partage beaucoup avec le naturopathe qui exerce en France, leur formation et leur encadrement juridique les distinguent nettement. En Allemagne, une part importante du cursus du Heilpraktiker comprend des enseignements de médecine conventionnelle. « Nous apprenons également le droit, l’hygiène, l’accueil ou encore les déclarations obligatoires des pathologies infectieuses », détaille Katéri Jouveaux, Heilpraktiker et formatrice installée à Toulouse. Un examen d’État, réputé pour sa difficulté, valide ces connaissances cliniques, après quoi seulement l’étudiant pourra appliquer les méthodes de soins naturels et se spécialiser dans les pratiques alternatives de son choix.
Comme le naturopathe, le Heilpraktiker possède une approche holistique de la santé. Comme lui, sa formation pluridisciplinaire lui permet de puiser dans des outils thérapeutiques variés, dont certains appartiennent à une culture proprement germanique. L’intérêt pour la pratique, en France, pourrait ouvrir la voie à une reconnaissance des médecines complémentaires.
Le praticien accompagne particulièrement les troubles dysfonctionnels chroniques de la digestion et du sommeil, le stress, l’anxiété, la fatigue, les carences alimentaires, les problèmes de poids ou les douleurs persistantes. Sa démarche est aussi largement préventive, axée sur l’entretien des défenses du système immunitaire.
Moins développées par les naturopathes français, certaines techniques sont, à l’inverse, assez communes chez les Heilpraktikers. C’est le cas de sels de Schüssler, une approche élaborée par un homéopathe allemand au XIXe siècle qui consiste à régénérer les cellules malades grâce à des apports en sels minéraux.
La microscopie à fond noir est un autre de leurs outils courants. Support d’aide au bilan, elle délivre des informations sur le terrain d’un individu grâce à l’analyse des liquides corporels comme le sang. L’image peut révéler la présence d’une hyperacidose, d’un manque d’oxygène ou d’une faiblesse organique, dont l’interprétation pourra orienter la démarche du professionnel.
Un millier de Heilpraktikers exercent aujourd’hui – souvent sous l’étiquette de naturopathes – sur le sol français. Les naturopathes pâtissent d’un vide juridique que le modèle allemand représente l’opportunité de combler. « Les Allemands ont une approche beaucoup plus complémentaire de la santé, dans laquelle médecins et Heilpraktikers travaillent en bonne entente », pointe Katéri Jouveaux. Un exemple à suivre.
Un diplôme créé il y a quatre-vingts ans
En Allemagne, le diplôme de Heilpraktiker a été instauré en 1939 pour réguler les pratiques de santé non allopathiques. La formation de 3 500 heures s’étale sur trois années et débouche sur une profession autorisée et reconnue, au code de déontologie très stricte. Ils sont environ 47 000 praticiens dans le pays. Leur haut niveau de compétences a conduit au développement de l’offre de formation en France. Certaines écoles proposent une formation à la naturopathie avec un complément permettant de « valider le diplôme allemand ». D’autres promeuvent un statut de Heilpraktiker français. D’autres, encore, jouent sur le terme, mais offrent un contenu moins développé. Si vous ressentez la vocation, renseignez-vous bien avant d’opter pour une formation.
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