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Gemmothérapie : se soigner par les bourgeons

Article paru dans le journal nº 106 Acheter ce numéro
  • Les macérats mères sont dix fois plus concentrés que les dilutions homéopathiques.Les macérats mères sont dix fois plus concentrés que les dilutions homéopathiques.

La gemmothérapie est un soin naturel qui utilise des tissus végétaux recueillis frais ayant gardé leurs qualités embryonnaires, à savoir les bourgeons de plantes et les jeunes pousses. Cet article résume le contenu scientifique de Soigner par les bourgeons, précis de gemmothérapie*…, récemment publié, qui regroupe un ensemble d’études sur les indications des macérats glycérinés de bourgeons.

De plus en plus d’études scientifiques révèlent le bien-fondé de l’utilisation de la gemmothérapie, une science basée sur l’utilisation des bourgeons et jeunes pousses de plantes qui remonte à l’Antiquité. Car les anciens avaient remarqué les vertus particulières de ces parties de la plante en pleine croissance. À l’époque moderne, il fallut attendre les années 1950-1960 pour que débutent les premières expérimentations concernant les bourgeons végétaux. C’est un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry (1918-1988) qui, s’inspirant des découvertes sur les cellules embryonnaires d’origine animale, eut l’idée d’utiliser les bourgeons des arbres. Il constata en effet que ceux-ci possédaient un potentiel thérapeutique important et donna le nom de phyto- embryothérapie à cette thérapeutique.

Les bourgeons en sympathie avec nos organes

Chaque bourgeon contient en potentiel toute la force énergétique de croissance et de régénération du végétal. C’est un concentré de substances vitaminiques, hormonales, de ferments et de molécules de croissance prêts à être exploités par la plante pour croître et se reproduire. Or, tout comme il existe une sympathie naturelle entre chaque plante et chacun de nos organes, de même les bourgeons et jeunes pousses de plantes, en tant que tissu embryonnaire, ont une affinité particulière avec les cellules souches de chacun de nos tissus en particulier. Cela pourrait expliquer pourquoi chaque bourgeon va toucher spécifiquement une des fonctions de notre organisme tant au niveau énergétique que métabolique. Ainsi, par exemple :

  • le genévrier agit sur le système rénal,
  • le romarin sur le foie,
  • le cassis sur les surrénales,
  • le figuier sur système nerveux, etc.

Les effets des phytohormones

Les bourgeons et jeunes pousses contiennent de nombreuses substances qui ont été caractérisées comme étant des hormones végétales – phytohormones – car elles régulent la croissance et le développement des végétaux. Ces hormones adaptent également la plante lors de stress comme la sécheresse. C’est le cas de l’acide abscissique (ABA) que l’on retrouve dans le bourgeon de hêtre. Or, l’ensemble de ces hormones ont leur analogue à la fois dans le microbiome intestinal et dans notre organisme. Ceci permet de comprendre pourquoi les bourgeons peuvent compenser des carences de nos propres hormones, si la flore intestinale ou nos cellules n’en fabriquent pas assez. Et ces phytohormones ont des effets physiologiques dans l’organisme : l’acide salicylique (SA) comme l’acide abscissique (ABA) ont par exemple des effets anti-inflammatoires, ce qui les rend utiles pour lutter contre les phénomènes inflammatoires non contrôlés.

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Quels bourgeons pour quelles affections

Voici à titre d’exemple, l’action de bourgeons et jeunes pousses que l’on peut avoir chez soi en cas de besoin cet hiver :

  • Le macérat de bourgeons d’aulne glutineux :

Il a une fonction antivirale, antibiotique et anti-infectieuse naturelle et agit sur les infections et les inflammations respiratoires et veineuses. On peut en prendre dès qu’un rhume se présente, en association avec le bourgeon d’églantier qui agit sur les problèmes ORL, les infections virales, et qui draine les poumons en cas de toux grasse.

  • Le bourgeon de bouleau pubescent :

Il stimule lui aussi les défenses immunitaires en activant le système réticulo-endothélial, il draine et détoxifie le foie et purifie l’organisme. Il est très utile dans la convalescence de maladies traînantes. C’est un excellent tonifiant physique et psychique. Le bourgeon de bouleau verruqueux, semblable au pubescent dans sa composition et ses fonctions, sera plutôt indiqué chez les enfants affectés de rhinites allergiques.

  • Les jeunes pousses de ronce :

Elles oxygènent les tissus et régénèrent l’organisme, avec une activité bénéfique ORL et pulmonaire. On les utilise lors des épisodes d’inflammation ORL et en convalescence des bronchites.

  • Le bourgeon de pin sylvestre :

Il est dépuratif et utilisé contre les rhumatismes et la goutte. Il est également préconisé contre les refroidissements et la bronchite chronique, étant un excellent expectorant.

  • Le bourgeon de figuier :

Il a une action prépondérante sur l’estomac et sur toute la sphère digestive en général. Il agit comme draineur au niveau de l’estomac et du duodénum. C’est aussi et surtout un bon remède du domaine psychosomatique. Il apporte l’apaisement du corps et de l’esprit. Chaque fois que le moral n’est pas bon et que cela se reporte sur la sphère digestive, le figuier agit de façon très bénéfique.

  • Le bourgeon de tilleul :

Il contribue au calme et renforce la résistance au stress. Apaisant, calmant, favorisant un meilleur sommeil, il aide au sevrage des médicaments anxiolytiques et régule le système neurovégétatif (en évitant les alternances entre excitation et épuisement).

Les synergies, des bienfaits renforcés

Les synergies de macérats de plusieurs plantes permettent d’associer les bienfaits de celles-ci et de les rendre très efficaces, car elles se renforcent mutuellement, pour certaines affections.

    • Santé des articulations : macérats de bouleaupin sylvestre, vigne vierge bio ;
    • Drainage, dépuration : macérats de bouleau, frêne, genévrier bio ;
    • Peau : macérats de noyer et de cassis bio ;
    • Digestion : macérats de romarin et de citronnier bio ;
    • Confort féminin : macérats d’airelle et de framboisier bio ;
    • Circulation cérébrale : macérats d’aulne et de ginkgo bio ;
    • Sommeil réparateur : macérats de tilleul, figuier et aubépine bio ;
    • Réduction du stress : macérats de tilleul et de figuier bio.

Comment les employer

Avant d’employer les bourgeons, il faut demander conseil à un professionnel de santé qui connaît bien leur action. En principe, on recommande :

  • Adultes : 15 gouttes par jour (commencer par 5 gouttes et augmenter d’une goutte chaque jour jusqu’à obtention de l’effet désiré).
  • Enfants à partir de 3 ans : 1 goutte par jour par année d’âge.
  • Les cures de macérats sont de trois semaines par mois pendant trois mois au maximum. Et si besoin, en entretien, une semaine par mois.
  • Les gouttes se prennent en dehors des repas, pures ou avec un peu d’eau ou de miel directement sur la langue, en les gardant quelques secondes en bouche avant de les avaler.

Les macérats sont déconseillés pendant la grossesse et l’allaitement, et chez l’enfant de moins de 3 ans.

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L’innocuité des bourgeons

Diverses études ont été menées pour vérifier l’innocuité des macérats glycérinés de bourgeons. Ainsi, lorsque l’on fait prendre des macérats glycérinés à la dose de 1 g par kilo et par jour pendant quinze jours à des souris (ce qui équivaudrait à la dose de plus de deux flacons de 30 ml par jour pour un humain), cela n’occasionne aucune lésion hépatique ou rénale ni aucun changement significatif dans le comportement des animaux. Ces études ont été réalisées avec notamment des jeunes pousses de romarin, de myrtille, les bourgeons de cassis, de bouleau et de saule.

Toutefois, il est indispensable de demander conseil à un professionnel de santé car il existe des contre-indications :

  • le bouleau, par exemple, est déconseillé chez les personnes allergiques à l’acide salicylique,
  • le genévrier en cas de problèmes aux reins,
  • le ginkgo – fluidifiant – chez les personnes sous anticoagulants, etc.

Le cassis : bourgeon phare de l’hiver

Le bourgeon de cassis stimule les surrénales et augmente la sécrétion des corticostéroïdes. Il aide ainsi l’organisme à lutter contre les conditions défavorables et à résister aux infections hivernales. Son action anti-inflammatoire est confirmée par des études cliniques et in vitro, et on peut conseiller les bourgeons de cassis pour toutes les inflammations : dermatologiques, articulaires, respiratoires ou allergiques.

Il agit aussi sur le système immunitaire. C’est un anti-infectieux, immuno-régulateur, antiallergique : il réduit la production des IgE totales, augmente les albumines du sérum. Il peut être pris en prévention :

    • 15 à 30 gouttes à prendre le matin pendant vingt jours.
    • 1 à 2 gouttes par 10 kilos de poids pour un enfant, 5 gouttes pour les femmes enceintes.
    • En cas d’affections aiguës, prendre 15 gouttes toutes les deux heures.

Les macérats mères, le nec-plus-ultra du bourgeon

Certaines recettes de macérats sont à privilégier. Dans le cas des macérats " mères ", les bourgeons frais sont macérés dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale biologique, et ne subissent ensuite aucune dilution. Ces macérats mères sont dix fois plus concentrés que les dilutions homéopathiques que l’on utilise également en gemmothérapie. C’est pourquoi ils peuvent servir de matière première (d’où le terme de mère).

À noter que la macération dans un triple support permet d’extraire un maximum de principes actifs : l’eau, la glycérine et l’alcool sont les solvants spécifiques de composés différents. Les macérats obtenus sont ainsi plus riches, mieux conservés, mais aussi moins concentrés en alcool, ce qui permet de les utiliser même chez les enfants (au-dessus de 3 ans).

Le procédé est le suivant : les bourgeons et jeunes pousses de plantes sont récoltés avant la montée de la sève. Fraîchement cueillis, ils sont mis en macération dans le mélange eau-alcool-glycérine végétale. Après trois semaines de macération et d’agitation constante, ils sont filtrés et conditionnés dans des flacons de verre opaques. Comme on peut le remarquer dans la composition, chaque macérat renferme jusqu’à 10 % de bourgeons concentrés. C’est pour cela que l’on conseille de ne pas dépasser 5 à 15 gouttes, en raison de la concentration importante de plantes fraîches.

Références bibliographiques

* Soigner par les bourgeons, précis de gemmothérapie : fondements scientifiques, de Jocelyne Louyot, Paul Dupont et Caroline Chaussade, éd. SARL Phybiostar Production, 172 p., 2022, 22 €.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé

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