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Vers un soja respectueux du système endocrinien ?

  • 7 Français sur 10 consommaient du soja en 2019. 7 Français sur 10 consommaient du soja en 2019.
Article paru dans le journal nº 83

Prisé par les végétariens, le soja contient pourtant des isoflavones, potentiels perturbateurs endocriniens. L’Anses vient de réclamer l’intégration de ces substances à la table de composition nutritionnelle des aliments. Tandis que certains industriels commencent à développer des produits au soja sans isoflavones. On fait le point.

Remplacer son entrecôte par un steak de soja. L’idée séduit de plus en plus de végétariens ou flexitariens, ces consommateurs qui ­réduisent leurs apports en protéines d’origine animale et représentent 15 % des Français. Outre des motivations d’ordre éthique ou environnemental, certains souhaitent ainsi préserver leur santé. ­L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe en effet les viandes rouges et transformées respectivement de « probablement cancérogène » et de ­ ­« cancérogène ».

Face à ces mises en garde, le soja ­représente la meilleure source de ­protéines végétales. À condition de ne pas en surconsommer en raison des isoflavones qu’il contient. Ces phyto-oestrogènes dont la structure est proche des oestrogènes, ­hormones produites par l’homme et par la femme, sont susceptibles de perturber le système endocrinien. Or, ­malgré les recommandations des gendarmes de ­l’alimentation, l’Anses (à l’époque appelée Afssa) dès 2005, aucun avertissement ne figure pour l’heure sur la majorité des étiquettes des produits au soja.

Quinze ans plus tard, cette instance revient toutefois à la charge et préconise, dans un rapport daté du 6 juillet 2020, d’inclure les teneurs en isoflavones de ces denrées à la table Ciqual (qui recense des informations nutritionnelles sur 3 185 aliments). Cela permettrait au grand public de consommer du soja en connaissance de cause, même si – et c’est à noter – certains industriels commencent à développer des procédés de fabrication capables d’éliminer la quasi-totalité de ces substances.

Du soja caché dans nos aliments

Moins cher que la viande, le soja se cache notamment dans les boulettes, les nuggets et les steaks hachés servis dans les cantines scolaires. Mais aussi dans les gâteaux industriels. La chercheuse Catherine Bennetau-Pelissero a ainsi retrouvé plus de 10 mg d’isoflavones dans trois petites portions de brownies, alors même que l’Anses fixe la limite à 1 milligramme par kilo et par jour. Un enfant d’une trentaine de kilos peut donc facilement l’atteindre pour peu que son steak en contienne aussi.

Des cycles menstruels perturbés

L’enjeu se révèle en tout cas de taille dans la mesure où un seul steak de soja suffit à perturber le cycle menstruel, explique Julie Lotz dans un livre enquête(1) consacré à cette légumineuse. « Au départ, je me ­disais : qui boit un litre de boisson au soja en moins de deux heures ? Et puis, je me suis rendu compte que si ce jus contient beaucoup de phyto-oestrogènes, les steaks de soja en contiennent encore plus », ­rapporte cette journaliste. Pour son travail d’investigation, elle s’est en effet livrée à une expérience, avec sept autres femmes. Chacune a bu un litre de boisson au soja en moins de deux heures, durant la seconde partie de son cycle menstruel et sans prendre de contraception hormonale par ailleurs. Résultat : la moitié d’entre elles a vu ses règles arriver en avance avec des douleurs inhabituelles.

Rien d’étonnant selon Catherine ...

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