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"Repensons notre relation au vivant"

  • "La nature nous attire spontanément car nous avons appris à apprécier les choses qui ont longtemps assuré notre survie" ©Philippe Matsas
Article paru dans le journal nº 101

Plonger dans la forêt, se tenir face à la mer, écouter le silence des montagnes… bref, fréquenter la nature, nous apaise et parfois nous soigne. C’est ce que le neuroscientifique Michel Le Van Quyen nous invite à constater, preuves à l’appui, dans son dernier livre*, rédigé en plein confinement.

De quelle façon avez-vous vécu le confinement strict de 2020 ? Est-il à l’origine de cet ouvrage ?

J’aime bien partir de mes propres expériences pour développer un sujet scientifique. J’ai passé le premier confinement de 2020 enfermé dans un petit appartement parisien, coupé de la nature. Je suis quelqu’un d’assez citadin, et de manière un peu surprenante la nature m’a manquée. Le confinement a pour beaucoup constitué un isolement traumatique. Certaines études ont montré que les personnes profitant d’une maison avec un petit jardin ou d’un petit balcon fleuri ont passé plus facilement cette période difficile.

En milieu urbain, en revanche, une augmentation des maladies psychiques a été notée. Plus l’accès à un parc urbain était compliqué, plus le risque de développer des maladies cardiovasculaires ou du diabète était élevé. Maintenant que les choses se sont un peu améliorées d’un point de vue sanitaire, je pense qu’il est plus que temps de repenser à notre indispensable relation au vivant. La nature fait du bien, c’est connu. En revanche, comprendre les mécanismes sous-jacents et la manière dont elle influence l’organisme, le cerveau en particulier, est un peu moins connu. C’est l’objectif de mon livre dont l’écriture a été motivée par le confinement.

Que se passe-t-il au niveau du cerveau lorsque l’on est en contact avec la nature ?

Il existe des effets communs à l’ensemble des environnements naturels mais aussi des effets particuliers à chacun. Deux explications à cela. La première suit l’hypothèse de la « biophilie » d’Edward Wilson, un grand naturaliste qui relie nature et cerveau d’un point de vue évolutionniste. Notre cerveau évolue en synchronie avec des environnements naturels depuis des milliers d’années. La nature nous attire spontanément car nous avons appris à apprécier les choses qui ont longtemps assuré notre survie : les paysages, la présence d’eau, de végétaux ou d’animaux, etc. La vie en milieu urbain est un phénomène relativement récent, qui remonte à deux cents ans à peine, avec le début de la révolution industrielle. Or, deux cents ans, c’est un laps de temps très court dans l’histoire de l’humanité. Notre cerveau n’est confronté que depuis peu à un environnement auquel il n’est pas habitué.

La deuxième explication repose sur l’hypothèse de la restauration de l’attention, essentiellement développée par les psychologues américains Rachel et Stephen Kaplan. Ces spécialistes en psychologie de l’environnement partent de l’idée que l’être humain consacre une bonne moitié de son temps à ruminer des idées noires ou à penser à autre chose qu’à ce qu’il fait. Dans la nature, l’attention n’est pas accaparée par un objet extérieur, elle se porte sur l’environnement. Cette attraction douce permet à l’esprit d’arrêter de ruminer et à certaines fonctions cérébrales de se restaurer. Si la nature ne guérit pas, elle rend les individus beaucoup plus résilients face au stress.

Vous rappelez que, selon l’OMS, la santé ...

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