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Implants dentaires : le choc du titane
Depuis quelques années, et sans que le grand public en soit informé, une nouvelle pathologie inquiète les chirurgiens-dentistes en particulier : la péri-implantite. Il s’agit d’un processus inflammatoire autour de l’implant dentaire qui entraîne une forte perte osseuse autour de l’implant. Un petit zoom s’impose non ?
Ah ! L’implant dentaire en titane… Apparu dans les années 1980, en France, il faisait la grande fierté des chirurgiens-dentistes qui ne juraient que par lui : le titane, c’est l’avenir ! Avec le titane, pas de mauvaises surprises, c’est fiable à 100 % ! Ah oui ? Tellement fiable que les arracheurs de dents finissent par s’arracher les cheveux. Pensez ! Ce n’est qu’au bout de 5 à 10 ans après l’implantation de titane dans la gencive que les dentistes, abasourdis, découvrent l’étendue des dégâts.
Au départ, l’implant est bien ostéo-intégré, comprenez que l’os a colonisé les spires de l’implant, devenu parfaitement stable et harmonieusement accepté par la gencive environnante. Du côté fonctionnel, la mastication est aussi efficace qu’indolore ; du côté esthétique, l’implant donne toute satisfaction. Seulement voilà, les années passant, une perte osseuse apparaît petit à petit créant un espace entre la gencive et l’implant, véritable autoroute pour que s’engouffrent bactéries, microbes et résidus alimentaires. Il n’en faut pas plus pour que le cercle vicieux soit complet. Car cette invasion va accentuer la perte osseuse. Et la perte osseuse provoque, elle-même, l’augmentation de la poche et de l’invasion bactérienne. Pour que la fête soit plus folle, c’est alors qu’apparaît presque systématiquement inflammation, saignement et suppuration.
Nouvelle piste
Les chercheurs ont planché sur la question. Dans un premier temps, elles ont cherché des causes classiques au déclenchement de la péri-implantite. Ainsi, ont été incriminés les fumeurs, les patients souffrant de pathologies de la gencive, les patients pour qui la brosse à dents relève du mystère (autrement dit « ayant une hygiène dentaire déficiente »), les patients souffrant du diabète et ceux qui grincent des dents (souffrant de bruxisme) ; en outre, ont été incriminés les facteurs iatrogènes, en clair provoqués par les dentistes eux-mêmes lors de l’opération (échauffement excessif de l’os lors de la pose de l’implant, ciment résiduel, morphologie mal adaptée de la couronne, engrènement dentaire mal équilibré, etc.).
Mais c’était sans compter l’émergence d’une nouvelle piste : et si le métal lui-même, et si le titane des implants était le coupable ? Et les chercheurs de nombreux hôpitaux universitaires se sont lancés dans l’enquête. Il faut dire que les faisceaux d’indices ont été légion. Ici ils remarquent la présence de particules de titane détectées à proximité immédiate des implants présentant une perte osseuse importante ; là, des prélèvements ont été réalisés autour des implants présentant un os sain et ceux présentant une perte osseuse. Résultats ? Des taux plus élevés de titane dissous ont été détectés autour des implants présentant une péri-implantite.
Et tout s’enchaîne. Des études in vitro et in vivo ont été réalisées montrant que les particules de titane entraînent une inflammation des tissus environnants, une diminution de la viabilité cellulaire, un déséquilibre de la régénération osseuse. Les débris métalliques qui sont libérés entraînent un risque de mort cellulaire pour les tissus environnants.
Une alternative ?
Nous avions déjà fait un focus sur un matériau alternatif au titane, une céramique technique : le dioxyde de zirconium appelé zircone. Rappelons que ne contenant pas de métal, la zircone supprime les problèmes de relargage de métaux et de corrosion. Au bout de quinze ans d’utilisation, il n’est impliqué dans aucune péri-implantite. Plus cher que le titane, il n’en reste pas moins plus solide et plus esthétique : la zircone étant blanche, elle évite le liseré gris qui entoure souvent les implants en titane.
Déni ?
Pourtant, les implants de titane restent présentés par les professionnels comme un traitement sûr. Ils soutiennent que la couche d’oxyde de titane recouvrant l’implant ne peut pas subir la corrosion. À tel titre que l’on sait à présent que cette surface n’est pas inscrite dans le marbre. Comment aurait-elle pu l’être d’ailleurs ? Exposée à la salive, aux bactéries, aux produits chimiques, aux facteurs mécaniques, aux frottements, comment éviter des pertes de particules métalliques et un « relargage » de ces particules métalliques dans les tissus environnants ? La corrosion joue un rôle important puisque souvent des métaux différents existent en bouche et donc interréagissent par l’intermédiaire d’un phénomène de bimétallisme. Il se crée un courant galvanique, courant électrique entre les différents métaux présents en bouche baignant ensemble dans la salive. Cela se traduit par des migrations d’ions métalliques au travers de la gencive.
Cette libération d’ions métalliques entraîne une inflammation et une toxicité cellulaire. Tout métal placé dans un milieu aqueux subit inéluctablement une corrosion. Dernier point tendant à confirmer ces phénomènes, les chirurgiens-orthopédiques sont également préoccupés par ces questions. Grands utilisateurs de titane pour leurs prothèses de hanche ou de genoux, ils rencontrent les mêmes problèmes que leurs confrères dentistes.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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