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Le Dr Michel de Lorgeril revisite la vaccination

Est-il un sujet plus explosif que celui de la vaccination ? De plus en plus de gens doutent et ne reçoivent pour toute réponse à leurs questions légitimes que mensonges et déni d’un côté, exagérations et extrapolations de l’autre. Comment s’extirper des croyances, des anathèmes et des arguments d’autorité ? Malgré une littérature abondante sur le sujet, il fallait quelqu’un qui reprenne toutes les données, vaccin par vaccin, pour dépolariser le débat et revenir aux fondamentaux. Le Dr Michel de Lorgeril l’a fait.Avec l’art de la précision et de la méthode qu’on lui connaît, celui qui a révélé le scandale des statines nous propose une collection d’une dizaine d’ouvrages concis sur les vaccins. Les quatre premiers tomes sont parus à ce jour et le cinquième, consacré aux méningites bactériennes, paraitra la semaine prochaine.

Dimitri Jacques

Au milieu du champ de bataille, qu’est devenue la question vaccinale ? Michel de Lorgeril garde la tête froide. En chercheur pragmatique, il nous invite ni plus ni moins à la logique et à la raison. Il revisite d’abord l’aventure vaccinale, ponctuée d’événements qui ne sont pas toujours ceux que l’Histoire a bien voulu retenir . Les arguments les plus péremptoires se délitent à mesure que l’auteur ressort les rapports officiels de l’époque – vérifiables par tout un chacun – qui font état des bénéfices très limités, parfois des échecs cuisants, de certains vaccins courants. Pourtant qui s’en souvient, qui en a même connaissance, y compris parmi les professionnels de santé ? Comme dans 1984 de Georges Orwell, « le passé est effacé et sitôt son effacement oublié, le mensonge devient vérité ».

Confusions, approximations et idées reçues

Lorsque les notions essentielles se mélangent jusque dans le discours des médecins, c’est problématique. Il existe une confusion entre la couverture vaccinale, la protection effective, les taux d’anticorps et la fréquence de la maladie. Les cartes de la couverture vaccinale et de la fréquence des maladies en Europe montrent que les plus vaccinés ne sont pas toujours les plus protégés. On croit aussi qu’un taux d’anticorps satisfaisant reflète le succès d’un vaccin, avec la protection qui en découle. Or, « Il n’y a pas de parallélisme entre les taux d’anticorps et l’efficacité clinique. On peut avoir des taux d’anticorps supposés protecteurs et tomber malade . On voit des tétanos et des rougeoles en présence de taux élevés d’anticorps. »

Se vacciner, est-ce protéger les autres ? Pas toujours . Le vaccin contre la diphtérie par exemple, est dirigé contre la toxine et non contre la bactérie. Les anticorps produits grâce au vaccin peuvent atténuer les symptômes mais ne peuvent pas empêcher la bactérie de circuler. Il ne fait donc pas partie des vaccins dits « altruistes ». Idem pour les vaccins polio injectables actuels qui ne protègent pas les non-vaccinés. Sans compter les porteurs sains, c’est-à-dire les individus dont l’organisme est porteur du microbe sans qu’ils soient malades. Vous pouvez être vacciné, ne pas répondre au vaccin et ne pas être malade. Dans ce cas, l’agent pathogène continue à circuler sans qu’on le sache. Autrement dit, une proportion inconnue de la population vaccinée n’est pas correctement immunisée. Ce qui fait tomber l’illusion de la couverture vaccinale maximale, dont même le Pr Didier Raoult, qu’on ne peut certainement pas qualifier d’antivaccinaliste, disait qu’elle n’a aucune base scientifique.

Les inquiétudes à propos des taux de formaldéhyde dans plusieurs vaccins ont été balayées, non sans moqueries, en rappelant qu’une poire qu’on peut manger tous les jours en contient quatre-vingt fois plus. Pourtant n’importe qui, ayant un minimum de connaissances en biologie, sait qu’une même substance ne recevra pas le même accueil de la part du système immunitaire selon qu’elle entre par le tube digestif ou qu’elle est injectée directement dans les tissus. De plus, la proportionnalité entre effets et quantité n’a aucun sens en immunologie : « Nous sommes tellement différents les uns des autres qu’une dose négligeable chez l’un peut être catastrophique chez l’autre. Un toxique, comme l’aluminium ou le mercure, reste toxique même à faible dose . »

Des maladies disparues… ou déplacées ?

Si certaines maladies semblent avoir déserté les tranches d’âge où on les rencontrait habituellement, on est surpris de les voir resurgir un peu plus loin. C’est le cas de la rougeole et de la coqueluche, dont le nombre de cas adultes a sensiblement augmenté ces derniers temps. Or, ces maladies s’avèrent souvent plus dangereuses chez l’adulte. C’est ce qu’on appelle un déplacement épidémique. La vaccination massive retarde, ou avance, la maladie : « On voit des rougeoles dangereuses avant l’âge d’un an, ce qui est anormal puisqu’en principe, les jeunes mamans transmettent leur propre immunité à leurs bébés. Si elles ne le font pas, c’est qu’elles ont perdu leur propre immunité. »

Après les campagnes de vaccination massive contre la rougeole, les encéphalites rougeoleuses des enfants ont quasiment disparu. Nous n’avons pas de preuve formelle que ce soit grâce au vaccin mais le constat est enthousiasmant. Sauf que d’autres encéphalites sont apparues, notamment virales et auto-immunes, autrefois très rares . Au final, il y a aujourd’hui davantage d’encéphalites, ce qui suggère un remplacement épidémique.

L’histoire était trop belle

La variole est présentée comme la plus grande victoire de la vaccination. Or, les archives montrent clairement que c’est l’isolement des malades associé à une vaccination ciblée des proches , ce qu’on appelle l’endiguement, qui a stoppé la maladie, et non la vaccination généralisée.

L’incidence de la diphtérie entre 1940 et 2011, mise en avant par les autorités comme exemple de l’efficacité incontestable des vaccins, montre une baisse continue après l’introduction du vaccin. Sauf que le graphique complet, qui commence en 1901, montre un déclin qui a commencé bien avant, et dans des proportions telles qu’il est permis de se demander si le vaccin a réellement changé quelque chose.

Au fond, faut-il forcément un vaccin pour qu’une maladie infectieuse disparaisse ? La peste et le choléra ont disparu de nos régions sans que personne n’en revendique l’éradication grâce à la vaccination. Nous avons connu des flambées sporadiques de polio, avec des catastrophes humanitaires, aux USA et en Europe au milieu du 20e siècle. Ces pandémies ont disparu d’elles-mêmes sans que personne ne sache pourquoi .

Dans les pays pauvres, des programmes de vaccination ont été associés à une augmentation de la mortalité infantile . Plus inquiétant, ces mauvais chiffres concernent des individus vaccinés et malgré des facteurs qui auraient dû favoriser leur santé, comme une meilleure alimentation.

Des études fragiles ou inexistantes

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, aucun des onze vaccins rendus obligatoires en France n’a fait, à ce jour, l’objet d’un essai clinique en double aveugle comme c’est la règle pour n’importe quel médicament . Plus largement, l’efficacité clinique d’une majorité de vaccins n’a jamais été correctement évaluée. Les autorités considèrent implicitement qu’il n’est plus possible de revenir en arrière et que toute suspension entraînerait des catastrophes sanitaires. Mais de quels arguments sérieux disposons-nous pour défendre cette hypothèse ?

La validation des vaccins s’appuie principalement sur une épidémiologie d’observation, qui ne permet pas d’établir des liens de causalité, tout au plus des associations ou des concordances. Michel de Lorgeril, qui a longtemps travaillé au CNRS comme épidémiologiste, est catégorique : « J’ai conduit et publié de nombreuses études épidémiologiques et avec mes quarante années d’expérience en compagnie des meilleurs épidémiologistes de la planète, j’affirme qu’il s’agit d’une discipline scientifique faible, qui ne permet jamais de répondre fermement à des questions compliquées. » Même des essais cliniques en bonne et due forme peuvent ne pas être adaptés à l’évaluation des vaccins. En effet, un essai clinique n’est pas conçu pour évaluer simultanément deux hypothèses primaires, par exemple l’efficacité d’un vaccin et sa toxicité. De toute façon, qui accepterait de participer à un essai pour tester uniquement la toxicité d’une substance ?

Concernant l’évaluation des adjuvants, il est quasiment impossible de trouver de véritables groupes-témoin , personne n’ayant été épargné par les campagnes vaccinales, les enfants n’ayant reçu ni aluminium ni mercure sont peu nombreux. Il existe très peu de données fiables pour affirmer l’innocuité de l’aluminium vaccinal, mais beaucoup de données fiables sur la toxicité de l’aluminium par d’autres vecteurs . Bien entendu, aucune étude ne compare l’aluminium seul à un placebo, pour des raisons éthiques, on ne va pas injecter un poison potentiel. Sauf dans un vaccin !

Révélatrice de l’ambiance qui règne dans la profession sitôt qu’on touche aux vaccins, cette étude suédoise publiée en 2018 et qui montrait l’augmentation de l’incidence du cancer suite à la vaccination anti-HPV . L’étude a été publiée sous pseudonyme, les auteurs craignant de dévoiler leur identité. On a beau jeu ensuite de pointer l’absence d’études contradictoires. Michel de Lorgeril constate que « les procédures des effets adverses des vaccins sont obscures et que les meilleurs experts, pourtant très modérés, sont mécontents. Les disputes concernant les effets adverses des vaccins ont une origine commune : la faiblesse des données scientifiques. »

Des pratiques peu compatibles avec les connaissances actuelles

La réaction de notre système immunitaire à un même microbe ou antigène peut varier énormément d’un individu à l’autre . Les facteurs qui peuvent faire pencher la balance sont nombreux : génétique, complexe d’histocompatibilité (système de reconnaissance du soi), mode de vie, environnement, alimentation et statut micronutritionnel… Si l’agresseur est le même pour tous, c’est le terrain biologique qui fait la différence. Les personnes pour qui ça se passe mal ont généralement un terrain plus fragile. Pour Michel de Lorgeril, « la priorité n’est pas le vaccin, c’est d’avoir un système immunitaire performant. »

Notre compréhension du système immunitaire et de nos relations avec le monde microbien a fait un bond en avant depuis le début du siècle, et cela semble s’accélérer. Le microbiote, cet univers peuplé de cent fois plus de microbes que nous n’avons de cellules, était inconnu de la science à l’époque de l’épopée vaccinale. Les relations que nous entretenons avec ces populations bactériennes sont déterminantes pour le fonctionnement du système immunitaire. Des travaux universitaires récents ont révélé que le microbiote pouvait décider de l’efficacité d’une vaccination . Les individus qui montrent une bonne réponse vaccinale ont un microbiote riche de bonnes bactéries, tandis que ceux qui ne produisent pas d’anticorps, ou qui développent des effets adverses, ont un microbiote déséquilibré. Là encore, le microbiote de chacun est unique et on ignore à l’avance quelle réponse il favorisera. Une prise d’antibiotiques ou une infection intestinale récentes doivent différer la vaccination. Or, « dans un contexte d’innocuité proclamée et d’administration sans précaution, l’injection de vaccins, notamment aux nourrissons de quelques semaines, est quasi-automatique et sans bilan prévaccinal. Il est comme interdit de penser qu’une complication puisse survenir. »

Un autre problème est que l’antigène vaccinal est injecté directement dans l’organisme, sans passer par les barrières naturelles. Or, depuis le début de ce siècle, les recherches ont mis en exergue le rôle majeur des muqueuses dans la reconnaissance des antigènes , la mise en place d’une tolérance et d’une réponse immunitaire graduée. Cette intelligence du corps, qui se fait grâce à un échange permanent entre le microbiote et nos cellules, aussi bien localement qu’à distance, permet justement d’éviter les réactions auto-immunes ou trop brutales.

Enfin, les microbes eux-mêmes ne sont plus les mêmes qu’au siècle dernier. Si la diphtérie revenait aujourd’hui, serait-elle celle d’hier ? Le vaccin, basé sur celle d’hier, protégerait-il ? Les toxines de nos grands-parents ont presque disparu, remplacées par d’autres. La toxine de la diphtérie se fixe sur l’épithélium pharyngé. Un bon système immunitaire, en lien avec le microbiote, l’en empêche, stoppant sa circulation d’une personne à l’autre. « Cette vision d’un organisme humain stérile et cerné par des ennemis qui veulent l’envahir n’est pas conforme aux théories médicales modernes. Les maladies infectieuses ne sont pas le résultat d’un combat entre un agresseur extérieur et une forteresse assiégée. » C’est la logique des écosystèmes du 21e siècle contre le particularisme du 19e siècle. Plutôt que chercher à neutraliser ou détruire tel élément qui nous échappe, nous devrions d’abord comprendre les interactions qui se jouent dans l’ensemble et tout faire pour préserver cet ensemble. Il s’agit des mêmes enjeux tant pour notre corps que pour la planète.

Le travail colossal du Dr Michel de Lorgeril constitue un contrepoids de taille à l’idéologie vaccinale dominante. Tout le monde se rappelle les propos surprenants de la précédente ministre de la santé : « La vaccination, ça ne se discute pas. » Il est temps, bien au contraire, d’en discuter enfin librement.

 

Aller plus loin

Les derniers ouvrages de Michel de Lorgeril sur la vaccination, aux éditions Chariot d'Or :

- Introduction générale à la médecine des vaccins

- Analyse scientifique de la toxicité des vaccins

- Les vaccins du nourrisson. Diphtérie ; Tétanos ; Poliomyélite

- Les vaccins du nourrisson, coqueluche, hépatite B et les vaccins hexavalents.

- Les vaccins du nourrisson. Méningites bactériennes.

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