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La scutellaire, arme anticancer ?

  •  Scutellaria barbata est connue de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) Scutellaria barbata est connue de la médecine traditionnelle chinoise (MTC)
Article paru dans le journal nº 110

Il a fallu une collaboration étroite entre chercheurs britanniques et chinois et l’appui de la génétique pour cette découverte. Si on le pressentait voici quelques années, on sait à présent comment la scutellaire barbue (Scutellaria barbata) ou ban zhi lian produit des composés chimiques anticancéreux. Plante de la famille des menthes qui pousse dans le centre-sud de la Chine, elle est connue de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) pour ses propriétés détoxifiantes. Utilisée depuis des siècles en MTC pour traiter différentes affections, ses propriétés anticancéreuses étaient prometteuses. Elles sont avérées aujourd’hui.

De récents travaux cliniques ont déjà montré que les préparations à base de Scutellaria barbata pendant la chimiothérapie peuvent réduire le risque de tumeurs métastatiques. Afin de comprendre les mécanismes anticancéreux de cette plante, les chercheurs ont réussi, en 2010, à identifier et isoler le composé chimique « miracle ». Il s’agit d’un de ses alcaloïdes diterpénoïde, la scutebarbatine-A en anglais (SBT-A). Dès lors, les scientifiques se sont pris de passion pour ce diterpène. Citons une étude de janvier 2021 avérant que le SBT-A induit une cytotoxicité dans le cancer primitif du foie, le carcinome hépatocellulaire (CHC), en déclenchant l’apoptose (le suicide cellulaire) d’une de ses cellules (la A549).

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En juin 2022, une étude confirme, elle, que le SBT-A déclenche certes des apoptoses, mais qu’elles sont sélectives, ne visant que les cellules cancéreuses et épargnant les cellules saines. Dans la dernière étude en date, c’est l’ADN de la plante qui a été examiné, les chercheurs voulant en décoder les séquences génomiques et comprendre comment la scutellaire barbue produit la SBT-A. Pourquoi cette étude ? Pour « développer des méthodes de synthèse pour produire davantage de ce composé principal », s’enthousiasme la Pre Cathie Martin, une des auteures de l’étude. Pour synthétiser la molécule, la scientifique avoue pouvoir compter sur la médecine traditionnelle chinoise : « C’est l’une des médecines répertoriant le mieux des informations empiriques sur les propriétés thérapeutiques des remèdes à base de plantes. » Comme quoi, pendant que des collectifs de médecins persistent à dénigrer la MTC, l’industrie pharmaceutique est toujours prête à la piller.

 

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