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Glyphosate et cancer : l’Anses écarte un consortium de recherche après des accusations de conflits d'intérêt

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Le consortium initialement sélectionné par l’Anses pour mener des études toxicologiques sur le pesticide glyphosate, afin d’évaluer son potentiel cancérogène, a finalement été retiré du projet le 23 juillet, après la levée de boucliers de plusieurs lanceurs d'alerte. Constitué de sept laboratoires ayant répondu à un appel d’offres international de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ce gagnant de l'appel d'offres avait été présenté dans un communiqué paru au mois d’avril. Pourquoi ce consortium a-t-il été écarté ?

L’annonce du candidat sélectionné par l'agence étatique a rapidement suscité de vives critiques. La députée Delphine Batho a interpellé le gouvernement mardi 9 juin et un collectif de lanceurs d’alerte s’est adressé au journal Le Monde peu après. Tous dénoncent notamment la présence de Fabien Nesslany (Institut Pasteur de Lille) au sein de ce consortium, alors qu’il avait lui-même contribué à la rédaction du cahier des charges de l’appel d’offres. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. Selon les informations du Monde, « deux autres des cinq experts ayant rédigé le fameux cahier des charges ont vu leur laboratoire remporter la compétition pour mener les travaux ».

Le revirement de l'Anses, suite aux polémiques, intervient dans un contexte chargé : non seulement la question de la toxicité des pesticides est un sujet extrêmement sensible politiquement, mais elle a déjà fait l'objet de fortes controverses scientifiques en lien avec la découverte de conflits d'intérêts majeurs et de corruption dans l'expertise. En 2017 en effet, les Monsanto Papers avaient mis en lumière les basses manœuvres du géant de l’industrie agroalimentaire et sa forte influence sur la production scientifique afin de maintenir le glyphosate sur le marché, malgré les dangers que celui-ci représente. Dans le cas de cette nouvelle étude sur le glyphosate, seul l'autre candidat, le Centre international de recherches pour le cancer (Circ) sera finalement financée par l’Anses en vue de la réévaluation européenne du glyphosate en 2022. Pour rappel, le Circ avait classé le glyphosate "cancérogène probable" en 2015.

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