Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous

Eric Guenoun,
thérapeute psycho-corporel

Article paru dans le journal nº 1

À 11 ans, Eric tombe sur un documentaire retraçant le parcours de Freud. La psychanalyse l'interpelle mais il est encor etrop jeune pour s'y pencher plus sérieusement. Il attendra son tour du monde dans les années 80 pour y revenir.

Lorsque les chamanes d’Amazonie ont découvert qu’une de leurs plantes sacrées, l’ayahuasca, avait été brevetée treize ans plus tôt par un chercheur américain, ils ont rétorqué :«Que diriez-vous si nous brevetions la croix chrétienne ? », pour faire comprendre au monde développé à quel point ils se sentaient spoliés. Nous étions alors en 1999 et, grâce à leur ironie, nous avons ouvert les yeux... Le monde découvre aujourd’hui que, dès les années 50, les,grands laboratoires pharmaceutiques avaient organisé un pillage systématique des savoirs traditionnels, à l’insu de tous.

La mécanique de spoliation avait commencé avec le curare - dont les dérivés sont aujourd’hui encore utilisés par tous les anesthésistes. Peu à peu, les preuves de ce pillage organisé se sont multipliées. Il y a eu, par exemple, le neem indien : cette « pharmacie du village » qui cumule d’extraordinaires vertus cosmétiques et médicinales. L’affaire a fait scandale lorsqu’on s’est aperçu que l’un des brevets déposés interdisait aux pays du Tiers-Monde de disposer librement des ressources de cet arbre miracle utilisé depuis des milliers d’années...

Plus récemment encore, une ethnie des hauts plateaux boliviens, les Chimanes, s’est fait subtiliser le remède traditionnel tiré de l’écorce d’un arbuste régional pour lutter contre la leishmaniose. L’Institut Pasteur a breveté la molécule thérapeutique qui en a été extraite. L’Institut prétend toujours que les Chimanes ne constituent pas une personne morale et qu’à ce titre, ils ne sauraient bénéficier de royalties ! La réputation de l’Institut, longtemps présenté comme une œuvre « philanthropique », n’en est pas sortie grandie...
Fort heureusement, grâce à la récente prise de conscience publique, on est aujourd’hui passé du pillage à la négociation. Mais, pour les royalties, ce n’est toujours pas ça ! C’est par avions cargos entiers qu’un lierre médicamenteux des Indiens d’Amazonie est envoyé aux États-Unis pour être traité par une société américaine qui a breveté sa « molécule active ». Il y a quelques années, ces Indiens ont obtenu des royalties sur ce médicament. Ils attendent toujours le premier versement. Même chose pour les Bushmen australiens qui n’ont pas encore touché un dollar osur les profits tirés du cactus Hoodia gordonii.

Les bio-pirates qui se sont remplis les poches avec l’or vert n’ont heureusement jamais su trouver où était caché le vrai trésor. Car les chimistes des labos s’efforcent toujours, aujourd’hui, d’isoler et de concentrer une seule substance active à laquelle ils attribuent toute l’activité thérapeutique du végétal qu’ils protègent aussitôt par un brevet. Mais dans une plante médicinale qui contient souvent des dizaines de substances actives, l’action thérapeutique provient du fait que certains composants agissent sur l’organe atteint, tandis que d’autres s’adressent à des organes différents et que d’autres encore ont pour effet de compenser les effets secondaires nocifs des principes les plus actifs.

Ce système global holistique, bien connu des phytothérapeutes, est encore totalement ignoré des chimio-pharmacologues. En cela, on peut considérer que la « ruée vers l’or vert » à laquelle on a assisté depuis un demi-siècle a déjà atteint sa limite. Car malgré tous leurs efforts pour déposséder les hommes de leurs savoirs traditionnels, les laboratoires ne parviendront jamais à leur voler leur âme.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


Tags sur la même thématique traumatisme thérapie psycho corporelle Eric Guenoun

Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous