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On n’avait pas le choix ?

  • La grippe espagnol est l’original du décalque que trace notre crise du covid-19La grippe espagnol est l’original du décalque que trace notre crise du covid-19
Article paru dans le journal nº 93

Ce qui nous semble nouveau, c’est ce que nous avons oublié . C’est par cette phrase qu’Alain Bauer a coutume d’ouvrir ses cours. Il est professeur de criminologie, spécialiste de sécurité et de stratégie et il a coécrit avec le médecin Roger Dachez, un remarquable livre intitulé Vivre au temps du Coronavirus. Contenant près de 200 pages d’annexes, ce livre offre à une éventuelle commission d’enquête de quoi travailler, et à chacun de quoi réfléchir. La crise que nous vivons est avant tout une crise d’amnésie. Est-ce la première fois que nous avons vécu une pandémie ? Non. La grippe espagnole, entre 1918 et 1921, a fait plus de morts que la Première Guerre mondiale (on estime les décès entre 20 millions et 50 millions et on parle maintenant de 100 millions). Cette épidémie est l’original du décalque que trace notre crise sanitaire. Pour elle aussi, au déni initial « mais ce n’est rien ! » avait succédé un catastrophisme « on va tous mourir ! ». Les réticences face aux masques ont été la conséquence des hésitations gouvernementales. Bien des années plus tard, est-ce que l’on a mis en place un dispositif permettant de répondre aux problématiques de gestion de crise pandémique ? Oui. Il s’appelait l’Éprus (Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires). Issue d'une proposition du Sénat de 2007, sa création est liée à la pandémie de la grippe H5N1. Mais en filigrane, c’est bien la canicule de 2003, révélant l’archaïsme de nos organes sanitaires, qui en a été l’origine. Sa création visait à surmonter les limites de l'acquisition puis de la gestion des stocks de produits sanitaires, et à mettre en place un cadre de mobilisation de personnels de santé aptes à faire face à des situations d’urgence. Après avoir eu la chance de ne pas avoir été touchée par l’épidémie de grippe H1N1, la France a méticuleusement démantelé l’Éprus. La santé sera toujours perçue comme un coût alors qu’elle est un investissement. Rappelez-vous des cris d’orfraie après que l’État a acheté de nombreux stocks de vaccins, alors qu’il craignait que 20 millions de Français puissent être touchés. Depuis, « on n’a pas le choix ». Voilà, le leitmotiv de la crise du Covid-19. Un conseil, outre le vaccin, lavez-vous les mains, et portez un masque, c’est encore, rétrospectivement, ce que nous avons de mieux à faire contre la propagation du virus.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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