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Troubles du goût : les médicaments en sont la cause

Article paru dans le journal nº 28

Les troubles du goût ne sont pas une affection bénigne car ils peuvent entraîner, particulièrement chez les personnes âgées, des carences graves et aggraver certaines pathologies (hypertension, diabète). De nombreux chercheurs se sont penchés sur la cause de ces troubles. Leurs conclusions sont convergentes : les médicaments sont souvent en cause.

Article mis à jour le 29/07/2020

L’altération de la vue ou de l’ouie est considérée par tous comme un handicap qui perturbe profondément la qualité de vie. En revanche, lorsqu’il s’agit du goût (et de l’odorat qui ne peut en être dissocié car ces deux sens sont sollicités lors de l’alimentation), on a tendance à penser que les troubles en sont bénins.

Pourtant, la perte du goût peut amener des problèmes comme l’inappétence avec comme conséquence la perte de poids, et des carences nutritionnelles. Et dans les cas plus sévères d’altération du goût ( dysgueusie ), elle entraîne souvent  une augmentation du stress, de l’anorexie ainsi que de la dépression. C’est pourquoi il ne faut pas négliger cette affection.

Comment perd-on le goût ?

Les principaux mécanismes mis en cause dans la perte de goût sont des processus qui agissent soit sur l'environnement des cellules gustatives (la salive), soit sur le développement et la multiplication des cellules gustatives, soit sur la transmission de l'influx nerveux qui ne s’effectue pas dans de bonnes conditions. Mais derrière ces trois grandes familles de causes possibles se cache une multitude de situations différentes.

Les traitements médicamenteux

Une étude Japonaise récente évalue à 11% la proportion de personnes âgées atteintes de troubles du goût liés à la prise de médicaments (dysgueusie iatrogénique). Ce sujet a d’ailleurs été abondamment traité par la littérature scientifique qui  recense une liste immense de médicaments susceptibles de provoquer des perturbations du goût.

La liste inclut les traitements des maladies cardio-vasculaires (antiarythmiques, hypoglycémiants, béta-bloquants), les anti-infectieux (notamment les pénicillines, Tétracyclines), les anti-fongiques, les anti-viraux, les hypoglycémiants, les antihistaminiques, les psychotropes, les antispasmodiques...

Comment tous ces médicaments peuvent-ils altérer le goût ? Les hypothèses avancées sont multiples et complexes. La plus fréquente est une déficience en zinc. Soit par chélation via les médicaments, soit par altération du métabolisme du zinc (au niveau moléculaire ) ou encore par une altération du zinc (au niveau enzymatique) comme cofacteur essentiel de la gustine (la protéine des papilles gustatives qui maintient l’homéostasie et l’intégrité des récepteurs gustatifs ).

Mais il peut y avoir aussi une excrétion du médicament par la salive, une inhibition de la régénération des cellules gustatives, un blocage du canal calcique des récepteurs gustatifs, une inhibition des récepteurs ioniques, une inhibition de la vitamine A ou du canal sodique, une stomatite...

Les données de la littérature scientifique, même si elles ne permettent pas de conclure définitivement montrent en tout cas que l’ampleur des cas rapportés devrait nous faire porter une attention plus particulière sur ce type d’effet indésirable de manière à pouvoir mieux le gérer et aider les patients en détresse gustative.

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L'irradiation

Utilisée dans les cancers des voies aérodigestives supérieures, l'irradiation est à l'origine de la lésion directe des glandes salivaires sans épargner les cellules gustatives. La salive devient rare et très visqueuse entraînant à la fois une perte du pouvoir lubrifiant et du pouvoir solvant des substances sapides.

Les troubles du goût apparaissent après trois semaines de traitement environ et une irradiation prolongée peut entraîner une perte de goût permanente par fibrose des glandes salivaires.

La diminution du renouvellement cellulaire

Les carences en vitamines A, B3, B12, en zinc, cuivre, fer,... peuvent être responsables des pertes de goût car elles interviennent dans le développement normal des cellules gustatives.

Traiter la carence en zinc

L'organisme a besoin de très peu de zinc (l'équivalent d'environ 2 g en tout et pour tout), mais cet apport est essentiel. Dans nos sociétés modernes, la carence légère est courante, d'autant que les techniques agricoles modernes, qui ont pour effet d'appauvrir les sols en zinc, et le raffinage des céréales n'aident pas à atteindre les apports quotidiens minimums. Par ailleurs, les alcooliques, les diabétiques, les personnes souffrant de troubles rénaux ou de l'absorption digestive (maladie de Crohn par exemple) courent par ailleurs davantage de risques de souffrir d'une carence en zinc.

De  nombreuses études démontrent le lien étroit entre un taux suffisant de zinc et son rôle dans le goût.

Le Dr Hentkin, directeur de « The taste and smell clinic »  à Washington est considéré comme un spécialiste du goût aux USA. Il  a étudié le rôle de l’anhydrase carbonique VI ( la gustine ), une enzyme dépendante du Zinc et sécrétée par les glandes salivaires.

Cette enzyme joue un rôle clé dans la fonction gustative et son activité est étroitement liée à la présence en suffisance de zinc. Il estime que la déficience en zinc n’est pas toujours liée à un manque d’apport mais aussi à une mauvaise assimilation de celui-ci. Différentes études du  Dr Hentkin montrent l’efficacité du zinc dans son action de stimulation de l’enzyme anhydrase carbonique VI et dans la capacité à regénérer  le bourgeon du goût (récupération de la morphologie ) cette récupération du goût et de l’odorat est associée à une élévation du taux de zinc dans la salive, les urines et le plasma.

La mise en évidence d’une déficience en zinc n’est pas facile car un taux normale de zinc dans le plasma n’est pas synonyme de carence. Le taux plasmatique détecte uniquement les carences sévères et non les sub-carences.Les chercheurs américains recommandent de doser le taux de zinc dans les lymphocytes afin d’avoir un test plus sensible. Mais ces dosages ne sont réalisables que dans quelques laboratoires aux USA et sont souvent coûteux.

Le zinc est facilement assimilable sous forme d’oligo-élément. Sa prescription habituelle est sous forme de gluconate de zinc.

Le zinc nutritionnel sera prescrit sous une forme aminochélatée pour permettre une assimilation optimale : « ZinAmin », deux comprimés par jour.

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Renforcer l'apport de vitamine A.

La vitamine A semble plus impliquée dans les troubles olfactifs ; cependant, il a été démontré que les médicaments contenant de la  pravastatine ont été mise en cause dans des cas de dysgueusie par diminution du taux de vitamine A. L'apparition du trouble se révèle entre 2 et 6 semaines de traitement à une dose comprise entre 10 et 20 mg/j, et disparaît en 1 à 4 semaines après l'arrêt.

L’  « Huile de foie de morue »  1 capsule par jour est une source naturelle de vitamine A qui évite tout risque de surdosage et permet une assimilation optimale.

Surveiller la vitamine B12

La carence en vitamine B12 peut être à l'origine de troubles du goût, puisque cette vitamine est impliquée dans la régénération du bourgeon gustatif et de l'épithélium lingual.

SOD et troubles olfactifs

Une étude japonaise effectuée par une équipe d’ORL, a mis en évidence la relation entre déficience de l’activité de la SOD dans le sérum et la salive chez les patients présentant des troubles d’odorat provoqués par une sinusite chronique ou une grippe banale.

Pour les patients dont les troubles de l'odorat sont clairement associés aux troubles du goût on prescrira de la SOD pour relancer la fonction anti-radicalaire et protéger la régulation du métabolisme protéique tissulaire à tout niveau.

Goût métallique et métaux dentaires

La présence d’un goût métallique est souvent le premier symptôme d’une intoxication aux métaux dentaires. La présence de plusieurs métaux de composition différente provoque par ailleurs souvent des phénomènes d’électrogalvanisme avec diffusion d’ions métalliques dans la salive.

Lorsque les bilans d’intolérance et/ou d’intoxication  aux métaux dentaires sont positifs, associés à des courants galvaniques intra-buccaux importants, la dépose des métaux sera associée à un protocole de chélation des métaux lourds

En cas de radiothérapie

En cas d’irradiation, un traitement à base d’anti-oxydants sera recommandé. Prenez du glutathion liposomé, le plus puissant d'entre eux. Associez-le à de la zéolite qui absorbe les radiations.

Afin de pallier la sécheresse buccale accompagnant ces thérapeutiques, les sialagogues, ou les substituts salivaires peuvent être prescrits.

De nombreux témoignages concernant les troubles du goût peuvent être recueillis dans la littérature scientifique. Ces données, bien que fréquemment incomplètes, apportent la preuve que cet effet indésirable est non seulement très fréquent, mais aussi, dans l'immense majorité des cas, intimement lié  aux traitements médicamenteux. En effet, si, dans la plupart des cas, le trouble du goût apparaît à certaines doses et disparaît à l'arrêt du traitement plus ou moins rapidement. Cette dimension est pourtant totalement négligé par les laboratoires qui produisent ces traitements et les médecins qui les prescrivent. Il faudra pourtant bien admettre un jour qu'un trouble du goût, particulièrement s'il est durable, peut avoir une répercussion sur la qualité de vie des patients qui en souffrent.

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Troubles du goût et tabagisme

Plusieurs études ont montré une perturbation du goût dans le cadre du tabagisme. La consommation de tabac semble diminuer la reconnaissance de la saveur acide, bien plus que les autres saveurs, et la saveur amère à un degré moindre.

Cette perturbation chez les tabagique, peut être due à plusieurs facteurs.

La carence en vitamine B12 est observée chez le fumeur, pouvant être à l'origine de troubles du goût, puisque cette vitamine est impliquée dans la régénération du bourgeon gustatif et de l'épithélium lingual.

On sait aussi qu'il existe chez les fumeurs une toxicité des métaux lourds comme le chlorure de cadmium qui a un impact néfaste sur les mitochondries et les endothéliums, et rentre en compétition avec le zinc. Cela a été plus particulièrement étudié chez la femme enceinte fumeuse. En effet, la compétitivité zinc-cadmium au niveau placentaire crée un déficit en zinc (cofacteur de nombreuses enzymes) délétère au niveau du placenta. Donc si cette compétition existe entre le cadmium et le zinc au niveau placentaire, elle pourrait aussi entraîner un déficit en zinc chez le fumeur, à l'origine de troubles du goût.

D'autre part, on sait que le tabagisme par l'intermédiaire de la nicotine entraîne un sous-poids chez le fumeur. Ceci est du à une perte de sa masse grasse en début de tabagisme attribuée à l'augmentation des dépenses énergétiques liée à la consommation de tabac. Il est possible également que les troubles du goût soient à l’origine d’une diminution des apports caloriques chez le fumeur. En effet, Il a été montré que les troubles du goût sont associés à une diminution de l’apport calorique, à une augmentation du risque nutritionnel, et à une réduction de la consommation en fruits et en légumes comme chez le tabagique. Les troubles du goût entraînent ainsi des carences en calcium et vitaminique A et C. La carence en vitamine C est aussi constatée chez le fumeur.

Par ailleurs, l’augmentation de la chaleur labiale et linguale induite par la cigarette pourrait altérer localement l'épithélium lingual et affecter ainsi le goût du fumeur.

 

Carnet d'adresse:

La Vie Naturelle: SOD, Glutathion liposomé, Zéolithe

 

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