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Maladies chroniques, ce truc de pauvre

  • Les Français les moins aisés développeront plus souvent une maladie chronique.Les Français les moins aisés développeront plus souvent une maladie chronique.
Article paru dans le journal nº 106

En France, treize années d’espérance de vie séparent les hommes les plus pauvres des plus riches et huit années séparent les femmes les plus pauvres des plus riches. C’est déjà hallucinant. Mais durant ce laps de temps de vie plus court, les plus pauvres vont souffrir d’une qualité de vie moindre, car ils vont plus souvent développer des maladies chroniques comme l’asthme, la dépression ou encore la maladie d’Alzheimer.

Les maladies chroniques pourraient d’ailleurs être à l’origine d’une « part importante » de ces inégalités d’espérance de vie entre riches et pauvres, puisqu’elles constituent les causes de mortalité les plus fréquentes, comme nous l’apprend la Direction des études statistiques (DRESS) dans un tout récent rapport1.

À âge et sexe comparables, les Français les moins aisés développeront plus souvent une maladie chronique qui gâchera leur vie : près de trois fois plus de diabète, deux fois plus de maladies du foie ou du pancréas ou de maladies psychiatriques et environ une fois et demie plus de maladies respiratoires chroniques, de maladies neurologiques ou dégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, etc.) ou de maladies cardio-neurovasculaires (AVC ou insuffisance cardiaque). Ces maladies chroniques participent grandement aux inégalités sociales en matière d’espérance de vie et les accentuent de plus d’un tiers. En effet, les ouvriers et employés développent non seulement plus souvent des maladies chroniques, mais ils en meurent également plus que les cadres et professions intellectuelles.

En même temps, comme auraient pu le dire un Pierre Desproges ou un Coluche : « Ils ne font aucun effort ces pauvres ! » Les non-diplômés sont non seulement près de deux fois plus à fumer2, mais ils ne suivent pas les recommandations nutritionnelles gouvernementales comme « mangez cinq fruits et légumes par jour ». En effet, chez ceux qui gagnent entre 1 200 et 2 000 euros par mois, près de 40 % ne parviennent pas à manger des fruits et légumes quotidiennement... Alors certes, l'argent ne fait pas toujours le bonheur mais il contribue, on le voit, à une meilleure santé !

Références bibliographiques

  1. www.drees.solidarites-sante.gouv.fr, octobre 2022.
  2. L’Insee relève ainsi que la part de fumeurs est deux fois plus élevée chez les non-diplômés (39 %) que chez les diplômés (21 %).

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé