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Yoga du son : la voix de l’âme
Ensemble de techniques vocales inspirées par les traditions hindouiste, tibétaine et chamanique, le yoga du son invite à se servir de son corps comme d’un instrument de musique. Fondée sur l’apprentissage de « sons-mère », de mantras et du chant diphonique, cette discipline instaure un état de bien-être et permet d’accéder à une meilleure connaissance de soi.
Considéré aujourd’hui le plus souvent comme un simple loisir, le chant revêt pourtant une dimension plus profonde, quelque peu oubliée. « Nos ancêtres chantaient tout le temps, lors du travail aux champs, dans l’artisanat, dans les manufactures, lors des fêtes religieuses et profanes. Tous les événements et toutes les activités de la vie quotidienne étaient portés par des chants qui donnaient de l’énergie, de la cohésion et de la joie de vivre », rappelle Denis Fargeot, qui a lancé il y a vingt ans, avec sa compagne Véronique, les tout premiers cours de yoga du son en France.
Bien-être et spiritualité
Cette approche, également développée par Patrick Torre, à la tête de l’Institut des arts de la voix, fait du chant et du travail sur la voix une pratique à la fois de bien-être et spirituelle. Fondé sur des enseignements hindouistes, tibétains, chamaniques, taoïstes et également shintoïstes (lire encadré), le yoga du son consiste en l’apprentissage de différentes techniques vocales traditionnelles : émission de sons-mère, ou sons premiers telles les voyelles « a », « o » ou « i », répétition de mantras et pratique du chant harmonique, ou diphonique, consistant à émettre deux sons simultanément.
« Pour définir cette approche, on utilise le terme de “yoga” dans son sens étymologique, qui signifie “union” en sanskrit. À travers la voix, unique de par son empreinte vibratoire, on peut ainsi connecter le haut et le bas, les parts masculine et féminine, l’âme et le corps. On entre en contact avec notre source intérieure profonde », précise le praticien.
Liberté intérieure
Comportant différentes approches et variantes en fonction des enseignants et des écoles, la pratique du yoga du son implique en réalité très peu de postures physiques. Celles-ci, comme dans l’approche de Denis et Véronique Fargeot, se résument à celles du tailleur et du lotus ou demi-lotus, et visent à accompagner au mieux le travail lié à la voix. Immobile, le sujet se retrouve plongé grâce aux sons dans un état méditatif et contemplatif, son corps étant transformé en instrument de musique vibratoire.
Un des effets les plus immédiats est une sensation d’apaisement, qui calme le stress, accompagné d’un meilleur ressenti du corps, vécu avec plus de densité et de liberté intérieure. « Notre expérience nous a montré la puissance d’une telle approche à la fois sur nous-mêmes, expérimentée au cours des différents enseignements reçus, mais aussi sur les stagiaires que nous accompagnons. Par la vibration induite dans l’organisme au cœur des cellules, les sons agissent comme un véhicule pour amener la conscience là où on a besoin d’elle. Un phénomène de libération des émotions, des mémoires anciennes et des souffrances non exprimées se produit. Cela agit aussi au niveau des corps subtils et des chakras, ces roues d’énergie décrites dans le yoga. Nous accompagnons ces manifestations dans une démarche de développement personnel et de connaissance intérieure qui peut revêtir pour certaines personnes une dimension initiatique », précise Denis Fargeot.
Le yoga du son : une plongée vibratoire
Agissant au niveau de la conscience, comme la méditation, le yoga du son produit aussi des effets purement physiques dans le corps, engendrant une sensation de mieux-être. Il permet un micro-massage des principaux organes abdominaux, notamment de l’estomac et des tissus profonds, fait vibrer l’ossature de la cage thoracique en améliorant les échanges gazeux et élimine les contractions inconscientes pendant la respiration, favorisant des inspirations plus amples et profondes.
L’émission de sons graves pourrait également stimuler la production d’endorphine, dont les effets sont proches de la morphine : détente et sensation de plaisir. « Nous veillons à reconnecter les personnes avec leur bassin, réservoir d’énergie vitale, poursuit Denis Fargeot. Dans le travail sur le son, tout part de cette zone clé. C’est de là que jaillit véritablement la voix. Pour y accéder, il faut faire une plongée vibratoire en soi, qui met en relief des résistances et des blocages à différents niveaux : gorge, trachée, diaphragme, plexus solaire, qui sont des zones accumulant beaucoup de tensions nerveuses. »
L’émission de sons-mère pratiquée dans le yoga du son a une résonance et une action particulières au niveau des différents centres énergétiques du corps. Certains sont considérés comme des sons yin qui, comme le « o », aident à se sentir enveloppé, à développer son intériorité et son imagination. D’autres, comme le « é », de nature yang, permettent de libérer la force intérieure, de s’ouvrir, de mieux s’ancrer dans sa verticalité et aident au discernement.
Objet de fascination, le chant diphonique est aussi abordé dans le yoga du son. Présent dans bien des traditions aborigènes, chamaniques, tibétaines et mongoles, notamment comme un moyen d’entrer en contact avec les esprits de la nature, il réclame un certain effort physique en mobilisant des muscles du thorax et de la trachée pour être pratiqué.
« Le chant diphonique ne constitue pas une fin en soi, mais apporte un plus certain en provoquant un relâchement du mental analytique et une meilleure connexion intérieure. Nous l’abordons de manière progressive, en jouant sur les liaisons, la fluidité entre les différentes voyelles. Avant tout, c’est l’intention posée qui compte, être clair avec ce qui se passe en soi, ne pas juste chercher la performance », ajoute Denis Fargeot.
Le kototama, l’art de la pratique du son
Le yoga du son puise dans plusieurs sources d’inspirations orientales, parmi lesquelles le « kototama », partie intégrante du shintoïsme. Ce principe au cœur de la spiritualité japonaise traditionnelle édicte que les dieux, appelés kami, ont inspiré l’esprit des hommes par des « mots-âme ». Prononcés, ceux-ci permettent de concrétiser des concepts et d’activer des mouvements de création. Le kototama aurait été, selon la légende, gardé volontairement secret pendant des millénaires dans la famille impériale du Japon, avant d’être révélé à la fin du xixe siècle par l’empereur Meiji et transmis en Occident au milieu du xxe siècle par Nakazono sensei, un maître d’Aïkido.
Lever les blocages
Accessible à tous, le yoga du son n’exige aucun prérequis en matière de capacité vocale. Il peut permettre de développer en soi plus de calme, de joie, de spontanéité, de créativité, de lever des blocages, notamment en situation de crise de vie, de libérer des mémoires émotionnelles douloureuses, ou encore d’approfondir la relation voix parlée/voix chantée.
Attirant souvent des personnes ayant déjà commencé un chemin de développement personnel, ou eux-mêmes thérapeutes ou soignants, cette pratique revêt une dimension spirituelle pour qui souhaite l’expérimenter.
Denis Fargeot résume : « On dit de la voix qu’elle est l’expression de l’âme. Y accéder n’est pas toujours chose facile, car on est souvent réprimé dès l’enfance par des remarques du type “tu chantes faux”, “arrête, tu me casses les oreilles”. Chaque timbre a une empreinte vocale spécifique, aussi unique que les empreintes digitales. L’expression de cette voix unique, de cette vibration, laisse jaillir en soi l’énergie de vie. Elle invite à prendre sa juste place, la voix se confondant alors, dans un niveau de compréhension plus profond, avec la voie. »
A lire
La pratique du yoga du son, Véronique et Denis Fargeot, éditions du courrier du livre.
Trouver un praticien
www.yogaduson.fr (Véronique et Denis Fargeot)
www.yogaduson.net (Patrick Torre)
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