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Violences infantiles : une bombe sanitaire

  • La violence infantile provoque aussi de profondes modifications épigénétiques susceptibles d’altérer la santé.La violence infantile provoque aussi de profondes modifications épigénétiques susceptibles d’altérer la santé.
Article paru dans le journal nº 120

" Il n’est pas de violence sans lendemain ", écrivait Victor Hugo. Cette maxime s’applique particulièrement aux violences faites aux enfants, dont on sait aujourd’hui qu’elles sont à l’origine de multiples maladies chroniques de l’adulte. Plongeons dans les mécanismes qui expliquent cette réalité avec le Dr Jean-Pierre Houppe.

Le corps est un porte-parole qui ne ment jamais. Cette vérité n’a jamais été aussi pertinente que lorsqu’il s’agit d’aborder la question des conséquences médicales des violences infantiles. Et pourtant, la plupart des soignants sont sourds à cette parole, en partie parce que ce langage crypté ne leur a pas été enseigné. Il est grand temps de reconnaître que la violence infantile – en particulier sexuelle – est une bombe sanitaire à retardement.

Admettre qu’il existe un lien de causalité entre la violence subie dans l’enfance et la survenue à 40 ans d’un infarctus du myocarde ou d’un diabète ne paraît pas évident. C’est la raison pour laquelle j’insisterai beaucoup plus sur les mécanismes qui expliquent cette réalité que sur les différentes pathologies concernées car ce sont tous les versants de la santé qui sont impactés à des degrés divers.

Depuis quelques années, nous assistons en France à une libération de la parole sur la fréquence de survenue des violences sexuelles infantiles. Cependant, le corps est le grand oublié de cette prise de conscience malgré une littérature scientifique abondante. Une sorte de déni dans le déni.

Quelle fréquence pour la maltraitance ?

Aux États-Unis, on considère qu’un adulte sur six a été victime de plus de quatre événements négatifs infantiles avec une prépondérance des violences sexuelles. En Europe, un enfant sur trois est victime de maltraitance psychologique, un sur quatre de maltraitance physique et un sur huit de violence sexuelle. En France, des enquêtes rapportent à peu près les mêmes chiffres. Pour les violences sexuelles, on considère qu’une petite fille sur cinq et un petit garçon sur huit en sont victimes. Il faut aussi souligner que cette violence est dans la majorité des cas intrafamiliale et qu’elle survient avant l’âge de 18 ans pour 70 % de la totalité des agressions sexuelles, et pour 30 % avant l’âge de 12 ans. En outre, la Commission indépendante sur l’inceste etles violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a estimées les conséquences à long terme sur la santé des victimes à 6,7 milliards d’euros (suicides, perte de productivité, surconsultations médicales, traitement des troubles mentaux, amplification des conduites à risque et autres addictions).

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Un peu d’histoire

Si les toutes premières publications datent des années 1950 et si le concept d’abus infantile au sens anglais du terme (" abuse ") apparaît dans les années 1970, c’est entre autres au médecin et professeur de médecine Vincent Felitti que l’on doit le développement d’une vraie recherche scientifique sur ce sujet.

Ce dernier, qui travaillait dans une clinique de prévention à San Diego (États-Unis) avait remarqué que, parmi les patientes qu’il était amené à suivre pour un problème d’obésité, 50 % avaient été victimes de violences sexuelles dans l’enfance. Il débuta alors une grande enquête sur quelque 18 000 patients qui confirma en 1998 l’extrême fréquence des violences ...

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