Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous

Des nanoplastiques plein les bouteilles d’eau

  • Des nanoplastiques plein les bouteilles d’eau
Article paru dans le journal nº 120

Selon une nouvelle étude publiée le 8 janvier dans la revue PNAS, l’eau en bouteille contient de quantités jusqu'ici insoupçonnées de minuscules particules de plastiques qui pourraient avoir des effets dévastateurs sur la santé.

L’eau en bouteille est-elle une bonne option quand on veut boire une eau pure ? Rien n’est moins sûr… Des chercheurs américains viennent de mettre en évidence, grâce à une nouvelle technique de dosage optique très sensible, la présence de nanoparticules de plastique en quantité 100 à 1 000 fois plus importante que ce que l’on estimait jusqu’à présent.

Les nanoplastiques sont des débris de plastique mesurant moins de 1 micromètre (0,000 001 m), donc d’une taille inférieure aux microplastiques (moins de 5 mm). Les trois marques d’eau minérale testées contenaient entre 110 000 et 370 000 particules de plastique chacune, soit 240 000 particules par litre en moyenne, dont 90 % étaient des nanoparticules. Fait surprenant : les nanoplastiques n’étaient qu’en minorité issus du matériau de la bouteille. La plupart étaient des particules de nylon provenant très probablement des filtres utilisés par les embouteilleurs pour purifier l’eau – le PET (polytéréphtalate d’éthylène) dont sont souvent composées les bouteilles, ne venant qu’en deuxième position. Ceci pourrait signifier que choisir de l’eau en bouteille de verre ne change rien à la présence de la majeure partie de ces substances. Des particules de PVC et de polystyrène étaient aussi présentes. Pour les scientifiques, ceci indique qu’une partie de la contamination a lieu en amont du traitement et pourrait être causée par la présence de plastique dans tous les compartiments de l’environnement, et donc dans l’eau des sites de captation.

Pour les auteurs, qui n’ont pas révélé les noms des marques analysées, toutes les eaux en bouteille sont donc susceptibles de contenir des quantités notables de nanoplastiques.

Lire aussi Nous absorbons de plus en plus de plastique !

Des effets sérieux sur la santé ?

Pourquoi est-ce inquiétant ? Parce qu’on sait que plus les particules issues de la dégradation du plastique sont petites, plus elles sont susceptibles de passer dans la circulation sanguine, de traverser les membranes biologiques et de pénétrer profondément dans les organes et les cellules, notamment celles du cœur, du foie et du cerveau. Non seulement leur présence (abrasive) peut entraîner des dommages cellulaires, mais elles sont susceptibles de relarguer des additifs qu’elles contiennent, tels bisphénols et phtalates, dont les effets endocriniens sont bien documentés.

Des études menées sur des animaux et des cultures cellulaires ont mis en évidence que les particules de plastique affectaient le fonctionnement cellulaire (stress oxydant, endommagement des membranes des cellules et de l’ADN…) et perturbaient le développement cérébral du fœtus et l’équilibre du microbiote (lire encadré). En l’absence d’études épidémiologiques, les conséquences sur l’homme ne sont pas connues. Les données actuelles laissent cependant présager qu’elles pourraient avoir un impact non négligeable sur la santé publique.

Microplastiques et intestins

 

Une étude menée sur des souris par des chercheurs français a montré que l’ingestion de microplastiques de polyéthylène (PE) impactait fortement la structure et la fonction immunitaire de la paroi intestinale des rongeurs, et perturbait substantiellement l’équilibre de leur microbiote. Le PE est un des plastiques les plus fréquemment utilisés (emballages, sacs, bâches agricoles…). La présence de microparticules de PE a été détectée dans nos selles, notre sang ou encore dans le placenta.

Lire aussi Nanoparticules : pas vu, pas pris ça suffit !

Lire aussi Des "polluants éternels" dans l’eau du robinet

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé