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Principe de précaution vs. principe d'innovation

Article paru dans le journal nº 37

Alors que nous ne cessons de déplorer les scandales des perturbateurs endocriniens (PE) et leurs effets nocifs sur notre santé, se tenait le 16 juin dernier au Sénat, un colloque pro-industriels et ultra libéral mené par un think tank, "oui à l'innovation". Son but ? Que devienne constitutionnel le "principe d'innovation qu'il s'oppose au "principe de précaution".

Pour compléter notre dossier de ce mois sur l'industrie chimique et les perturbateurs endocriniens, nous voulions réagir sur les résultats d’un sondage réalisé pour le think tank Oui à l’innovation ! Ce groupe de travail sur la santé et l’environnement, mené par l’ancien journaliste et vrai patron libéral Pascal Perri, se bat bec et ongles pour que l’innovation ne soit plus sacrifiée « sur l’autel de la précaution ». Objectif : « Faire inscrire dans notre Constitution, en face du principe de précaution, le principe d’innovation. » Quelle farce ! Dieu seul sait si le principe de précaution est déjà largement contourné quand les enjeux économiques, politiques ou sociaux pèsent lourd. Un exemple : le Gardasil du géant Merck, obtenant du ministre de la Santé de l’époque Xavier Bertrand son autorisation de mise sur le marché en neuf mois au lieu de dix ans. C’est donc bien le principe de précaution qui est sacrifié sur l’autel de l’innovation et son corollaire, le profit.

Oui à l’innovation ?

Que nous dit ce fameux sondage ? Que 54 % des personnes interrogées estiment que le principe de précaution est un frein à l’innovation et que 63 % des Français accordent une grande confiance aux scientifiques. Mieux, on apprend que si 80 % des Français se disent préoccupés par les questions liées à la santé et l’environnement, 46 % d’entre eux estiment que c’est le traitement de l’actualité qui accentue leurs inquiétudes (comprenez : si les Français ont peur des perturbateurs endocriniens, ce n’est pas à cause des études scientifiques, mais bien à cause de ces « salauds » de journalistes). Et puisque le ridicule ne tue pas, ce sondage mélangeant tout et rien révèle que 86 % des Français estiment que l’innovation joue un rôle positif dans le domaine de la santé, 72 % dans l’environnement, et… 63 % dans l’agriculture et l’alimentation. Sur ces derniers chiffres, merci à Oui à l’innovation !, qui nous confirme la nécessité de notre mission d’informer.

Nous aurions pu faire l’impasse sur ce sondage, sauf qu’il sert d’alibi au colloque « Perturbateurs endocriniens : un défi à l’innovation », organisé au Sénat. Une petite victoire pour ce groupe de recherche visiblement inquiet du sort de… l’industrie.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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