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Si même Michel Onfray est victime de faux diagnostics...

  • Remercions Michel Onfray de le faire de soulever la question de la faiblesse de diagnostic du corps médical.Remercions Michel Onfray de le faire de soulever la question de la faiblesse de diagnostic du corps médical.
Article paru dans le journal nº 63

Dans quel état j’erre... On a envie de commencer ce billet par la pastille : « Vu à la télé ». Oui, c’est sur le petit écran que le philosophe Michel Onfray, récemment invité sur le plateau de Salut les Terriens !, l’émission de Thierry Ardisson, a évoqué sa situation. Et elle est tout simplement ubuesque ! Retracée dans son dernier ouvrage, Le deuil de la mélancolie (éd. Robert Laffont), elle dévoile comment le quinquagénaire a survécu à son deuxième AVC. Oui, son deuxième, après avoir surpassé un infarctus à l’âge de 28 ans. C’est dire si cet homme sait ce que sont les graves maladies.

Cinq médecins pour un bon diagnostic

En janvier 2018, sur le quai de la gare Saint-Lazare, à Paris, Onfray se sent « troué par une lumière intérieure, percé, foré, traversé, perforé dans le cerveau ». Comme si on lui martelait dans le corps les clous d’obsidienne qu’utilisaient les précolombiens pour leurs sacrifices. Arrivé à Caen, à l’issue de son trajet en train, il se rend à l’hôpital. Le médecin-urgentiste le rassure en affirmant qu’il ne souffre pas d’un AVC. Idem pour sa généraliste, et pour un ami ORL qu’il contacte le jour même. Le lendemain, Onfray assure son cours à l’Université populaire avec des papillons lumineux plein les yeux, et un mal de crâne à s’en taper la tête contre les murs.

Nous sommes début février 2018 : Onfray consulte un autre médecin à Paris, qui non seulement se trompe de diagnostic en lui disant que ses symptômes sont liés à un problème de vitrée – après avoir suspecté un problème de prostate –, mais qui plus est nie à présent son erreur en expliquant qu’il savait que c’était un AVC, et que s’il n’en a rien dit à Onfray, c’était pour lui « épargner des émotions » ! La même journée (2 février), au terme d’une interview avec la journaliste Audrey Crespo-Mara, celle-ci lui adresse un SMS pour qu’il aille consulter un radiologue qu’elle connaît : c’est ce dernier qui posera enfin le bon diagnostic d’AVC. Ainsi, le très médiatique Michel Onfray n’a pas consulté un, ni deux, ni trois, ni quatre, mais cinq médecins avant d’obtenir le bon diagnostic. C’est hallucinant. Nous sommes pourtant face à quelqu’un « qui connaît du monde », et qui comprend très bien les problèmes de santé en général et de sa santé en particulier.

S’il a vécu cela, que dire des milliers d’anonymes exactement dans le même cas, mais n’ayant pas la possibilité d’en parler ? Remercions Michel Onfray de le faire : sans devenir porte-parole d’un quelconque collectif, il soulève ici la question de la faiblesse de diagnostic du corps médical. Or, si l’on ne pose pas le bon diagnostic, comment proposer le bon traitement ? Comme le dit avec ironie le philosophe, dans deux siècles, on se moquera de notre médecine.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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